Qui était Muhammad ? Possède-t-on des témoignages de son existence remontant à son époque ? Que pouvons-nous dire sur lui ou sur la Mecque, sur base des connaissances historico-critique, archéologiques et réfutables ? Nous allons dans cette partie traiter de l'historicité de Muhammad. Faire une étude historico-critique et tenter de faire une analyse critique de son milieu, et du personnage. Cette analyse constituera un fond pour une étude ultérieure plus avancée sur la biographie du Prophète.
1. Origines de la Mecque :
1.1 La vallée de la Mecque, un site très particulier au coeur du désert d'Arabie.
1.1 La vallée de la Mecque, un site très particulier au coeur du désert d'Arabie.
La vallée de la Mecque est sans doute fréquentée par des nomades et des semi-nomades depuis des temps immémoriaux. La moindre averse laissait des lacs d'eau potable très prisés par les errants du désert immense d'Arabie. Le relief de la vallée étant un témoignage géophysique de l'abondance de l'eau ayant dessiné ce relief de cette cité sainte à l'échelle des temps géologiques dans un milieu désormais aride mais gorgé d'eau et se drappant de lacs à la moindre averse. Les conditions exrêmes du désert d'Arabie faisaient sans doute que la vallée était choisie comme site de campement par des nomades et semi-nomades depuis des millénaires pour ses ressources en eau. L'établissement de tribus semi-nomades dans la vallée a dû être très progressif, le site étant périodiquement déserté ou choisi comme lieu de campement, en sorte que la Mecque soit devenue un site choisi de façon sédentaire avec des habitats en dur que relativement tard. Encore aujourd'hui, la culture bédouine conduit les Arabes à sortir dans les déserts avec des tentes en laine de chameaux régulièrement, le nomadisme étant caractéristique de la culture bédouine.
Les historiens Arabes mentionnent des disputes sur l'occupation de la vallée entre différentes tribus et des expulsions. Les Jurhumites sont dits avoir chassé les Khuza'ah du lieu de campement en ce site dans la lutte pour les ressources en eau. On peut aisément concevoir que le site était choisi comme lieu de campement par intermittence par les uns et les autres, soulevant finalement une telle confrontation. La tradition populaire dépeint l'ancêtre fondateur, selon les croyances autochtones, Ismaël lui-même, en semi-nomade allant chasser dans les saisons de chasse et revenant dresser sa tente dans la vallée hors des saisons de chasse et en changeant l'emplacement régulièrement. [1] Cela témoigne manifestement de ce que la vallée n'était pas habitée en continu à la source de ces récits ancestraux, mais sans doute choisie comme site de campement avec des tentes lors de ces conflits demeurés vifs dans la mémoire populaire. Le site deviendra bien plus tard un petit campement permanent, puis un petit village avec des habitats construits en dur et ne sera mentionné que dans l'Antiquité. Sans doute, la Pierre noire compte-t-elle parmi les bétyles vénérés par les Arabes mentionnés au VeS avant l'ère chrétienne par Hérodote, le père des historiens. Au second siècle, Maxime de Tyr mentionne que les Arabes suivaient un culte autour d'une pierre quadrangulaire : « les Arabes adorent aussi, mais je ne sais quoi. Quant à l'objet sensible de leurs adorations, je l'ai vu, c'est une pierre quadrangulaire. » Ptolémée mentionne Macoraba, vers la même période, lui aussi sans mention d'idole, que les historiens considèrent comme l'un des premiers témoignages historiques de l'habitation en continu de la Mecque. Les similitudes entre le hajj musulman (mot dérivant de haggag signifiant fête) avec la fête des souccot et de la pierre noire avec les béthels montrent la proximité du culte Mecquois avec les pratiques sémitiques très anciennes chez les proto-israélites.
Le Coran décrit l'implantation des Qoraïchites à la Mecque du temps de Qusay et leur sédentarisation : « A cause de l'usage des Qoraïche, de leur habitude [concernant] les voyages d'hiver [au Yémen] et d'été [en Syrie]. Qu'ils adorent donc le Seigneur de cette Demeure ; qui les a nourris contre la faim et rassurés de la crainte. » (Coran, 106:1-4) Les Qoraïches, du clan du Prophète, sont selon la tradition une tribu arabisée descendant d'Ismaël qui voyageait de façon saisonnière de la Syrie au Yémen. Ils se sont sédentarisés, selon le Coran, dans la vallée de la Mecque, probablement lorsque le site commençait à être habité de façon plus soutenue, la Mecque constituant un passage clé des caravanes commerçantes, une aubaine pour ces commerçants qu'ils étaient. La tradition rapporte leurs négociations avec les Khuza'ah pour la gestion des sources.
