mardi 30 décembre 2014

II. Le Coran Comme une Source d'Information Pré-Massorétique

A. Introduction :

Dans cet article, nous allons soutenir que les récits du Coran contiennent de nombreux archaïsmes pré-massorétiques israélites[1] qui confortent la crédibilité historico-critique et archéologique de ces récits, là où les récits bibliques hébraïques massorétiques réorganisés de manière érudite se sont éloignés des récits primitifs. Nous allons montrer que le Coran diverge de la version biblique des récits des anciens, en s'ancrant de façon inattendue dans l'histoire reconstituée par les moyens historico-critiques et archéologiques.


A-1. Le Coran Critique les Rouleaux de la Bible : 

Le Coran contient plusieurs allusions historiques au sujet des travaux contemporains des massorètes standardisant les rouleaux de la Torah et réorganisant les textes en les segmentant et en les triant, et se fait manifestement l'écho des Cohanim de Yathrib. Détenteurs, d'après l'étude des récits israélites rapportés par les chroniqueurs médiévaux musulmans, d'une version propre ayant échappé à la relecture érudite des premiers écrits semble-t-il rédigés en proto-cananéen, à partir de l'exil à Babylone[2]. L'apparente ambiguité de la position du Coran vis-à-vis de la Torah en lui reconaissant l'autorité divine et comandant aux enfants d'Israël de s'y conformer, tout en accusant certains de défomer les sens des versets pour les éloigner de leur sens initial, s'explique donc parfaitement lorsque nous savons que les massorètes faisaient des travaux de canonisation à l'époque de sa rédaction sur le support consonantique existant. Ainsi, dans le Coran, nous détenons des versions des récits endémiques des Cohanim de Yathrib prémassorétiques qu'il est intéressant de soumettre à la critique historique et la méthode moderne fondée sur l'archéologie, l'anthropologie et autres moyens inédits.

Ci-dessus une représentation du calendrier de Gezer, datant d'environs le XeS avant notre ère, rédigée en proto-cananéen, dans une langue apparentée à l'hébreu biblique. Sans doute les plus anciennes version écrites de la Torah devaient avoir été couchées dans cette écriture à partir du IXe ou du VIIIeS ?


A-2. Les Mots Sont Déplacés de Leurs Limites :

يُحَرِّفُونَ الْكَلِمَ عَن مَّوَاضِعِهِ وَنَسُواْ حَظًّا مِّمَّا ذُكِّرُواْ بِهِ 
(Cor. 5,13)
" Ils font déborder les mots de leur emplacement et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé. "

Le verset supra énonce très explicitement le détournement du sens des termes et la réorganisation des écritures opérés à l'époque du Prophète sous la plume des massorètes, standardisation déjà entamée par les soferim et les amoraim par le passé pour le triage des textes canoniques. Le terme يُحَرِّفُونَ  dérive de la racine ܗܪܦ qui signifie l'idée de bord, de coin. On retrouve ce mot dans le verset suivant : "وَمِنَ النَّاسِ مَن يَعْبُدُ اللَّهَ عَلَى حَرْفٍ" qui signifie "certains adorent Allah à la marge (au bord)". Ce qui nous permet de comprendre le sens du verset (5,13) supra. On comprend que les versets sont segmentés en mots de façon différentes. A souligner que les anciens ajoutaient des signes | au texte primaire pour signaler la segmentation des lettres en mots distincts en déplaçant les bornes des mots pour en obtenir d'autres sens plausibles [3].
Il est improbable que cette affirmation émane de l'esprit de Muhammad, mais c'est bien plutôt un écho des israélites de Yathrib qui détenaient des midrachim et des rouleaux ayant échappé aux relectures érudites de Babylone rapprochant le texte consonantique (en modulant les segmentations et en réorganisant les paragraphes) aux mythes mésopotamiens conduisant à de nombreux anachronismes n'échappant pas à la critique historique. La coïncidence des anachronismes et la datation historico-critique de la rédaction du texte actuel avec l'exil témoigne de l'importance des travaux de réinterprétations d'après l'exil sur les version canonique alexandrine et hébraique ayant servi de point d'accroche aux massorètes et aux targums d'après les investigations paléographiques.

 
Codex Leningradensis XIeS et Codex d'Alep IXeS
 
Codex Sinaiticus IVeS et codex vaticanus XeS

Les plus anciens codex tant en hébreu (codex d'Alep, codex Leningradensis) qu'en grec (codex vaticanus, codex sinaiticus, codex alexandrinus) sont en effet rédigés sans aucune segmentation des mots, un travail contemporain au Coran que critique celui-ci comme une forme de transformation des récits et de falsification.

Ci-dessus, le schéma de la filiation paléographique des codex bibliques.
LXX : SeptanteMt : massorah


A-3. Les Rouleaux Oubliés :

(Cor. 5,13) : "Ils détournent les mots de leur sens et oublient une partie de ce qui leur a été rappelé."

De même, l'oubli de textes mentionné au verset (5,13) n'est pas une simple idée sans fondement, mais se vérifie lors d'une lecture paléographique rigoureuse de la Bible. Concernant ces livres oubliés qu'évoque le Coran nous trouvons des références dans la Bible-même à des livres qui ne s’y trouvent pas ; voici les endroits où la Bible cite des livres sacrés qui nous sont introuvables : (Nombres ; 21 : 14) : « Aussi est-il écrit dans le Livre des guerres de Yahvé : Vaheb près de Supha et le torrent d’Arnon et la pente du ravin etc. ». Or le Livre des guerres de Yahvé est introuvable de même que ce passage cité. Nous trouvons encore des références à d’autres livres. Le Livre de Jaschar : (Josué ; 10 : 13) & (2Samuel ; 1 : 18). Les Mille cinq Proverbes et chants de Salomon sur les créatures etc. : (1 Rois ; 4 : 32-33). Les Paroles de Nathan : (2 Chroniques ; 9 : 29). L’Histoire d’Ozias : 2 Chroniques ; 26 : 22). L’Histoire d’Ezéchias & Les Actes d’Ezéchias : (2 Chroniques ; 32 : 32). Chants sur Josias : (2 Chroniques ; 35 : 25). Le Livre des signes du temps : (Néhémie ; 12 : 23).

Le Nouveau Testament cite des choses en référence aux anciennes écritures qui sont de même introuvables, voici des exemples : (Epitre de Saint Jude : 9, 14) ; (Hébreux ; 12 : 21) ; (2 Timothée ; 3 : 8) ; (Actes ; 7 : 22-28) etc. La Bible confirme donc qu’une partie des écritures a été soit sciemment cachée soit perdue, soit oubliée. Ce qui montre que Muhammad n'inventait pas cette critique, mais qu'il rejoignait des critiques des lettrés Juifs entre eux.


A-4. Certains Forgent de Faux Ecrits :

(Cor. 3,78) : "Et il y a parmi eux certains qui roulent leur langues en lisant le Livre pour vous faire croire que cela provient du Livre, alors qu'il n'est point du Livre; et ils disent : "Ceci vient de Dieu", alors qu'il ne vient pas de Dieu. Ils disent sciemment des mensonges contre Dieu."

Ceci montre que le prophète Muhammad ne reconnaissait pas tous les rouleaux comme remontant aux prophètes. Comme cela est soutenu par Marie Thérèse Urvoy, il semblerait que le Prophète voulait établir un Canon propre[5].

(Cor. 2,75) : "Eh bien, espérez-vous [Musulmans], que des pareils gens (les Juifs) vous partageront la foi ? Alors qu'un groupe d'entre eux, après avoir entendu et compris la parole de Dieu, la falsifièrent sciemment."


A-5. Une Accusation Figurant Dans la Bible :

Jérémie lui-même aurait écrit bien avant Muhammad : « Comment pouvez-vous dire, nous sommes des sages et la Thora de Dieu est avec nous ? Alors que le burin mensonger des scribes en a fait un mensonge ? » : (Jérémie ; 8 : 8). Tandis que la piste des tribus perdues d'Israël se dissipe au fil des livres de l'Ancien Testament, les israélites s'affirmant descendants d'Aaron en Arabie, à Yathrib auraient échappé à l'exil à Babylone en fuyant leurs terres au moment de l'invasion de Nabuchodonozor, à l'époque même de Jérémie. Qu'ils détiennent un canon pré-massorétique archaïque dont le Coran se fait l'écho est donc une piste historico-critique très intéressante.

Représentation d'un écrit gravé d'un passage du Livre des Nombres, avec de légères divergences datant du VIeS BC.

La mention du burin de Jérémie n'est pas anodine, car les écrits contemporains au prophète s'avèrent être gravés dans de la pierre. Cela rappelle les tables de la Loi, et conforte une transmission orale et partiellement écrite des textes fondateurs de la Bible tels que la genèse du monde, le déluge ou les récits des patriarches. Il semblerait en effet que les ancêtres des proto-israélites utilisaient une écriture linéaire paritculière, le protosinaitique. Celle-ci était grâvée dans la roche, et est l'ancêtre du proto-cananéen, du phénicien et de l'hébreu qui en dérivent. L'amulette de Ketef Hinnom (ci-dessus) contenant un passage du Livre des Nombres, livre fondamental comptant parmi les cinq livres de la Torah, remontant vers 600 BC est contemporaint de Jérémie, renforçant la pertinence de l'historicité de cette accusation.

La kabbalistique semble être une rémanence consistant en la recherche à remonter à l'écriture archétypale des saintes écritures par les érudits israélites, en veillant à recontextualiser le texte en hébreu dans le modèle fondateur et syllabique ancestral oublié au gré de l'évolution de l'écriture. Cherchant à remonter à la source fixée du texte sacré. Cette science désormais tenue pour ésotérique serait ainsi un autre indice indirect puissant de l'origine matérielle primitive des écritures dans une écriture plus archaïque, fondée sur un alphabet dérivé d'une écriture de genre hiéroglyphique.



B. Le Récit d'Abraham :

Consulter l'article ici : Abraham, la thèse minimaliste.


C. Le Récit Coranique de Jacob :
C-1. Un Récit Différent de Jacob :

Comme pour le restant, le Coran fait un récit très éloigné de l'installation des israélites en Egypte. Faisant de Jacob un Roi, et dépeignant des événements parabibliques confortés par l'archéologie comme pour le restant des points de divergences.


Cartouche  scarrabée égyptienne mentionnant le Roi Cananéen Ya'qob Har.


C-2. Neuf Portes à Misr à l'Epoque de Jacob :

(Cor. 12,67) : "Et il -Jacob- dit : ‘Ô mes fils n’entrez pas par une seule porte, mais entrez plutôt par des portes séparées.’"

Comme Joseph aurait demandé à ses fils de venir plus nombreux, une crainte aurait saisi Jacob qui leur aurait recommandé d’entrer par des portes séparées. Il existait effectivement jusqu'à 9 portes à la ville de Misr à la date donnée par la Bible. Il est donc tout à fait probable que les fils de Jacob se soient ainsi séparés pour rentrer à Misr. L'Égypte était protégée par neuf portes symbolisées par neufs arcs sur lesquelles le pouvoir royal était bâti. Nous pouvons donc y pressentir la domination en Égypte en interprétant le songe de Joseph au sujet des étoiles, de la lune et des étoiles qui se prosternaient. Le soleil représente de même dans les rêves, un Roi également selon ibn Sîrîn (H. 34-110). Nous reviendrons sur cette particularité de la version du Coran.


C-3. La Question du Blé à l'Epoque de Jacob :

(Cor. 12,74) : "Ils (les serviteurs de Joseph) dirent : ‘Nous cherchons la grande coupe du Roi. La charge d’une bête de somme à qui l’apportera et j’en suis garant."

Le Coran ne mentionne en effet pas de blé dans ce contexte, contrairement à la Bible. Or, le blé ne sera introduit en Egypte que vers le VIeS avant l'ère chrétienne.


C-3. 1. Joseph Devenant un Noble en Égypte :

(Cor. 12,78) : "Ils dirent Ô le noble, il a un père très vieux ; saisis-toi donc de l’un de nous, à sa place."

Ce serait là un premier rang important en Egypte pour les fils de Jacob. Le rythme des crues et des inondations était septennal, mais le roi Hyksôs (hékha Khawset, princes étrangers en égyptien ancien) l'ignorait peut-être comme il n'était pas un pharaon. En interprétant le rêve comme de coutume, Joseph fut-il apprécié du Roi hyksôs qui lui donna un grand pouvoir sur toute l'Égypte ?


C-4. Jacob Devient-il Roi et Dispose-t-il de la Royauté en Égypte ?

(Cor. 12,100-1) : "Et il éleva ses parents sur le trône, et tous tombèrent devant lui prosternés. Et il dit : ‘Ô mon père, voici l’interprétation de mon rêve de jadis. Dieu l’a bel et bien réalisé. » ; « Ô Mon Seigneur ! Tu m’as accordé un royaume et m’as enseigné l’interprétation des rêves."



Buste de Ya'qub Har, Roi Cananéen d'Egypte.

Selon l’interprétation des rêves, le soleil doit être interprété dans la culture sémitique par la royauté. La prosternation du soleil est peut-être une trace de ce que Jacob serait devenu Roi et se prosternerait devant Joseph, ainsi que sa maman –lune- et ses frères, les étoiles ; lire : (Genèse ; 22 : 17). Par ailleurs, un passage semblable figure dans la version biblique, mais la montée au trône y devient une montée sur un trône autre que celui de la royauté. Dans le Coran, il semble clair qu’il s’agit du trône de la Royauté. Et l’histoire ainsi que le reste du Coran devrait en témoigner semble-t-il. Selon la Bible, Jacob s'installe sur un trône et ensuite « pharaon » (nous sommes peut-être sous le règne des premiers rois hyksôs n’ayant pas encore adopté le titre de leurs ennemis nouvellement évincés) meurt et un autre « pharaon » le remplace. Le Coran affirme aussi ailleurs, encore plus précisément, que Dieu aurait accordé la royauté aux fils d'Israël ; (Cor. p.111/20 V) : « Souvenez-vous, lorsque Moïse dit à son peuple : ‘Ô mon peuple ! Rappelez-vous le bienfait de Dieu sur vous, lorsqu’il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des Rois. Et Il vous a donné ce qu’Il n’avait donné à nul autre aux mondes. ». Le titre de Ya'Qub Har a été trouvé parmi les écrits de cette période précise, encore une vérification inattendue. Manifestement, Jacob a pu exister historiquement et devenir Roi en Égypte entre -1619 et -1610 sous la XVe dynastie comme Roi hyksôs[6]. Jacob aurait probablement pu être âgé déjà d’une cinquantaine d’années à son arrivée en Égypte à la suite de ses douze fils. Il y aurait régné entre 7 années à 33 selon les différentes sources, 8 ans et 3 mois selon le papyrus de Turin. Ce qui conduit à une approche possible en regard à la version du Coran et de l'archéologie moderne.


C-5. La Névrose de Jacob à la Perte de Joseph Causant sa Cécité Hystérique et son Hyperosmie :

(Cor. 12:93-97) : " 'Emportez ma tunique que voici, et appliquez-la sur le visage de mon père : il recouvrera la vue. Et amenez-moi toute votre famille'. Et dès que la caravane franchit la limite, leur père dit : 'Je décèle, certes, l'odeur de Joseph, même si vous dites que je délire. Ils lui dirent : 'Par Allah te voilà bien dans ton perpétuel délire'. Puis quand arriva le porteur de bonne annonce, il l'appliqua [la tunique] sur le visage de Jacob. Celui-ci recouvra [aussitôt] la vue, et dit : 'Ne vous ai-je pas dit que je sais, par Allah, ce que vous ne savez pas ? ' Ils dirent : 'Ô notre père, implore pour nous la rémission de nos péchés. Nous étions vraiment fautifs'."

Nous avons déjà abordé la question de la perte de vue de Jacob à la disparition de Joseph. Et souligné que des cas de cécité hystérique survenus à la suite de grands chocs émotionnels sont bien réels. Que par ailleurs, la description de Jacob comme délirant par sa famille conforte cette thèse. Par ailleurs, le fait que Jacob sente l'odeur de Joseph avant les autres membres de sa famille montre qu'il souffrait d'hyperosmie. Un autre signe clinique lié à son état émotionnel douloureux.


C-6. Jacob Recouvrant la Vue en Apprenant que Joseph est Vivant.

Le recouvrement de la vue de Jacob en apprenant que Joseph est bien vivant est comme la signature d'autenticité de ce récit, confortant qu'il ne s'agit manifestement pas d'une élaboration de l'esprit, mais du souvenir d'un événement historique bien réel. Ainsi, ce récit à priori invraisemblable constitue en réalité la marque d'un souvenir authentique, consolidant l'authenticité du récit de Jacob, prémisse miraculeux du règne en Egypte.



D. Le Récit de La Fuite des Enfants d'Israël Dans le Désert :

La vie entière et tous les rites religieux de l'Egypte Antique s'articulaient autour des crues du Nil qui constituaient littéralement la colonne vertébrale de cette civilisation.


D-2. Pharaon Censé Assurer de Bonnes Crues :

En fait, ce sont les Pharaons qui étaient censés favoriser la clémence des dieux (des ancêtres en fait, dont les pharaons étaient tenus pour des descendants divins). Pour cette fin, tout un ensemble de rites très sophistiqués était organisé, tels que des processions symbolisant le voyage du Pharaon vers les dieux pour favoriser leur clémence.

"Ô ! Travailleurs choisis et vaillants, je connais vos mains qui, pour moi, taillent mes nombreux monuments. Ô ! Vous qui adorez tailler les pierres précieuses de toutes sortes, qui pénétrez dans le granit et qui vous joignez au quartzite, [hommes] braves et puissants lorsque vous construisez des monuments, grâce à vous je vais pouvoir décorer tous les temples que j'éléverai, pendant toute leur durée. Je suis Ramsès Mériamon, celui qui permet aux jeunes générations de croître en les faisant vivre. Je pourvoirai à vos besoins de toutes les façons ; Ainsi, vous travaillerez pour moi d'un cœur aimant."

(Stèle datant de l'an VIII de Ramsès II se trouvant à Héliopolis.)


D-3. Les Dix Plaies Comme de Mauvaises Crues Démentant Pharaon :

Cela échappe à la Bible, qui a fait des mauvaises crues des plaies miraculeuses... Or, le Coran qui contient des versions pré-massorétiques de l'histoire des israélites mentionne bien ces dites plaies en ces termes.

(Cor. 7-130-133) : "Nous avons éprouvé les gens de Pharaon par des années de disette et par une diminution des fruits afin qu'ils se rappellent. Et quand le bien-être leur vint, ils dirent : "Cela nous est dû"; et si un mal les atteignait, ils voyaient en Moïse et ceux qui étaient avec lui un mauvais augure. En vérité leur sort dépend uniquement d'Allah ? Mais la plupart d'entre eux ne savent pas. Et ils dirent : "Quel que soit le signe que tu nous apportes pour nous fasciner, nous ne croirons pas en toi". Nous avons envoyé sur eux l'inondation, les sauterelles, les poux (ou la calandre), les grenouilles et le sang, comme signes explicites, Mais ils s'enflèrent d'orgueil et demeurèrent un peuple criminel."

Ainsi, le Coran précise que les bonnes crues étaient prétendues être par les membres royal du Pharaon comme la conséquence de leur intercession chez les dieux. Tandis que les plaies deviennent une épreuve de l'autorité de Pharaon par des inondations et disettes semant le doute sur sa puissance à attirer la clémence des dieux.


Voici la version canonique post-massorétique :

(Exode, 7:15-25) : "Va vers Pharaon dès le matin; il sortira pour aller près de l'eau, et tu te présenteras devant lui au bord du fleuve. Tu prendras à ta main la verge qui a été changée en serpent, et tu diras à Pharaon: L'Éternel, le Dieu des Hébreux, m'a envoyé auprès de toi, pour te dire: Laisse aller mon peuple, afin qu'il me serve dans le désert. Et voici, jusqu'à présent tu n'as point écouté. Ainsi parle l'Éternel: A ceci tu connaîtras que je suis l'Éternel. Je vais frapper les eaux du fleuve avec la verge qui est dans ma main; et elles seront changées en sang. Les poissons qui sont dans le fleuve périront, le fleuve se corrompra, et les Égyptiens s'efforceront en vain de boire l'eau du fleuve. L'Éternel dit à Moïse : Dis à Aaron: Prends ta verge, et étends ta main sur les eaux des Égyptiens, sur leurs rivières, sur leurs ruisseaux, sur leurs étangs, et sur tous leurs amas d'eaux. Elles deviendront du sang: et il y aura du sang dans tout le pays d'Égypte, dans les vases de bois et dans les vases de pierre. Moïse et Aaron firent ce que l'Éternel avait ordonné. Aaron leva la verge, et il frappa les eaux qui étaient dans le fleuve, sous les yeux de Pharaon et sous les yeux de ses serviteurs; et toutes les eaux du fleuve furent changées en sang. Les poissons qui étaient dans le fleuve périrent, le fleuve se corrompit, les Égyptiens ne pouvaient plus boire l'eau du fleuve, et il y eut du sang dans tout le pays d'Égypte. Mais les magiciens d'Égypte en firent autant par leurs enchantements. Le coeur de Pharaon s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit. Pharaon s'en retourna, et alla dans sa maison; et il ne prit pas même à coeur ces choses. Tous les Égyptiens creusèrent aux environs du fleuve, pour trouver de l'eau à boire; car ils ne pouvaient boire de l'eau du fleuve. Il s'écoula sept jours, après que l'Éternel eut frappé le fleuve. "

(Exode, 8:2-3;6-7;12-15) : "Aaron étendit sa main sur les eaux de l'Égypte; et les grenouilles montèrent et couvrirent le pays d'Égypte. Mais les magiciens en firent autant par leurs enchantements. Ils firent monter les grenouilles sur le pays d'Égypte. (...) Il répondit: Pour demain. Et Moïse dit: Il en sera ainsi, afin que tu saches que nul n'est semblable à l'Éternel, notre Dieu. Les grenouilles s'éloigneront de toi et de tes maisons, de tes serviteurs et de ton peuple; il n'en restera que dans le fleuve. (...) L'Éternel dit à Moïse: Dis à Aaron: Étends ta verge, et frappe la poussière de la terre. Elle se changera en poux, dans tout le pays d'Égypte. Ils firent ainsi. Aaron étendit sa main, avec sa verge, et il frappa la poussière de la terre; et elle fut changée en poux sur les hommes et sur les animaux. Toute la poussière de la terre fut changée en poux, dans tout le pays d'Égypte. Les magiciens employèrent leurs enchantements pour produire les poux; mais ils ne purent pas. Les poux étaient sur les hommes et sur les animaux. Et les magiciens dirent à Pharaon: C'est le doigt de Dieu! Le coeur de Pharaon s'endurcit, et il n'écouta point Moïse et Aaron, selon ce que l'Éternel avait dit."

 □ Comme au sujet de la prétendue esclavage pour la construction d'énormes monuments interprétés par les érudits et scribes bibliques, la maîtrise de la magie des prêtres du Pharaon sont pris en compte pour crédibiliser les dix plaies. Or, la version primitive du Coran lie les dites plaies aux mauvaises crues, et lie au contraire les bonnes crues avec la prétention de Pharaon d'assurer et de pourvoir en nourriture les peuplades et serviteurs des temples.