Les historiens Arabes mentionnent des disputes sur l'occupation de la vallée entre différentes tribus et des expulsions. Les Jurhumites sont dits avoir chassé les Khuza'ah du lieu de campement en ce site dans la lutte pour les ressources en eau. On peut aisément concevoir que le site était choisi comme lieu de campement par intermittence par les uns et les autres, soulevant finalement une telle confrontation. La tradition populaire dépeint l'ancêtre fondateur, selon les croyances autochtones, Ismaël lui-même, en semi-nomade allant chasser dans les saisons de chasse et revenant dresser sa tente dans la vallée hors des saisons de chasse et en changeant l'emplacement régulièrement. [1] Cela témoigne manifestement de ce que la vallée n'était pas habitée en continu à la source de ces récits ancestraux, mais sans doute choisie comme site de campement avec des tentes lors de ces conflits demeurés vifs dans la mémoire populaire. Le site deviendra bien plus tard un petit campement permanent, puis un petit village avec des habitats construits en dur et ne sera mentionné que dans l'Antiquité. Sans doute, la Pierre noire compte-t-elle parmi les bétyles vénérés par les Arabes mentionnés au VeS avant l'ère chrétienne par Hérodote, le père des historiens. Au second siècle, Maxime de Tyr mentionne que les Arabes suivaient un culte autour d'une pierre quadrangulaire : « les Arabes adorent aussi, mais je ne sais quoi. Quant à l'objet sensible de leurs adorations, je l'ai vu, c'est une pierre quadrangulaire. » Ptolémée mentionne Macoraba, vers la même période, lui aussi sans mention d'idole, que les historiens considèrent comme l'un des premiers témoignages historiques de l'habitation en continu de la Mecque. Les similitudes entre le hajj musulman (mot dérivant de haggag signifiant fête) avec la fête des souccot et de la pierre noire avec les béthels montrent la proximité du culte Mecquois avec les pratiques sémitiques très anciennes chez les proto-israélites.
Le Coran décrit l'implantation des Qoraïchites à la Mecque du temps de Qusay et leur sédentarisation : « A cause de l'usage des Qoraïche, de leur habitude [concernant] les voyages d'hiver [au Yémen] et d'été [en Syrie]. Qu'ils adorent donc le Seigneur de cette Demeure ; qui les a nourris contre la faim et rassurés de la crainte. » (Coran, 106:1-4) Les Qoraïches, du clan du Prophète, sont selon la tradition une tribu arabisée descendant d'Ismaël qui voyageait de façon saisonnière de la Syrie au Yémen. Ils se sont sédentarisés, selon le Coran, dans la vallée de la Mecque, probablement lorsque le site commençait à être habité de façon plus soutenue, la Mecque constituant un passage clé des caravanes commerçantes, une aubaine pour ces commerçants qu'ils étaient. La tradition rapporte leurs négociations avec les Khuza'ah pour la gestion des sources.
Du fait de la récession économique touchant la péninsule arabique dans les siècles entourant la naissance de l'islam, l'archéologie semble relativement muette jusqu'au VIeS. Or, étant située à mi-chemin entre Jeddah et Taef en ligne droite, et de par ses ressources en eau, et ces deux cités étant archéologiquement identifiés très tôt, la vallée sacrée ne pouvait qu'être connue à l'époque de la révélation.
Avant que le pouvoir Saoudien ne fasse des travaux de canalisations dans la vallée, à chaque pluie la vallée était submergée d'eau. Une aubaine pour les temps immémoriaux où les nomades et semi-nomades devaient y camper et y dresser des tentes. Photo de 1941.
Encore actuellement, les Arabes sortent régulièrement des cités vers les déserts en enfants du désert, dressant des tentes en laine de chameaux. Sans doute, fréquement, la vallée devait être le lieu de campements similaires pour ses ressources en eau potable depuis des millénaires, avant de devenir un site habité en continu et devenir un village, et puis une petite ville notable, peut-être à partir du IIeS, qui sera enfin citée par des voyageurs dans les archives de l'histoire.