D-4. Tout se Passait à Canaan sous Ramsès II :

Les membres de la famille royale qui régnait encore en Canaan craignirent un revers comme au temps des hyksos qui sortis de Canaan avaient dominé l'empire :
(Cor. 7,109-112) : "Les notables du peuple de Pharaon dirent : "Voilà, certes, un magicien chevronné. Il veut vous expulser de votre territoire." - "Alors, que commandez-vous? " Ils dirent : "Fais-le attendre, lui et son frère, et envoie des rassembleurs dans les villes, qui t'amèneront tout magicien averti."

□ Canaan était alors une partie du territoire égyptien. Les soulèvements dans la région orientale de l'Egypte étaient un endroit stratégique historique. Le Coran se démarque de la version de l'esclavage biblique et aborde la question des soulèvements comme une revendication d'autonomie que de nombreux versets entérinent.

 


Sur la carte à gauche, les frontières de l'empire égyptien à l'époque Ramesside. Nous voyons que Canaan et le Sinaï est sous domination et contrôle égyptien. Confortant la version coranique de l'exode, et infirmant la théorie de la fuite dans le désert du Sinaï. A droite, corps de Ramsès II, pharaon de l'exode.


(Cor. 7,107) : "Et les notables du peuple de Pharaon dirent : "Laisseras-tu Moïse et son peuple commettre du désordre sur la terre, et lui-même te délaisser, toi et tes divinités ? " Il dit : "Nous allons massacrer leurs fils et laisser vivre leurs femmes. Nous aurons le dessus sur eux et les dominerons."

□ Ce massacre pour dominer le territoire de Canaan est mentionné sur la stèle de Merenptah. Le désertement de la région constaté par les fouilles archéologique coïncide avec cet écrit. Cette mention d'Israël témoigne que les israélites se rebellaient à cette époque, or cela signifie qu'ils devaient avoir un représentant. Or, il est connu qu'à l'époque les noms des personnes non désirées étaient effacés, martelés. La thèse de la censure nous conduit là encore à la pertinence du récit de l'exode versus Coran.


D-5. Moïse Demande de Partir du Territoire à Cause des Surtaxes dues Aux Mauvaises Crues :

Or Moise venait demander à Pharaon de les laisser partir dans le désert.

(Cor. 7,104-105) : Et Moïse dit : "Ô Pharaon, je suis un Messager de la part du Seigneur de l'Univers, je ne dois dire sur Allah que la vérité. Je suis venu à vous avec une preuve de la part de votre Seigneur. Laisse donc partir avec moi les Enfants d'Israël."

□ Cette fuite est un recours de désespoir face aux massacres. Comme le rapporte Israël Finkelstein dans La Bible dévoilée, les habitants de la région vivaient pour une part de l'argiculture (mentionnée dans le Coran) et d'autre parts de l'élevage de moutons et de chèvres à la manière bédouine. L'archéologue souligne qu'à la période Ottomane, les habitants de la région surtaxés sortaient dans le désert pour s'y réimplanter une fois la situation devenue favorable. Ainsi, la période des massacres mentionnée sur la stèle de Merenptah coïncide avec la fin du dépeuplement de Canaan, tandis qu'au Fer I les hautes terres sont réoccupées par les mêmes peuples protoisraélites que Finkelstein souligne comme identiques culturellement selon leurs poteries et traces matérielles à la différence près que lors de la réimplantation les porcs ont disparu de leurs sites d'occupations[4].


D-6. Affrontements Festifs des Magiciens A l'Occasion des Fêtes :

Lors des fêtes, les magiciens s'affrontaient devant la foule pour les épater, ainsi Moise proposa des signes et fut invité à une telle confrontation avec les magiciens-savants de Pharaon. Mais Moise eut le dessus.

(Cor. 20, 57-60) : "Il dit : 'Es-tu venu à nous, ô Moïse, pour nous faire quitter notre territoire par ta magie ? Nous t'apporterons assurément une magie semblable. Fixe entre nous et toi un rendez-vous auquel ni nous ni toi ne manquerons, dans un lieu convenable'. Alors Moïse dit : 'Votre rendez-vous, c'est le jour de la fête. Et que les gens se rassemblent dans la matinée'. Pharaon, donc, se retira. Ensuite il rassembla sa ruse puis vint (au rendez-vous)."


D-7. Pharaon Raille Moïse Soutenant ne pas Avoir Croisé le Dieu de Moïse dans le Naos :

Irrité par les mauvaises crues, Pharaon aurait raillé Moise en ces termes, ignorés dans la Bible post-massorétique :

(Cor. 28,38) : "Et Pharaon dit : ‹Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous, autre que moi. Ô Hāmān, mets-moi le feu sur la terre puis fais-moi une grand monument peut-être alors monterai-je jusqu'au Dieu de Moïse. Je pense plutôt qu'il est du nombre des menteurs".

□ Ramsès II fit achever la salle hypostyle du temple d'Amon à Karnak. Afin de faire une procession symbolique dans le ciel et visiter les dieux, pour parvenir chez Amon implorer de bonnes crues. Ce voyage céleste existait vraiment à l'époque, et était bien lié à l'intercession des dieux pour de bonnes crues. Il est à souligner que les pharaons faisaient une longue procession en barque symbolisant le voyage dans le naos à la rencontre des dieux, pour les croiser en chemin et les implorer pour de bonnes crues. Ainsi, Ramsès aurait selon le Coran raillé Moïse en disant que malgré ses monuments lui permettant d'accéder au ciel, il n'a jamais croisé le dieu de Moïse qui est censé provoquer de mauvaises crues.


D-8. Le Massacre en Canaan des Mâles Israélites :

Le Coran retient de même, le massacre des mâles israélites par Pharaon, et leur fuite des terres dont ils devaient hériter[4].

 (Cor. 2,49) : "Et [rappelez-vous], lorsque Nous vous avons délivrés des gens de Pharaon, qui vous infligeaient le pire châtiment : en égorgeant vos fils et épargnant vos femmes."

(Cor. 7,141) : "(Rappelez-vous) le moment où Nous vous sauvâmes des gens de Pharaon qui vous infligeaient le pire châtiment. Ils massacraient vos fils et laissaient vivre vos femmes. C'était là une terrible épreuve de la part de votre Seigneur."

(Cor. 28,4) : "Pharaon était hautain sur terre; il répartit en clans ses habitants, afin d'abuser de la faiblesse de l'un d'eux : Il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de désordre."

Plus ancienne mention d'Israël fondée par l'archéologie, daté de l'an VI du règne de Merenptah.
A la ligne 7 ci-desssus, dans la liste des peuples soulevés détruits et soumis on peut lire : Israel est détruit, il n'a plus de semence (mâle).


D-9. Les Israélites Fuient Canaan Dont ils Vont Hériter Quarante Ans plus Tard :

De même, lorsque les enfants d'Israel fuyèrent Canaan en traversant semble-t-il le Jourdain pour arriver au désert d'Arabie. Ils fuyaient la surexploitation et les sur-taxes.

(Cor. 7,137) : "Et les gens qui étaient opprimés, Nous les avons fait hériter les contrées orientales et occidentales de la terre que Nous avons bénies."

(Cor. 40,59) : "C'est ainsi que nous les avons fait sortir de leurs trésors et de leur magnifique séjour. Oui , il en fut ainsi, et nous les donnâmes en héritage aux enfants d’Israël."

□ Cela est tant clair, que la note de bas de page renvoie chez Kazimirski à ce commentaire erroné : (Voy. chap. II, 58, note.) lorsque nous consultons cette référence nous lisons de même ; "Ce passage, ainsi que le verset 59, chap. XXVI, où les Israélites sont censés retourner en Égypte, est un de ces anachronisme dont le Koran fourmille, et qui établissent parfaitement l’extrême ignorance du prophète arabe."

□ La certitude que le Coran ne peut que se tromper conduisant ici encore à une erreur de jugement invraisemblable. Puisque Canaan était bien une région égyptienne, et qu'il a bien été quitté sous les massacres de Merenptah rapportés dans la stèle à son nom, et sont retournés en Canaan une fois le territoire perdu par les pharaons (sous Ramsès III)[3].



Le Schéma ci-dessus montre la cohérence profonde qui ressort en arrière plan de la version coranique
de la fuite d'Egypte des israélites, qui correspond chronologiquement avec les faits établis dans la région
de Canaan entre la fin du règne de Ramsès II et la réimplantation des proto-israélites dans les hautes terres à partir d'environs -1150 avant l'ère chrétienne.



D-10. La Manne, les Cailles et douze Sources Providentielles Dans le Désert :

(Cor. 2,57 & 60) : "Et Nous vous couvrîmes de l’ombre d’un nuage et fîmes descendre sur vous la manne et les cailles : -‘Mangez des délices que Nous vous avons attribuées.’ ; Ce n’est pas à Nous qu’ils firent du tord mais à eux-mêmes. (...) Et, lorsque Moïse demanda de l’eau pour désaltérer son peuple, c’est alors que Nous dîmes : - ‘Frappe le rocher avec ton bâton’. Et tout d’un coup, douze sources jaillirent, et certes, chaque tribu sut où s’abreuver. – ‘Mangez et buvez de ce que Dieu vous accorde ; et ne semez pas de troubles sur terre comme des fauteurs de désordre.’. "

Le récit de la manne et des cailles est également exagéré dans l'imagination populaire, mais est à cadrer avec le contexte. En effet, le fait que les mauvaises crues aient déstabilisé l'Egypte avec ce qui deviendra les dix plaies du judaïsme plus tard, la mémoire de la manne et des cailles en plein désert, ainsi que la providence de douze sources d'eau, témoigne de la joie des israélites en fuite à la découverte de cette nourriture. Cela est d'autant plus vraisemblable que les israélites ont demeuré dans le désert une quarantaine d'années en pasteurs.

L'existence de la manne dans le désert est en effet fondée de même que les cailles, et ce récit qui devient un événement surnaturel dans la Bible est bien une providence comme mentionné simplement dans le Coran au verset supra. La scène du bâton et du rocher, quoi que présenté comme une révélation semble évoquer une coïcidence, qui peut refléter l'idée du pouvoir mystérieux du bâton de Moïse qui évoque les pouvoirs surnaturels des sceptres ouas en Egypte Antique.


D-11. Les Plaintes Pour La Nourriture Des Enfants d'Israël :

(Cor. 2,61) : "Et rappelez-vous quand vous dîtes à Moïse : ‘ Nous ne pouvons plus tolérer qu’une seule nourriture. Prie donc ton seigneur pour qu’il nous fasse sortir de la terre ce qu’elle fait pousser, de ses légumes, ses concombres, son ail, ses lentilles et ses oignons !’ – Il vous répondit : ‘Voulez-vous changer le meilleur pour le moins bon ? Descendez donc en Egypte ; il y a là-bas ce que vous demandez.’ L’avilissement et la misère s’abattirent sur eux ; et ils encoururent la Colère de Dieu. Cela parce qu’ils reniaient les révélations de Dieu, et tuaient sans droits les nabis."

Les personnes non familiarisées avec la Bible ne voient dans ce récit des plaintes rien d'extraordinaire. Pourtant, cette version coranique diverge fondamentalement de la version biblique comme pour le reste du récit de la fuite dans le désert des israélites lors des massacres en Canaan. Avant de continuer, citons également la version des plaintes suivant la Bible.



On peut voir des dessins d'oignons sur ce dessin d'Egytpte Ancienne.

(Exode, 16:3) : "Les fils d’Israël leur dirent : « Ah ! Il aurait mieux valu mourir de la main du Seigneur, au pays d’Égypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété ! Vous nous avez fait sortir dans ce désert pour faire mourir de faim tout ce peuple assemblé !"

Les aliments (légumes, concombres, ail, lentilles et oignons) ne sont pas mentionnés dans la Bible, or ils s'avère que ceux-ci sont tous cultivés en Egypte à l'époque concernée. Cela peut sembler une coïncidence, or, la Bible contient au contraire des anachronismes en mentionnant à cette époque des chevaux, du blé et de l'épautre qui sont introduits en Egypte à partir du VIIeS avant l'ère chrétienne et sont donc anachroniques pour l'époque de la fuite d'Egypte.

En effet, les concombres et légumes sont bien existants en Egyte à l'époque de Merenptah. L'ail était employé pour la fabrication du pain fayesh offert aux ouvriers de Pharaon et l'oignon était utilisé dans les rituels comme en témoignent les écrits de l'époque.


D-12. Petit Nombre des Fuyards :

(Cor. 10,83) : "Personne ne crut en Moïse, sauf un groupe de jeunes gens de son peuple, par crainte des représailles de Pharaon et de leurs notables. En vérité, Pharaon fut certes superbe sur terre et il fut du nombre des extravagants."

(Cor. 26,60) : "Puis Pharaon envoya des rassembleurs dans les villes : ‘Ce sont en fait une bande peu nombreuse, mais ils nous irritent, tandis que nous sommes tous vigilants.’ Ainsi, les fîmes-Nous sortir des jardins et sources, des trésors et d’un lieu de séjour agréable. Il en fut ainsi, et Nous les donnâmes en héritage aux enfants d’Israël. Au lever du soleil, ils les poursuivirent."


Cela peut sembler anodin, mais comme pour le reste ne peut pas émaner de l'imagination du prophète arabe. Puisque le récit biblique est clairement incohérent. Puisque la Bible fait le récit suivant :

(Exode, 12:37-38) : "Les enfants d'Israël partirent de Ramsès pour Succoth au nombre d'environ six cent mille hommes de pied, sans les enfants. Une multitude de gens de toute espèce montèrent avec eux; ils avaient aussi des troupeaux considérables de brebis et de boeufs."

Une telle population est impossible à de nombreux égards, à commencer par les boeufs en plein désert et ralentissant la fuite, mais aussi la difficulté à nourrir une telle foule en plein désert. Sans parler par le fait que la Bible situe la fuite dans le Sinaï que les fouilles intensives ont strictement infirmé de façon catégorique. Mais en outre, le nombre de sites en Canaan avant -1150 est beaucoup trop faible et rejoint la version coranique, comme pour le reste du récit de l'exode.


D-13. Desrcirption de Canaan Fuis qui Va Être Hérité par les Israélites :

(Cor. 26,60) : "Puis Pharaon envoya des rassembleurs dans les villes : ‘Ce sont en fait une bande peu nombreuse, mais ils nous irritent, tandis que nous sommes tous vigilants.’ Ainsi, les fîmes-Nous sortir des jardins et sources, des trésors et d’un lieu de séjour agréable. Il en fut ainsi, et Nous les donnâmes en héritage aux enfants d’Israël. Au lever du soleil, ils les poursuivirent."

Le Coran décrit la région comme une zone agricole, avec des puits. Et surtout précise que c'est bien la région promise et bénie qui est le lieu de la fuite par cause de la violence de Pharaon. De même, la facilité de Pharaon à mater les soulèvements correspond avec les écrits de l'époque. Puisque d'après les récits d'époque, un petit groupe suffisait à réprimer les soulèvements comme soutenu dans ce passage du Coran.

Par ailleurs, le Coran fait une autre description de la version biblique concernant les villes aux environs du Nil :
(Cor. 53, 51 & 53-54) : "Et Pharaon fit une proclamation à son peuple : ‘Ô mon peuple, le Royaume d’Egypte ne m’appartient-il pas ? Ainsi que ses canaux coulant à mes pieds ? N’observez-vous donc pas ?' "

En effet, le pays du Nil était organisé avec un riche réseau de canaux. Tandis que Canaan était un lieu agricole avec des puits où il fallait puiser l'eau mécaniquement.


D-14. Pouvoir de Pharaon et Bracelet en Or :

(Cor. 53, 53-54) : "Pourquoi ne lui as-t-on pas lancé des bracelets d’or ? Pourquoi les puissances (ma'lak) ne l’ont-il pas accompagné ?"

Ce passage du Coran, également absent de la Bible cadre également avec la symbolique de l'or en Egypte Ancienne et les bracelets de Pharaon symbolisant son pouvoir terrestre et divin.

Ci-dessus, bracelet en or de Ramsès II, confortant le verset supra et la remarque de celui-ci à Moïse.


D-15. Hāmān et Le Monument Processionnel Céleste à Karnak :

(Cor. 28,38) : "Et Pharaon dit : ‘Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous autre que moi-même. Ô Hāmān, mets-moi le feu sur la terre puis construis-moi un édifice ; afin que j’atteigne le dieu de Moïse. Je pense vraiment qu’il est du nombre des menteurs.’"

(Cor. 40,36) : "Pharaon dit : ‘Ô Hāmān ! Bâtis-moi un édifice : que je m’élève par les voies ? Les voies des cieux, afin de m’élever au dieu de Moïse ? Mais je pense vraiment que celui-ci est menteur".

Comme déjà mentionné plus haut, ce récit absent de la Bible est en rapport avec le rituel processionnel en Egypte Antique où Pharaon faisait une procession symbolique à travers le Naos à la rencontre des dieux, traversant virtuellement les seuils du ciel à la rencontre des dieux. Mieux, Ramsès II a fait achever à l'époque la salle hypostyle du temple d'Amon qui exauce les prières à Karnak. Dans le rite dans ce temple, Ramsès devait passer entre des paires de colonnades symbolisant les seuils du ciel pour arriver au saint des saints et trouver la statue d'Amon pour implorer de bonnes crues : une fonction que Moïse remettait en doute à cause des mauvaises crues. Comme pour le reste, il est improbable que ce récit émane de l'imaginaire de Muhammad et cadre très clairement avec l'époque d'une façon émouvante.



Temple d'Amon qui accepte les prières à Karnak. Ramsès II fit achever la salle hypostyle, afin de faire sa procession céleste virtuelle à la rencontre des dieux célestes.

Pharaon raille Moïse qui amène les plaies tandis que lui-même traverse les cieux pour atteindre Amon, et implorer de bonnes crues. Alors il ironise : "Ô Amon, nous ne servons décidemment à rien. Cause une terrible sécheresse et créé pour moi un édifice,  afin de tenter avec le dieu de Moïse.".
Le nom de Hāmān à fait couler beaucoup d'encre. Il est mentionné sept fois dans le Coran. Parallèlement à Pharaon. C'est le nom du dieu de la création très central à partir de la XVIIIe dynastie et ce jusqu'à la fin de la XXe dynastie [note].

D-16. Hénothéisme Egyptien et Ramsès se Faisant Dieu :

(Cor. 7,120) : "Et les notables du peuple de Pharaon dirent : ‘Laisseras-tu Moïse et son peuple commettre du désordre sur terre, et lui même te délaisser, toi et tes divinités ?’ Il dit : ‘Nous allons massacrer leurs fils et laisser vivre leurs femmes. Nous aurons le dessus sur eux et les dominerons.’"

(Cor. 28,38) : "Et Pharaon dit : ‘Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous autre que moi-même."

(Cor. 23,47) : "Croirons-nous en deux hommes comme nous dont les congénères nous adorent (لَنَا عَابِدُونَ) ? "

Ce passage aussi ressort de la Bible qui n'évoque pas les cultes de l'époque en Egypte. En effet, quoi que d'apparence contradictoire, Pharaon était à la fois dieu et adorateur des dieux. Puisque la religion égyptienne était hénothéiste. De même, le Coran mentionne tel quel le fait que Pharaon avait le pouvoir de permettre le culte à des dieux étrangers au verset : (Cor. 20,71).

 

A gauche temple d'abu Simbel, en Nubie. On peut voir le triade Amon, Mout et leur fils Khonsou représentés avec le visage de Ramsès II, ainsi qu'une quatrième éffigie de Ramsès II témoignant de l'extravagance du pharaon. A droite, Osiris (créateur de l'écriture, de l'agriculture et maître des âmes) sous la forme de Ramsès II à l'entrée de la salle hypostyle d'Amon à Karnak.


D-17. Punition des Adversaires et Empalement en Egypte Antique :

(Cor. 20,71) : "Alors Pharaon dit : ‘Avez-vous cru en lui avant que je ne vous y autorise ? C’est lui votre chef qui vous a enseigné la magie. Je vous ferai sûrement briser mains et pieds croisés, et vous ferai empaler aux troncs des palmiers, et vous saurez avec certitude, qui de nous est plus dur en châtiment et qui est le plus durable."

Merenptah se vante sur une stèle d'avoir empalé les lybiens et fait couper les verges de 1300 mâles[7.9].

 

En Egypte ramesside, les criminels étaient torturés et empalés sur des troncs de palmiers taillés en pointe (représentation d'une scène à gauche). A droite, mains coupées retrouvées à Tell al-Daba (1.600 BC).





Gand temple de Ramsès III, Medinet Habou, des scribes de Ramsès III comptent les mains des adversaires coupées et rapportées en trophée.

D'après un témoignage d'époque, on leur battait les mains et pieds avec un bâton épais et les torturais avec des instruments tranchants jusqu’à ce qu’ils avouent leur crime, après quoi on les empalais comme l’évoque bien le Coran sur des troncs de palmiers taillés en pointe.


D-18. La Taversée du Fleuve (Jourdain) :

(Cor. 26,63) : "Alors Nous révélâmes à Moïse : "Frappe la mer de ton bâton ". Elle explosa alors, et chaque versant fut comme une énorme montagne."

Nous avons mentionné plus haut que le Coran situe la fuite des israélites de la terre de Canaan duquel ils vont hériter quarante ans plus tard. Cela rappelle que Ramsès II a durant sa longue carrière royale de 67 années organisé de cinq campagnes en Syrie de la quatrième à la dixième année de son règne et deux ans la sixième et septième année de son règne en Lybie, et même fait acte de présence à Canaan pendant ces deux années. Or sa résidence royale était à Thèbes. Ce qui laissait le temps aux israélites de prendre du chemin à pieds le temps que le Pharaon apprenne leur fuite et se mette à leur poursuite (peut-être par des informateurs ?). Or, le Jourdain devait leur barrer la voie au désert. Ce qui aurait nécessité un phénomène extraordinaire si les milices les rejoignaient trop tôt ou si les frontières au Nord étaient trop bien protégées étant aux front hittite.

Ci-dessus une photo récente du fleuve du Jourdain asséché. On peut voir les deux versants du lit du fleuve ressemblant à des chaines de montagnes comme décrit dans le récit coranique de la traversée du fleuve : (23,63).
Or, le Coran mentionne un détail inédit dans ce contexte en mentionnant une explosion (fanfalaqa) au moment où Moïse frappe le bâton sur le fleuve ou ensuite. Or, le Jourdain se situe en effet sur une faille afro-asiatique qui peut justifier une rupture de la faille susceptible d'aspirer l'eau du fleuve en sorte de le dénuder et révéler les deux versants tels des montagnes comme mentionné dans la version coranique de l'ouverture du fleuve. En sorte qu'une fois la faille emplie, le niveau remonte barrant comme décrit dans la mémoire des israélites qui se perpétuera avec émerveillement, le passage aux millices de Ramsès II qui les pourchassait.