1.2 La vallée de Bacca, les psaumes et la Mecque.
(Coran, 3:96) : « La première demeure qui a été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Bacca (la Mecque) bénie et une bonne direction pour l'univers. »
Un pèlerinage dans une vallée sacrée du nom de Bacca est mentionné dans la Bible. [2] Le terme bacca signifie "larmes" ou "pleures". Suggérant les resources en eau de la vallée. Ce psaume est peut-être la plus ancienne mention de la Mecque, qui ferait remonter la mémoire de pèlerinages en ce lieu jusqu'au IXeS avant l'ère chrétienne. La mention de tentes (habitats des arabes du désert) renforce l'idée d'un lien de resemblance culturel entre la fête des souccot et le culte ancestral du hajj. Paul ne situe-t-il pas le Sinaï en Arabie ? [3] Les israélites en errance ont-ils pu passer par la vallée, pas encore habitée de façon régulière, mais simplement choisie comme lieu de pèlerinage pour ses ressources en eau, en sorte que les fils de Coré mentionnent dans ce psaume dans la vallée de Bacca un des autels d'Elohim ?
(Psaumes, 84) : « Au chorège. Sur la guiterne. Des Benéi Qorah. Chant. Qu’elles sont chéries, tes demeures, IHVH-Adonaï Sebaot ! Mon être languit et même défaille pour les parvis de IHVH-Adonaï. Mon coeur et ma chair jubilent d’Él, le Vivant. Même l’oiseau trouve une maison, le moineau un nid, où il place ses oisillons. Tes autels, IHVH-Adonaï Sebaot, mon roi, Elohaï ! En marche, les habitants de ta maison, ils te louangeront encore. Sèlah. En marche, l’humain dont l’énergie est en toi, des sentiers au coeur (cela montre qu'il s'agit d'un pèlerinage). Les passants (=nomades), dans la vallée de Bacca, y suscitent une source; d’étangs aussi l’averse se drape. Ils vont de remblai en remblai, apparaissent devant l’Elohîm au lieu du sanctuaire. IHVH-Adonaï Elohîm Sebaot, entends ma prière ! Écoute, Elohîm de Ia‘acob ! Sèlah. Notre bouclier, vois, Elohîm ! Regarde les faces de ton messie ! Oui, quel bien, un jour en tes parvis, plus que mille ! J’ai choisi d’être au seuil de la maison de mon Elohîm, plutôt que de hanter les tentes du crime. Oui, soleil, bouclier, IHVH-Adonaï, Elohîm ! IHVH-Adonaï donne grâce et gloire. Il n’interdit pas le bien aux marcheurs d’intégrité (=pèlerins). IHVH-Adonaï Sebaot, en marche, l’homme sûr de toi ! »
Lors du pèlerinage à la Mecque, les pèlerins jouent et se lavent avec l'eau du puits de zamzam, en rendant grâce au Seigneur du site par la libation d'eau. Ce rituel doit se perpétuer depuis des temps immémoriaux par les errants du désert. On peut imaginer la joie profonde et l'émerveillement des nomades à trouver une telle source d'eau ou des lacs d'eau en plein coeur du désert d'Arabie.
On peut relever que le psaume mentionne de nombeux autels et parvis, mentionne des pèlerinages et évoque les sources et la caractéristique à se drapper de lacs à la moindre averse de la vallée de Bacca. Des exégètes voient, dans ce passage du psaume 84, une mention à une vallée beaucoup plus proche de Jérusalem, cependant cette interprétation est spéculative et sans fondement vérifiable. Elle découle de ce que plusieurs psaumes des fils de Coré évoquent l'entrée à Jérusalem, les exégètes y assimilent également ce psaume 84 en question, en sorte que le passage dans cette vallée de Bacca soit considéré comme lié au pèlerinage de Jérusalem. Or, le pèlerinage de Jérusalem est indépendant du pèlerinage en cette vallée, où qu'elle se trouve, car le pèlerinage de Jérusalem ne nécessite aucun passage dans une vallée particulilère. Le psaume 84 mentionne en réalité de nombreux autels, dont un dans cette mystérieuse vallée de Bacca, décrite comme possédant des sources et se drappant de lacs à la moindre averse. Le Psaume suggère l'étonnement des fils de Coré de trouver un autel du Seigneur si loin dans le désert : « Même l’oiseau trouve une maison, le moineau un nid, où il place ses oisillons. Tes autels, IHVH-Adonaï Sebaot, mon roi, Elohaï ! » Les resources en eau du site au coeur du désert sont soulignées longuement dans ce chant. Les lieux de pèlerinage des anciens israélites étaient en effet nombreux et divers. Rien n'indique donc dans le psaume que le pèlerinage dans cette vallée soit lié au pèlerinage de Jérusalem. Il y est mentionné que les israélites errants y sont passés avant leur retours triomphal à Sion. Les circumambulations autours des souccot, la libation d'eau et les offrandes, sont autant de rites liés aux pèlerinage lors de la fête ancestrale des souccot présentant des resemblances avec les rites du hajj arabo-islamique, et confortant le lien anthropologique entre le hajj des Qoraïchites et la fête des Souccot.