D-19. Cohérence d'Arrière-Plan et Dualité Virtuel/Réel :
D-19.1. Seigneur des Cieux et de la Terre :

(Cor. 26,27) : « Je me suis donc enfoui de vous quand je vous ai craint. Puis mon Seigneur m’a donné la sagesse et m’a désigné parmi Ses messagers. Est-ce là un bienfait de ta part que tu cites avec reproche tandis que tu te fais vénérer par les enfants d’Israël ? ‘Et qu’est-ce que le Seigneur de l’Univers ?’’ dit Pharaon. ‘’Le Seigneur des cieux et de la Terre et de tout ce qui se trouve entre-eux, dit Moïse, si seulement vous pouviez en être convaincus.’’ Pharaon dit à ceux qui l’entouraient : ‘’N’entendez-vous pas ?’’ Moïse répondit : ‘’Votre Seigneur et le Seigneur de vos plus lointains ancêtres.’’ ‘’Vraiment ! dit Pharaon, votre messager qui vous a été envoyé est possédé.’’ Moïse ajouta : ‘’Le Seigneur du Levant et du Couchant, et de ce qui est entre-eux, si seulement vous compreniez ! ‘’ Pharaon dit alors : ‘’Si tu adoptes un autre dieu que moi, je te mettrai parmi les prisonniers.’’ ». 

« Tu gouvernes en tant que Roi du Double Pays, les neuf arcs étant à tes ordres. La limite de ta frontière va jusqu’aux confins du ciel, tous ce qu’il recouvre est sous ton autorité et ce qu’encercle de disque solaire est sous ton regard. Ce que baigne la très verte t’es soumis. Tandis que tu es sur Terre, sur le trône du radieux Horus en tant que Roi des vivants[8]. »
(Hymne à Ramsès II.)

□ Ici aussi, Pharaon raille Moïse affirmant que son dieu est maître des cieux et de la Terre, ce qui constitue, comme on peut le lire dans cet hymne à Ramsès II supra, en des attributs que celui-ci s'attribuait à lui-même : ainsi les propos « Pharaon dit alors : ‘’Si tu adoptes un autre dieu que moi, je te mettrai parmi les prisonniers.’’ » en deviennent autrement intriguants.


D-19.2. Suis-Meilleur ou Ce Misérable : 

(43,51-53) : Et Pharaon fit une proclamation à son peuple et dit : "Ô mon peuple ! Le royaume de Misr [l'Égypte] ne m'appartient-il pas ainsi que ces canaux qui coulent à mes pieds ? N'observez-vous donc pas ? Ne suis-je par meilleur que ce misérable qui sait à peine s'exprimer ? Pourquoi ne lui a-t-on lancé des bracelets d'or? Pourquoi les Anges ne l'ont-ils pas accompagné ?"

□Quoi qu'étonnant, ces propos attribués par le Coran à Pharaon se révèlent pouvoir constituer un discours réel transmis tel quel à plusieurs égards. D'abord, parceque la mention des canaux, bracelets en or et contacts célestes correspond avec le paysage égyptien caractéristique de l'époque et des missions du pharaon, et ensuite parce que comme nous allons le revoir infra, en filigrane aux récits de l'exode, nous retrouvons cette confrontation en arrière-plan plus ou moins marquée de pharaon et Moïse.

* Le Coran semble identifier Moïse comme un roitelet cananéen semant le trouble.



D-19.3. Bracelets en Or et Puissances Célestes :

(Cor. 43,52) : « Pourquoi ne lui as-t-on pas lancé des bracelets d’or ? Pourquoi les puissances célestes ne l’ont-il pas accompagné ? »

* Moïse affirmant détenir une notoriété céleste, il apparaît plausible que le pharaon qui était censé détenir une telle autorité, mais virtuelle celle-là, semble avoir critiqué Moïse affirmant détenir un pouvoir céleste réel et non symbolique en lui demandant de montrer les puissances célestes qui l'accompagnent ou des bracelets en or symbolisant une telle autorité céleste, un usage de l'époque étant que l'or représentait la chair des dieux et les bracelets le pouvoir temporel.




D-19.4. Voyage Céleste :

(Cor. 28,38) : « Et Pharaon dit : ‘Ô notables, je ne connais pas de divinité pour vous autre que moi-même. Hāmān, mets-moi le feu sur la terre puis fais-moi un édifice ; afin que j’atteigne le dieu de Moïse. Je pense vraiment qu’il est du nombre des menteurs.’ ».

(Cor. 36,37) : « Pharaon dit : ‘Ô Hāmān ! Bâtis-moi un édifice : que je m’élève par les voies ? Les voies des cieux, afin de m’élever au dieu de Moïse ? Mais je pense vraiment que celui-ci est menteur. Ainsi la mauvaise action de Pharaon lui parut enjolivée ; et il fut détourné du bon chemin ; le stratagème de Pharaon n’est voué qu’à la destruction ! »


* Ici encore, nous retrouvons cette dualité réelle et virtuelle sur la détention d'un pouvoir céleste. Pharaon qui fait ces processions en barque dans le Naos virtuellement pour accéder aux dieux dans les seuils du ciel raille Moïse, en arguant ne pas croiser son dieu en traversant le ciel.


D-19.5. Mauvaises Crues, Manne et Cailles :

(Cor. 7,130-133) : « Nous avons éprouvé les gens de Pharaon, par des années de disette et par une diminution de fruits afin qu’ils se rappellent. Et quand le bien-être leur vint, ils dirent : ‘Cela nous est dû’, et si un mal les atteignait, ils voyaient en Moïse et en ceux qui étaient avec lui, une mauvaise augure. Et ils dirent : ‘Quel que soit le signe que tu nous apportes, nous ne croirons pas en toi’. Et Nous avons envoyé sur eux l’inondation, les sauterelles, les poux, les grenouilles et du sang, comme signes explicites. Mais ils s’enflèrent d’orgueil et demeurèrent un peuple criminel. »

(Cor. 2,57) : « Et Nous vous couvrîmes de l’ombre d’un nuage et fîmes descendre sur vous la manne et les cailles : -‘Mangez des délices que Nous vous avons attribuées.’ ; Ce n’est pas à Nous qu’ils firent du tord mais à eux-mêmes. »

(Cor. 2,61) : « Et rappelez-vous quand vous dîtes à Moïse : ‘ Nous ne pouvons plus tolérer qu’une seule nourriture. Prie donc ton seigneur pour qu’il nous fasse sortir de la terre ce qu’elle fait pousser, de ses légumes, ses concombres, son ail, ses lentilles et ses oignons !’ – Il vous répondit : ‘Voulez-vous changer le meilleur pour le moins bon ? Descendez donc en Egypte ; il y a là-bas ce que vous demandez.’ L’avilissement et la misère s’abattirent sur eux ; et ils encoururent la Colère de Dieu. Cela parce qu’ils reniaient les révélations de Dieu, et tuaient sans droits les nabis. »

* Comme déjà mentionné, le Coran lie les plaies à de mauvaises crues, en mentionnant les bonnes crues comme considérées comme un don de Pharaon « Et quand le bien-être leur vint, ils dirent : ‘Cela nous est dû.. ». Ainsi, nous retrouvons la dualité virtuelle ou réelle dans l'approvisionnement en nourriture. Qui revient avec la scène du veau en or, symbolisant la fertilité en Egypte de l'époque.


D-19.6. Affrontement Magiciens :

(Cor. 7,109-112) : « Les notables du peuple de pharaon dirent : ‘Voilà certes un magicien chevronné. Il veut vous expulser de votre pays’. – ‘Alors que commandez-vous ?’ Ils dirent : ‘Faites les attendre lui et son frère, et renvoie des rassembleurs dans les villes, qui t’amèneront tout magicien-savant.’ Et les magiciens vinrent à Pharaon en disant : ‘Y aura-t-il vraiment pour nous une récompense si nous gagnons ?’ » 

 * Ici encore, nous retrouvons la dualité entre Pharaon et Moïse à travers l'acte des magiciens pliant face à Moïse.
 


D-19.7. : Ouverture des Eaux :

(Cor. 10,90-102) : « Et Nous ouvrîmes la mer aux enfants d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et inimitié. Puis, quand la noyade l’eut atteint, il dit : ‘Je crois qu’il n’y a d’autre divinité que Celui en qui ont cru les enfants d’Israël. Et je suis du nombre des soumis.’ Maintenant ? Alors que tu as désobéi et été du nombre des corrupteurs ! Nous allons aujourd’hui t’épargner en ton corps, afin que tu sois un signe pour tes successeurs (ceux qui sont derrière toi). Cependant beaucoup de gens ne prêtent aucune attention à Nos Signes. 


« Then one woman who was at the stroke oar got entangled in her braids and a fish-pendant of new turquoise fell into the water.Then she became still, without rowing, Then His Majesty said: "Can't you row ?And they said: "Our stroke has become still, without rowing." Then His Majesty said to her: "Why aren't you rowing?" And she said: "This fish-pendant of new turquoise has fallen into the water." Then [...] to her: " [...] replaced." And she said: "I prefer my own thing to its substitute." Then His Majesty said: "Go and bring me the chief lector priest Djadjaemankh." And he was brought to him immediately. Then His Majesty said: "Djadjaemankh, my brother,  I have done as what you have said, and the heart of His Majesty was gladdened by seeing them row. Then a fish-pendant of new turquoise of one of the strokes fell into the water, and she became still, without rowing. And so it happened that she disrupted her side. Then I said to her: 'Why is it that you're not rowing?' And she said to me: 'This fish-pendant of new turquoise has fallen into the water.' Then I said to her: 'Row! Look, I myself will replace And she said to me: 'I prefer my own thing to its substitute.' "Then the chief lector priest Djadjaemankh said his magic spell and put one side of the water of the lake on top of the other, and found the fish-pendant lying on a shard. He then fetched it and gave it to its owner. Now, as for the water, it was twelve cubits in its middle, and it ended up being twenty- cubits after itsfolding up. Then he said his magic spell and returned the parts of water of the lake to their positions (...).  »
(Papyrus de Wetscar.)



Papyrus de Wetscar (Ve dynastie) : on y lit le récit d'un magicien qui ouvre les eaux pour y pénétrer à sec.

* Il est a souligner que des récits de magiciens censés ouvrir les eaux pour descendre au fond à sec existait des siècles avant l'époque de l'exode, donc la traversée du Jourdain répercute une autre dualité vraie/virtuelle. La baisse du niveau des eaux et le regain le temps de l'arrivée des troupes de pharaon à dû marquer les esprits chez les israélites familiarisés avec ces récits.


D-19.8. Rituel de l'Ouverture de la Bouche :

(Cor. 2,72-73) : « Et lorsque vous aviez tué une personne et que chacun de vous cherchait à se disculper. Or Dieu démasque ce que vous voiliez ! Nous dîmes donc : ‘Frappez le tué avec une partie de la vache’. Ainsi Dieu ressuscite les morts et vous montre les signes de sa puissance afin que vous réfléchissiez. »

Planche IX du papyrus d'Ani, le prêtre Sem se sert d'une patte d'un bovidé pour faire parler la bouche du défunt.

* Nous avons mentionné dans la rubrique "Chronologie" le rituel du Livre des Morts consistant en l'ouverture de la bouche des défunts pour les faire témoigner, ici une dualité vraie/virtuelle revient donc d'une façon qui s'ancre parfaitement dans le paysage socio-anthropologique et religieux Egyptien à l'époque ramesside. Le réveil d'un israélites après un coup asséné avec une partie d'un bovidé semble avoir été conservé dans les mémoires.


D-19.9. Héritage de Canaan comme Craint par Pharaon :

(Cor. 26,60) : "Puis Pharaon envoya des rassembleurs dans les villes : ‘Ce sont en fait une bande peu nombreuse, mais ils nous irritent, tandis que nous sommes tous vigilants.’ Ainsi, les fîmes-Nous sortir des jardins et sources, des trésors et d’un lieu de séjour agréable. Il en fut ainsi, et Nous les donnâmes en héritage aux enfants d’Israël. Au lever du soleil, ils les poursuivirent."

(Cor. 7,137) : "Et les gens qui étaient opprimés, Nous les avons fait hériter les contrées orientales et occidentales de la terre que Nous avons bénies."

(Cor. 20, 57-60) : "Il dit : 'Es-tu venu à nous, ô Moïse, pour nous faire quitter notre territoire par ta magie ? Nous t'apporterons assurément une magie semblable. Fixe entre nous et toi un rendez-vous auquel ni nous ni toi ne manquerons, dans un lieu convenable'. Alors Moïse dit : 'Votre rendez-vous, c'est le jour de la fête. Et que les gens se rassemblent dans la matinée'. Pharaon, donc, se retira. Ensuite il rassembla sa ruse puis vint (au rendez-vous)."

Les enfants d'Israël finiront bien, comme souligné dans le Coran par hériter du pouvoir de Pharaon dans Canaan, comme promis à Abraham. Ainsi, ici encore, les récits du Coran ressortent comme présantant une cohérence profonde et étendue renforçant leur origine historique véritable.



E. Le Personnage de Moïse :
E-1. Moïse Sauvé Par sa Maman :
E-1.1. Version biblique :

(Exode, 2:1-11) : " Un homme de la maison de Lévi était allé prendre pour femme une fille de Lévi. Cette femme devint enceinte et enfanta un fils. Voyant qu'il était beau, elle le cacha pendant trois mois. Comme elle ne pouvait plus le tenir caché, elle prit une caisse de jonc et, l'ayant enduite de bitume et de poix, elle y mit l'enfant et le déposa parmi les roseaux, sur le bord du fleuve. La soeur de l'enfant se tenait à quelque distance pour savoir ce qui lui arriverait. La fille de Pharaon descendit au fleuve pour se baigner, et ses compagnes se promenaient le long du fleuve. Ayant aperçu la caisse au milieu des roseaux, elle envoya sa servante pour la prendre. Elle l'ouvrit et vit l'enfant: c'était un petit garçon qui pleurait; elle en eut pitié, et elle dit: "C'est un enfant des Hébreux." Alors la soeur de l'enfant dit à la fille de Pharaon: "Veux-tu que j'aille te chercher une nourrice parmi les femmes des Hébreux pour allaiter cet enfant ?"-- "Va" lui dit la fille de Pharaon; et la jeune fille alla chercher la mère de l'enfant. La fille de Pharaon lui dit : "Emporte cet enfant et allaite-le-moi; je te donnerai ton salaire." La femme prit l'enfant et l'allaita. Quand il eut grandi, elle l'amena à la fille de Pharaon, et il fut pour elle comme un fils. Elle lui donna le nom de Môsché, "car, dit-elle, je l'ai tiré des eaux." En ce temps-là, Moïse, devenu grand, sortit vers ses frères, et il fut témoin de leurs pénibles travaux; il vit un Egyptien qui frappait un Hébreu d'entre ses frères."

* Ce récit est improbable pour de nombreuses raisons : la Bible soutient que Pharaon veut éliminer les bébés mâles dont va surgir un Chef. Alors il ne peut pas accepter l'enfant trouvé si il pense que c'est un hébreu.

* La fille de pharaon ne peut pas se baigner dans le fleuve, c'est là une preuve évidente de méconnaissance du Nil, qui grouillait de crocodiles. S'y baigner est une chose impossible à l'époque, et les pécheurs étaient jetés dans le Nil pour être éprouvé par les dieux pour cette raison.

* Que la fille de Pharaon donne un nom hébreu à l'enfant est impossible, puisqu'elle ne pouvait pas connaitre cette langue et que Pharaon aurait commandé d'éliminer tous les nouveau-nés hébreux.

* Nous avons mentionné qu'il apparaît dans les récits coraniques que les événements se déroulaient à Canaan. Il faut de même supposer qu'il s'agisse d'une des nombreuses campagnes à l'encontre de Canaan visant à l'éradication des jeunes cannanéens mâles des clans rebelles.



E-1.2. Version coranique :

(Cor. 28,4-9) : "Pharaon était hautain sur terre; il répartit en clans ses habitants, afin d'abuser de la faiblesse de l'un des camps : Il égorgeait leurs fils et laissait vivantes leurs femmes. Il était vraiment parmi les fauteurs de désordre. Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été faibles sur terre et en faire des dirigeant et en faire les héritiers, et les établir puissamment sur leur territoire, et faire voir à Pharaon, à Haman, et à leurs soldats, ce dont ils redoutaient. Et Nous révélâmes à la mère de Moïse [ceci] : "Allaite-le. Et quand tu craindras pour lui, jette-le dans le flot. Et n'aie pas peur et ne t'attriste pas : Nous te le rendrons et ferons de lui un Messager". Les gens de Pharaon le recueillirent, pour qu'il leur soit un ennemi et une source d'affliction ! Pharaon, Haman et leurs soldats étaient fautifs. Et la femme de Pharaon dit : "(Cet enfant) réjouira mon oeil et le tien! Ne le tuez pas. Il pourrait nous être utile ou le prendrons-nous pour enfant". Et ils ne pressentaient rien."

* Le récit présent ne spécifie pas que seul un peuple était massacré. Or, Canaan était contrôlé et perdu de nombreuses fois dans l'histoire[4].

* Le Coran ne mentionne pas de baignade improbable, mais dit que la mère de Moïse l'a déposé dans le fleuve une fois les tueurs arrivés en dernière instance. Et soulève la crainte logique de la maman : "n'aies pas peur". En effet, une maman ne peut pas laisser son nourisson dans un fleuve grouillant de crocodiles, sauf si il va être tué imminement par des tueurs de pharaon.

* Ce n'est pas la fille de pharaon mais une épouse qui le recueille, pas de baignade, et elle ne le nomme pas "Môsché" en hébreu, mais "enfant" (prenons le pour enfant). Or, le nom de Moïse vient selon de nombreux égyptologues du mot Mesy égyptien, signifiant "enfant" et usité en Egypte à l'époque ramesside.



E-1.3. Moïse élevé à la cours royale :

Bernadette Menu soutient que Moïse aurait pu bénéficier d'une éducation spéciale parmi des enfants selon l'usage égyptienne de l'époque[6.1]. En effet, les écrits de l'époque mentionnent l'éducation à la cours royale d'enfants sans parents, comme suggéré dans ces récits.


F. Les récits des Âd et des Thamûd et les enfants d'Israël.

Il existe dans le Coran des mentions de peuplades dénommées Âd et Thamûd, qui se démarquent des récits bibliques. La tradition arabo-musulmane y voit des peuplades arabes perdues. A noter que le terme a'rab dérive de ereb signifiant "errant des déserts". Les nomades du désert d'Ethiopie semblent pouvoir également être désignés par un tel qualificatif sur le plan linguistique.

Le Coran relie leurs récits à ceux des enfants d'Israël, en sorte qu'il apparaît plausible qu'il s'agisse de récits israélites ou d'un mélange de récits bédouins et israélites. Citons quelques extraits, et commentons en regard des acquis historiques et archéologiques.


F-1. Les Âd et Thamûds connus en Egypte du temps de Moïse :

(40,27-34) : 27. Moïse [lui] dit : "Je cherche auprès de mon Seigneur et le vôtre, protection contre tout orgueilleux qui ne croit pas au jour du Compte". 28. Et un homme croyant de la famille de Pharaon, qui dissimulait sa foi, dit : "Tuez-vous un homme parce qu'il dit : "Mon seigneur est Allah" ? Alors qu'il est venu à vous avec les preuves évidentes de la part de votre Seigneur. S'il est menteur, son mensonge sera à son détriment; tandis que s'il est véridique, alors une partie de ce dont il vous menace tombera sur vous". Certes, Allah ne guide pas celui qui est outrancier et imposteur! 29. "Ô mon peuple, triomphant sur la terre, vous avez la royauté aujourd'hui . Mais qui nous secourra de la rigueur d'Allah si elle nous vient?" Pharaon dit : "Je ne vous indique que ce que je considère bon. Je ne vous guide qu'au sentir de la droiture". 30. Et celui qui était croyant dit : "Ô mon peuple , je crains pour vous un jour semblable à celui des coalisés. 31. Un sort semblable à celui du peuple de Noé, des Âd et des Thamud, et de ceux [qui vécurent] après eux". Allah ne veut [faire subir] aucune injustice aux serviteurs. 32. "Ô mon peuple, je crains pour vous le jour de l'Appel Mutuel , 33. Le jour où vous tournerez le dos en déroute, sans qu'il y ait pour vous de protecteur contre Allah". Et quiconque Allah égare, n'a point de guide. 34. "Certes, Joseph vous est venu auparavant avec les preuves évidentes, mais vous n'avez jamais cessé d'avoir des doutes sur ce qu'il vous avait apporté. Mais lorsqu'il mourut, vous dites alors : "Allah n'enverra plus jamais de Messager après lui". Ainsi Allah égare-t-Il celui qui est outrancier et celui qui doute.


* Ce passage mentionne les peuples de Âd et de Thamûd par la bouche d'un des très nombreux enfants de Ramsès II croyant en Moïse, d'après ce récit. Celui-ci aurait eu plus de cents enfants, et un tel récit paraît plausible. La réplique "Je ne vous indique que ce que je considère bon, je ne vous guide qu'au Maat" réflète le verbiage très caractéristique de l'Egypte de l'époque...

Or, pourquoi la maison de Pharaon connaîtrait le récit de peuples étrangers ? Nous notons que ce membre de la famille de Ramsès II évoque Joseph et suggère le soulèvement contre les hyksôs. La mention de coalisés semble en fait être liée à la destruction d'Iram aux colonnes. Comme une coalition puissante a été identifiée en Nubie par les fouilles archéologiques dans la région de Kerma[10], dans la région du pays d'Iram.


« Doukki Gel apporte un éclairage totalement nouveau sur la région. On voit que les pharaons égyptiens en ont été chassés par des gens de Kerma avec des renforts venus du sud ». Les Egyptiens reviennent cependant, puis entre 750 et 650 les rois de la région de Kerma et de Jebel Barkal, plus au sud, vont prendre le pouvoir en Nubie et en Egypte. Ce sont les fameux pharaons noirs. A chaque conquête, les vainqueurs détruisent les édifices des vaincus, ce qui complique les recherches des archéologues.

A l’homme de la rue, cette lutte de pouvoirs entre Egyptiens et Nubiens au fil des siècles ne dit pas grand-chose. Pour l’archéologue genevois, c’est une révélation. « Tout à coup, je découvre qu’on a créé à Kerma une coalition contre l’Egypte, suffisamment organisée pour faire venir des gens de très loin ». Les formidables fortifications à deux enceintes, dont la hauteur est estimée à huit mètres, érigées par les Egyptiens à Doukki Gel, indiquent, selon Charles Bonnet, qu’ils faisaient face à une réelle menace nubienne.

A cette force politique et militaire s’ajoute une forte activité commerciale. « Les gens d’ici avaient un réseau pour importer du sud de l’or, de l’ébène, de l’ivoire, des peaux et les exporter vers le nord ». Ce nouvel éclairage nourrit ce que Charles Bonnet appelle la « contre-histoire » soudanaise face à l’histoire égyptienne bien connue et dont il est un spécialiste. L’identité africaine du lieu est confirmée par l’architecture[10].


F-2. La manière dont les Âd et les Thamûd sont détruits :
F-2.1. Un cataclysme régional majeur, l'éruption de Thera :

La description du mode de destruction de ces peupes rapporté dans le Coran suggère un souvenir très violant ayant frappé toute la région. Et, un tel cataclysme a bien eu lieu bien avant l'exode des proto-israélites dans le désert d'Arabie : l'explosion du volcan Thera qui s'est fait entendre jusqu'en Australie et dont les cendres se sont dispersées sur un large rayon de 5000 kilomètres autour de Thera.