La tradition rapporte que lors des travaux de restauration de la Ka'ba par les Qoraïches, une inscription en syriaque fut découverte sur un des coins de la fondation que ceux-ci ne parvenaient pas à lire. Un Juif aurait traduit l'inscription rédigé comme suit : « Je suis Allah, le Seigneur de Bacca je l'ai créé le jour où j'ai créé le ciel et la terre et formé le soleil et la lune, et je l'ai entouré de sept anges pieux. Ils se tiennent debout tant que ces deux montagnes se tiendront debout, une bénédiction pour son peuple en lait et en eau ». [4] Cette inscription témoigne que le nom du site était connu comme Bacca depuis longtemps. Le Coran nomme également la Mecque : "Bacca" : (Coran, 3:96). Ce qui renforce la thèse soutenant que la vallée de la Mecque est la vallée de Bacca du Psaume 84 des fils de Coré. En tout cas, la dénomination d'une vallée au coeur du désert, avec un autel de Dieu, et pris comme lieu de pèlerinage, du nom de Bacca, comportant des sources et se drappant de lacs lors de précipitations correspond à la perfection à la description de la Mecque, et aucune autre vallée connue de ce nom n'y correspond avec une telle fidélité.
1.3 La Pierre noire, la ka'ba, les Béthels et les rites de pèlerinage.
Selon la tradition ce serait Abraham, le patriarche lédendaire, aidé de son fils Ismaël qui auraient construit la ka'ba. Le type de construction de la ka'ba évoque les constructions de type hittite, murs en pierres massifs, coins irréguliers, plancher à même le sable. Or, il semble fort probable que la Pierre noire ait été le béthel-même jusqu'à l'arrivée de Qoraïche à la Mecque, sans-doute pris comme lieu de pèlerinage. Rien dans le Coran ne suggère que la ka'ba ait été construite par Abraham, quand on sait que le terme Béthel (Baytullah, al-Bayt) peut désigner la Pierre noire elle-même, notion perdue au fil du temps depuis l'avènement de l'islam. La croyance que la ka'ba serait une construction remontant à Abraham est par conséquent une erreur historique relativement récente, postérieure à la rédaction du Coran. Quand le Coran parle de Demeure (al-bayt), rien n'indique qu'il soit fait mention à la Ka'ba, le terme pouvant désigner la Pierre noire...
Selon la tradition ce serait Abraham, le patriarche lédendaire, aidé de son fils Ismaël qui auraient construit la ka'ba. Le type de construction de la ka'ba évoque les constructions de type hittite, murs en pierres massifs, coins irréguliers, plancher à même le sable. Or, il semble fort probable que la Pierre noire ait été le béthel-même jusqu'à l'arrivée de Qoraïche à la Mecque, sans-doute pris comme lieu de pèlerinage. Rien dans le Coran ne suggère que la ka'ba ait été construite par Abraham, quand on sait que le terme Béthel (Baytullah, al-Bayt) peut désigner la Pierre noire elle-même, notion perdue au fil du temps depuis l'avènement de l'islam. La croyance que la ka'ba serait une construction remontant à Abraham est par conséquent une erreur historique relativement récente, postérieure à la rédaction du Coran. Quand le Coran parle de Demeure (al-bayt), rien n'indique qu'il soit fait mention à la Ka'ba, le terme pouvant désigner la Pierre noire...