(46,21-27) : 21. Et rappelle-toi le frère des Âd  (Hūd) quand il avertit son peuple à Al-Ahqaf - alors qu'avant et après lui, des avertisseurs sont passés - [en disant]: "N'adorez qu'Allah. Je crains pour vous le châtiment d'un jour terrible". 22. Ils dirent : "Es-tu venu à nous détourner de nos divinités? Eh bien, apporte-nous ce que tu nous promets si tu es du nombre des véridiques". 23. Il dit : " La science n'est qu'auprès d'Allah. Je vous transmets cependant le message avec lequel j'ai été envoyé. Mais je vois que vous êtes des gens ignorants". 24. Puis, voyant un nuage se dirigeant vers leurs vallées, ils dirent; "Voici un nuage qui nous apporte de la pluie". Au contraire! c'est cela même que vous cherchiez à hâter : C'est un vent qui contient un châtiment douloureux, 25. détruisant tout, par le commandement de son Seigneur". Puis, le lendemain on ne voyait plus que leurs demeures. Ainsi rétribuons-Nous les gens criminels. 26. En effet, Nous les avions consolidés dans des positions que Nous ne vous avons pas données. Et Nous leur avions assigné une ouïe, des yeux et des coeurs, mais ni leur ouïe, ni leurs yeux, ni leurs coeurs ne leur ont profité en quoi que ce soit, parce qu'ils niaient les signes d'Allah. Et ce dont ils se moquaient les cerna. 27. Nous avons assurément fait périr les cités autour de vous; et Nous avons diversifié les signes afin qu'ils reviennent (de leur mécréance).

* La mention d'un nuage sombre, et d'un vent furieux et mugissant destructeur est la parfaite description de ce qui a pu être vécu quelques siècles avant l'exode dans un rayon de 5000 kilomètres autours de l'île de Santorin. Nous allons montrer que les peuplades de Âd et de Thamûd seraient originaires de Koush, rivale de l'Egypte en Nubie. En tant que lieu d'une des cataractes du Nil, il parait de fait très plausible qu'un tel souvenir se soit perpétué en Egypte et en Arabie à travers les siècles.


 

A gauche, carte de l'ancien Kush, au sud de l'Egypte des Pharaons, région abritant le pays d'Iram. A droite, régions atteintes par les projections de Thera en centimètres.


(51,41-42) : "41. De même pour les Âd, quand Nous envoyâmes contre eux le vent dévastateur 42. n'épargnant rien sur son passage sans le réduire en poussière."

(54,18-32) : "18. Les Âd ont traité de menteur (leur Messager). Comment furent Mon châtiment et Mes avertissements? 19. Nous avons envoyé contre eux un vent furieux, en un jour néfaste et interminable; 20. il arrachait les gens comme des souches de palmiers déracinés. 21. Comment furent Mon châtiment et Mes avertissements? 22. En effet, Nous avons rendu le Coran facile pour la médiation. Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir? 23. Les Thamud ont traité de mensonges les avertissements? 24. Ils dirent : "Allons-nous suivre un seul homme (Salih) d'entre nous-mêmes? Nous serions alors dans l'égarement et la folie. 25. Est-ce que le message a été envoyé à lui à l'exception de nous tous? C'est plutôt un grand menteur, plein de prétention et d'orgueil". 26. Demain, ils sauront qui est le grand menteur plein de prétention et d'orgueil. 27. Nous leur enverrons la chamelle, comme épreuve . Surveille-les donc et sois patient. 28. Et informe-les que l'eau sera en partage entre eux [et la chamelle]; chacun boira à son tour. 29. Puis ils appelèrent leur camarade qui prit [son épée] et [la] tua. 30. Comment furent donc Mon châtiment et Mes avertissements? 31. Nous lâchâmes sur eux un seul Cri, et voilà qu'ils furent réduits à l'état de paille d'étable. 32. Et vraiment, Nous avons rendu le Coran facile pour la médiation. Y a-t-il quelqu'un pour réfléchir
?"

* Ce récit d'une chamelle du Coran reprend tout son sens quand nous recherchons une implantation du décor dans le contexte socio-anthropologique d'origine. Quoi que beaucoup de légendes aient été élaborées pour donner une signification intelligible à ce récit des Thamûd devant ménager la chamelle, il apparaît que si on resitue cet événement à Koush, à l'époque du réveil du volcan. Les ravages destructeurs ayant sans doute conduit la région à la désertification et à abandonner les grandes cités peuvent justifier l'usage de chameaux pour se déplacer. Cet ultimatum reprend ainsi tout son sens : le volcan soulève des poussières qui ravagent toute la région sur 5.000 kilomètres à la ronde, conduisant à un bouleversement majeur. Les citadins rescapés du cataclysme vivent désormais en nomades, dans un paysage désertique. Ce qui justifie le rôle vital du chameau désormais. La destruction des Âd par le nuage ténébreux précède ainsi celui des Thamûd rescapés, qui sont décrits comme ravagés par un cri strident, une tempête de sables. Le terme rendu par "un seul cri", évoque en effet les tempêtes de sables qui peuvent générer des sons métalliques pouvant effrayer, produits par le frottement des grains de sables entre eux.* La plausibilité de l'élevage de dromadaires par les Thamûd vers le XIVeS BC serait en effet une innovation consécutive au chambardement de l'environnement, et la fuite des Egyptiens. Un passage dans le Sud de la péninsule Arabique, et la découverte des chameaux -le chameau est là-bas domestiqué depuis plusieurs siècles- après le cataclysme semble pertinent. Ce qui peut avoir servi de mémoire aux Juifs arabisés du Yemen, et être transmis à travers l'Arabie par les chameliers commerçants.

(69,4-9) : 4. Les Âd avaient traité de mensonge le cataclysme. 5. Quant aux Thamud, ils furent détruits par le [bruit] excessivement fort. 6. Et quant aux Âd, ils furent détruits par un vent mugissant et furieux 7. qu' [Allah] déchaîna contre eux pendant sept nuits et huit jours consécutifs; tu voyais alors les gens renversés par terre comme des souches de palmiers évidées
. 8. En vois-tu le moindre vestige? 9. Pharaon et ceux qui vécurent avant lui ainsi que les Villes renversées commirent des fautes .

* La durée anormale d'un vent aussi violent corrobore encore une fois un souvenir régional du cataclysme le plus violant de la région sur les derniers millénaires. Il eut été étonnant qu'aucun souvenir n'ait subsisté...

 (89,6-14) : 6. N'as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi avec les Âd 7. [avec] Iram aux colonnes [ou lieu des fondateurs], 8. dont jamais pareille ne fut construite parmi les villes ? 9. et avec les Thamud qui taillaient le rocher dans la vallée? 10. ainsi qu'avec Pharaon, l'homme aux pals ? 11. Tous, étaient des gens qui transgressaient dans [leurs] pays, 12. et y avaient commis beaucoup de désordre. 13. Donc, ton Seigneur déversa sur eux un fouet du châtiment. 14. Car ton Seigneur demeure aux aguets.

* Iram est, comme déjà mentionné, un pays très prospère et influant situé en Nubie. Son lien avec l'histoire de l'Egypte, et du temple d'Amon à Napata montre la pertinence du récit originel. A rapprocher avec le règne des Hyksôs venus de Canaan, et leur retours forcé à Canaan par les prêtres d'Amon de Thèbes... La dispatition du royaume de Kerma aux alentours de 1.500 BC consolide une destruction dans la région d'Iram, à Koush après l'éruption minoenne. Les colonnes, seuls vestiges encore debout et ensevelis des ruines de Napata, dans la région semble par ailleurs montrer que la fin de la cité autrefois grandiose était conservée par les nomades des déserts.



Vue aérienne du site de Doukki Gel (hâbité dès 2.400 BC), témoignant d'un type architectural sans pareil fait d'innombrables colonnes.

* Les fouilles en Nubie ont mis à jour notamment le plan d’un palais monumental aux formes ovales, de 45 mètres sur 55, soutenu par 1400 colonnes, un palais «unique à ce jour dont on ne connaît pas d’exemple comparable», comme affirmé par Charles Bonnet[10].


F-2.2. Plusieurs Âd et plusieurs Thamûds :

(11,50-68) :  Et (Nous avons envoyé) au Âd, leur frère Hud, qui leur dit : "Ô mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez point de divinité à part de Lui. Vous n'êtes que des forgeurs (de mensonges). Ô mon peuple, je ne vous demande pas de salaire pour cela. Mon salaire n'incombe qu'à Celui qui m'a créé. Ne raisonnez-vous pas? Ô mon peuple, implorez le pardon de votre Seigneur et repentez-vous à Lui pour qu'Il envoie sur vous du ciel des pluies abondantes et qu'il ajoute force à votre force. Et ne vous détournez pas [de Lui] en devenant coupables". Ils dirent : "Ô Hud, tu n'es pas venu à nous avec une preuve, et nous ne sommes pas disposés à abandonner nos divinités sur ta parole, et nous n'avons pas de foi en toi. Nous dirons plutôt qu'une de nos divinité t'a affligé d'un mal" . Il dit : "Je prends Allah à témoin - et vous aussi soyez témoins - qu'en vérité, je désavoue ce que vous associez, en dehors de Lui. Rusez donc tous contre moi et ne me donnez pas de répit. Je place ma confiance en Allah, mon Seigneur et le vôtre. Il n'y pas d'être vivant qu'Il ne tienne par son toupet . Mon Seigneur, certes, est sur un droit chemin. Si vous vous détournez : voilà que je vous ai transmis [le message] que j'étais chargé de vous faire parvenir. Et mon Seigneur vous remplacera par un autre peuple, sans que vous ne Lui nuisiez en rien, car mon Seigneur, est gardien par excellence sur toute chose". Et quand vint Notre Ordre, Nous sauvâmes par une miséricorde de Notre part, Hud et ceux qui avec lui avaient cru. Et Nous les sauvâmes d'un terrible châtiment. Voilà les Âd. Ils avaient nié les signes (enseignements) de leur Seigneur, désobéi à Ses messagers et suivi le commandement de tout tyran entêté. Et ils furent poursuivis, ici-bas, d'une malédiction, ainsi qu'au Jour de la Résurrection. En vérité les Âd n'ont pas cru en leur Seigneur. Que s'éloignent (périssent) les Âd, peuple de Hud! Et (Nous avons envoyé) au Thamud, leur frère Salih, qui dit : "Ô mon peuple, adorez Allah. Vous n'avez point de divinité en dehors de Lui. De la terre Il vous a créé, et Il vous l'a fait peupler (et exploiter). Implorez donc Son pardon, puis repentez-vous à Lui. Mon Seigneur est bien proche et Il répond toujours (aux appels)". Ils dirent : "Ô Salih, tu étais auparavant un espoir pour nous. Nous interdirais-tu d'adorer ce qu'adoraient nos ancêtres ? Cependant, nous voilà bien dans un doute troublant au sujet de ce vers quoi tu nous invites". Il dit : "Ô mon peuple ! Que vous en semble, si je m'appuie sur une preuve évidente émanant de mon Seigneur et s'Il m'a accordé, de Sa part, une miséricorde, qui donc me protégera contre Allah si je Lui désobéis? Vous ne ferez qu'accroître ma perte. Ô mon peuple, voici la chamelle d'Allah qu'Il vous a envoyée comme signe. Laissez-la donc paître sur la terre d'Allah, et ne lui faites aucun mal sinon, un châtiment proche vous saisira! " Ils la tuèrent. Alors, il leur dit : "Jouissez (de vos biens) dans vos demeures pendant trois jours (encore)! Voilà une promesse qui ne sera pas démentie". Puis, lorsque Notre ordre vint, Nous sauvâmes Salih et ceux qui avaient cru avec lui, - par une miséricorde venant de Nous - de l'ignominie de ce jour-là. En vérité, c'est ton Seigneur qui est le Fort, le Puissant. Et le Cri saisit les injustes . Et les voilà foudroyés dans leurs demeures, comme s'ils n'y avaient jamais prospéré. En vérité, les Tamud n'ont pas cru en leur Seigneur. Que périssent les Thamûd !

* Ces passages mentionnent des survivants parmis les Âd et les Thamûd. Qui constituent par conséquent diverses communautés détruites successivement, jusqu'à une disparition radicale finale.
(53,50-51) : 50 et c'est Lui qui a fait périr les anciens Âd, 51. ainsi que les Thamud, et Il fit que rien n'en subsistât..

* Ce passage mentionne des Âd ancien, et l'éradication des Thamûd. En effet, le Coran fait le récit de rescapés et de leur devenir sur plusieurs générations. [Lire également : (7,65-72), (11,50-60,89), (26,123-159), (41,13-15), ...

* On retrouve une mention de nomades du désert nommés Thamudaï dans des écrits datant du règne de Sargon II, qui relatent leur éradication par le Roi, confirmant leur disparition finale avant la révélation du Coran.


F-2.3. Koush, pays d'Iram, Napata...

Le Coran semble bien situer les peuplades de Âd et de Thamûd, comme peuples fondateurs quelque part à Iram. Il est à souligner qu'Iram est le nom d'une cité située à Koush apparentée aux Egyptiens en amont du Nil avec des échanges tantôt ami, tantôt ennemis incessants. La mention d'Iram comme lieu des fondations rejoint la croyance que Koush serait l'ancêtre commun de nombre de peuplades. Il est remarquable que les Nabatéens qui semblent s'installer en Jordanie peuvent en effet être des habitants de Napata, une cité de Koush où ont régné des prêtres d'Amon nubiens. Des pharaons nubiens ont régné vers l'époque de l'installation des Nabatéens dans la région de Pétra, qui semble se recouper avec l'appellation de Wadi Fir'awn d'une des vallées de Pétra.




A gauche, construction en briques usé par le temps, royaume de Kerma 2.400 à 1.500 BC (Koush). A droite, ruines explorées par des archéologues à Napata, ancien Koush datées du IXeS. Les piliers rappellent la mention d'Iram aux piliers ou des fondateurs.


 

A gauche, Gebel Barkal (Koush) taillé à même les roc. A droite, gravure en relief de dromadaires, Soudan.

F-2.4. La stèle de la tempête et Ahmôsis :

ligne 7 : [...] les dieux ont exprimé
ligne 8 : leur mécontentement [...] les dieux (?), le ciel viennent avec de la tempête (pluie ?), elle a causé l'obscurité dans la région de l'Ouest, le ciel était
ligne 9 : déchaîné, sans [...] plus que le grondement de la foule [...] était puissant [...] sur les montagnes plus que la turbulence de
ligne 10 : la cataracte à Éléphantine. Chaque maison, [...] chaque logement (ou chaque endroit couvert) que celle-ci parvienne [...]
ligne 11 : [...] flottent dans l'eau comme les barques de papyrus (à l'extérieur?) de la résidence royale pour [...] jour (s),
ligne 12 : sans aucune lumière de flambeau. Ensuite, Sa Majesté a dit : « Comment ces (événements) peuvent surpasser la puissance du grand dieu et les volontés des divinités ! » Et Sa Majesté est descendue
ligne 13 : dans son bateau, sa cour à sa suite. Les (gens étaient ?) à l'est et à l'ouest, en silence, car ils n'avaient plus de vêtements (?) sur eux
ligne 14 : après que la puissance du dieu s'est manifestée. Ensuite, Sa Majesté est arrivée à Thèbes [...] cette statue, elle a reçu ce qu'elle avait souhaité.
ligne 15 : Sa Majesté, a décidé à renforcer les deux terres, à cause de l'eau à évacuer sans (l'aide de) ses (hommes ?), de leur donner l'argent,
ligne 16 : avec de l'or, du cuivre, de l'huile, de l'habillement, avec tous les produits qu'ils souhaitent ; ensuite Sa Majesté est rentrée dans le palais - vie, force, santé.
ligne 17 : C'est alors que Sa Majesté a été informée que les tombes funéraires ont été envahies (par l'eau), que les chambres funéraires avaient été endommagées, que les structures des murs ont été compromises, que les pyramides se sont effondrées ?
ligne 18 : tout ce qui existe a été annihilé. Sa Majesté a ensuite ordonné la réparation des chapelles, qui étaient tombées en ruines dans tous les pays, la restauration des
ligne 19 : monuments des dieux, la reconstruction de leurs enceintes, le remplacement des objets sacrés dans la chambre des apparitions, la nouvelle fermeture de l'endroit secret, la réintroduction
ligne 20 : dans leurs naoi des statues qui étaient couchées sur le sol, la reconstruction des autels détruits par l'incendie, le rétablissement des tables d'offrandes sur leurs pieds, à leur assurer la fourniture d'offrandes,ligne 21 : l'augmentation des revenus de leur personnel, de la restauration du pays à son état antérieur.
Ils ont tout fait, comme le roi l'avait ordonné.

Sur cette stèle retrouvée en Egypte datée de l'époque d'Ahmôsis I, voici des descriptions qui rejoignent le récit de la destruction d'Iram, des premiers Âd et des Thamûd.


F-2.5. Le lien entre l'explosion de Thera et la fin du règne des Hyksôs :

(Cor.40,26-37) : Et Pharaon dit : "Laissez-moi tuer Moïse. Et qu'il appelle son Seigneur! Je crains qu'il ne change votre religion ou qu'il ne fasse apparaître la corruption sur terre". Moïse [lui] dit : "Je cherche auprès de mon Seigneur et le vôtre, protection contre tout orgueilleux qui ne croit pas au jour du Compte". Et un homme croyant de la famille de Pharaon, qui dissimulait sa foi, dit : "Tuez-vous un homme parce qu'il dit : "Mon seigneur est Allah" ? Alors qu'il est venu à vous avec les preuves évidentes de la part de votre Seigneur. S'il est menteur, son mensonge sera à son détriment; tandis que s'il est véridique, alors une partie de ce dont il vous menace tombera sur vous". Certes, Allah ne guide pas celui qui est outrancier et imposteur! "Ô mon peuple, triomphant sur la terre, vous avez la royauté aujourd'hui . Mais qui nous secourra de la rigueur d'Allah si elle nous vient?" Pharaon dit : "Je ne vous indique que ce que je considère bon. Je ne vous guide qu'au sentir de la droiture". Et celui qui était croyant dit : "Ô mon peuple , je crains pour vous un jour semblable à celui des coalisés. Un sort semblable à celui du peuple de Noé, des Âd et des Thamud, et de ceux [qui vécurent] après eux". Allah ne veut [faire subir] aucune injustice aux serviteurs. "Ô mon peuple, je crains pour vous le jour de l'Appel Mutuel. Le jour où vous tournerez le dos en déroute, sans qu'il y ait pour vous de protecteur contre Allah". Et quiconque Allah égare, n'a point de guide. "Certes, Joseph vous est venu auparavant avec les preuves évidentes, mais vous n'avez jamais cessé d'avoir des doutes sur ce qu'il vous avait apporté. Mais lorsqu'il mourut, vous dites alors : "Allah n'enverra plus jamais de Messager après lui". Ainsi Allah égare-t-Il celui qui est outrancier et celui qui doute. Ceux qui discutent les prodiges d'Allah sans qu'aucune preuve ne leur soit venue, [leur action] est grandement haïssable auprès d'Allah et auprès de ceux qui croient. Ainsi Allah scelle-t-Il le coeur de tout orgueilleux tyran. Et Pharaon dit : "Ô Hāmān, bâtis-moi un édifice : peut-être atteindrai-je les voies, les voies des cieux, et apercevrai-je le Dieu de Moïse; mais je pense que celui-ci est menteur". Ainsi la mauvaise action de Pharaon lui parut enjolivée; et il fut détourné du droit chemin; et le stratagème de Pharaon n'est voué qu'à la destruction.

* Il est à remarquer que le règne d'Ahmôsis I débute avec l'éruption de Thera, les prêtres de Thèbes repoussent les hyksôs jusqu'à Canaan. La mention de Joseph -qui, comme nous l'avons vu supra, inaugure le règne des Canannéens en Egypte- par un des membre de la famille royale rejoint tout notre développement sur le lien entre le sort de plusieurs peuplades éradiquées lors de ce cataclysme mémorable. N'omettons pas de mentionner les travaux de recherche de Khâemouaset (??-m-w?s.t) sur la restauration et la recherche de vieux écrits.

* Le forage dans les vallées pour conserver les dépouilles commence par ailleurs avec Ahmôsis, suggérant qu'il se soit inspiré de cette pratique quelque part au Soudan, constatant les dégâts en Egypte. Sachant combien la conservation des corps de façon intégrale était sacré pour eux. Le temple nubien d'Abu Simbel (creusé à même le roc) suggère que de telles ruines étaient encore visibles du temps de Ramsès II, qui aimait relever les défis de grandeur.

□ La mention de la construction du monument pour traverser les seuils du ciel à Karnak dans ce contexte renforce la confrontation de Ramsès II à Moïse, en comparant la fin des ancêtres de Moïse avec ces mauvaises crues secouant son pouvoir en Egypte.

 






















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[1] « les Origines des légendes musulmanes dans le Coran et dans les vies des prophètes », Paris, 1933, Sidersky.
[2] Standardisation élaboré parallèlement à la rédaction du Talmud de Babylone.
[3] Geoffrey Wygoder, Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, article « Masorah et accents massorétiques », 1993, Editions du Cerf,
[4] Israël Finkelstein expose dans son ouvrage intitulé "la Bible dévoilée" aux pages 180-181 le désertement de la région de Canaan entre -1550 et -1150, et le repeuplement à partir de -1150. Ce qui correspond très précisément avec la mention de la destruction de peuplades dans la région mentionnée sur la stèle de Mérenptah : dont "Israël est anéanti, il n'a plus de semence (mâle)". Finkelstein soutient que les protoisraélites ont dû déserter Canaan pour le désert d'Arabie à cause des surtaxes, et se réinstaller dans la région une fois la situation politique changée.

[5] Marie-Thérèse Urvoy, article Falsification in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, pp.333.


[6.1] Bernadette Menu : Ramsès II, Souverain des souverains, Découverte Gallimard n°344, p.42 : (2000).


[6] voir au sujet de Ya'Qub Har, Jean-Michel Thibaux, Pour comprendre l'Égypte Antique, éd. Pocket n°10188 1997.



[7] Henrich Graëtz, Histoire des Juifs, TROISIÈME PÉRIODE — LA DISPERSION Première époque — Le recueillement après la chute Chapitre XII — Les Juifs en Arabie — (jusque vers 650). 382p Nabu Press ISBN-10: 1142321827 ; ISBN-13: 978-1142321826 (January 2, 2010)


[8] "Dictionnaire spécialisé des personnages du Nouvel Empire de Ranke", il s’agissait selon un écrit au Musée de Vienne dans l’Ägyptische Inschriften, I34, p. 130, comme « der Steinbrucharbeiter de Vorsteher ».


[9] KA Kitchen, Ramesside Inscriptions: Historical And Biographical , 1982, Volume IV, BH Blackwell Ltd.: Oxford (UK), No. 1, 13. The image was taken from here; KA Kitchen, Ramesside Inscriptions: Translated & Annotated (Translations) , 2003, Volume IV (Merenptah & The Late Nineteenth Dynasty), Blackwell Publishing Ltd.: Oxford (UK), p. 1..





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