« Jacob sortit de Beer Shava et se dirigea vers Haran. Il arriva dans un endroit où il établit son gîte, parce que le soleil était couché. II prit une des pierres de l'endroit, en fit son chevet et passa la nuit dans ce lieu. Il eut un songe que voici: Une échelle était dressée sur la terre, son sommet atteignait le ciel et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle. Puis, l'Éternel apparaissait au sommet et disait: "Je suis l'Éternel, le Dieu d'Abraham ton père et d'Isaac; cette terre sur laquelle tu reposes, je te la donne à toi et à ta postérité. Elle sera, ta postérité, comme la poussière de la terre; et tu déborderas au couchant et au levant, au nord et au midi; et toutes les familles de la terre seront heureuses par toi et par ta postérité. Oui, je suis avec toi; je veillerai sur chacun de tes pas et je te ramènerai dans cette contrée, car je ne veux point t'abandonner avant d'avoir accompli ce que je t'ai promis." Jacob, s'étant réveillé, s'écria: "Assurément, l'Éternel est présent en ce lieu et moi je l'ignorais." Et, saisi de crainte, il ajouta: "Que ce lieu est redoutable! ceci n'est autre que la maison du Seigneur et c'est ici la porte du ciel." Jacob se leva de grand matin; il prit la pierre qu'il avait mise sous sa tête, l'érigea en monument et répandit de l'huile à son faite. Il appela cet endroit Béthel; mais Louz était d'abord le nom de la ville. Jacob prononça un vœu en ces termes: "Si le Seigneur est avec moi, s'il me protège dans la voie où je marche, s'il me donne du pain à manger et des vêtements pour me couvrir; si je retourne en paix à la maison paternelle, alors le Seigneur aura été un Dieu pour moi et cette pierre que je viens d'ériger en monument deviendra la maison du Seigneur et tous les biens que tu m'accorderas, je veux t'en offrir la dîme." » (Genèse, 28:10-22)
Il semble bien que le Béthel (al-Bayt) décrit comme érigé par Abraham dans le Coran désignait originellement la Perre noire, ou son emplacement vénéré pour ses resources en eau, pierre sacrée sans doute surélevée sur une fondation en pierres ou en terre, Abraham serait décrit comme l'érigeant, la purifiant et donc répandant de l'huile dessus dans le but de la sacraliser comme pour le Béthel de Jacob à Beer Shava. Il est du moins plausible que c'est ainsi que le concevait le Prophète à son époque.
« Souviens-toi que nous avons assigné à Abraham l'emplacement de la demeure sainte, en lui disant : Ne nous associe aucun autre dieu dans ton adoration ; purifie ce Béthel pour ceux qui viendront y faire des tours de dévotion, qui s'y acquitteront des œuvres de piété debout, agenouillés ou prosternés. Annonce aux peuples le pèlerinage de la demeure sainte, qu'ils y arrivent à pied ou montés sur des chameaux prompts à la course, venant des contrées éloignées. Afin qu'ils soient eux-mêmes témoins des avantages qu'ils en recueilleront, et afin qu'ils répètent le nom de Dieu à des jours fixes, de Dieu qui leur a donné des bestiaux pour leur nourriture. Nourrissez-vous-en donc, et donnez-en à l'indigent, au pauvre. » (Coran, 22:27-29)
« Et (rappelle-toi) lorsque Nous fîmes de la Demeure, (à la Mecque), un refuge et un sanctuaire pour les gens, en disant : « Adoptez comme lieu de prière ce lieu où se tint Abraham (pour prier) ». Et Nous commandâmes à Abraham et Ismaël : « Purifiez mon Béthel pour ceux qui circulent autour et ceux qui y méditent, qui s’y inclinent et s’y prosternent (en prière). » (Coran, 2:125)
Ci-dessus un croquis de la pierre noire dans l'état où les morceaux ont été arrangés et cimentés dans un seul bloc, croquis réalisé par un témoin du Moyen-Âge. Il semblerait que le Béthel était originellement la Pierre noire elle-même, dont les assises devaient être un relèvement en tumulus de la terre du site ou une fondation en pierres sur laquelle devait être posée la Pierre noire, en sorte de la conserver au dessus du niveau du sable en cas de tempêtes. La ka'ba étant dans ce cas une construction plus récente visant à protéger la Pierre noire.
« Et quand Abraham et Ismaël relevaient les assises du Béthel : "Ô notre Seigneur, accepte ceci de notre part ! Car c'est Toi l'Audient, l'Omniscient. » (Coran, 2:127)
Les similitudes entre ces deux récits, du Béthel de Jacob et du site de la Pierre-noire, sont évidentes. Il est à souligner que la taille originelle de la Perre noire était beaucoup plus imposante que l'actuelle selon les historiens arabes, on la décrit comme imposante et faisant 140 centimètres par 122 centimètres. Des témoignages historiques décrivent une pierre quadrangulaire unique vers le IIeS. La Pierre noire a subie de nombreuses péripéties (vol, incendie, inondations). Actuellement il n'en reste qu'un seul fragment incrusté sur un des coins de la ka'ba. Selon les historiens médiévaux, du vivant du Prophète, la Pierre noire était placée à l'intérieur de la ka'ba en sorte d'être rendue inaccessible aux pèlerins. Bukhari rapporte que le Prophète avait envisagé de niveler la porte de la ka'ba et ouvrir une seconde porte en face de celle existante pour faire passer tous les pèlerins près de la Pierre noire. Il semble clair que pour le Prophète, la ka'ba est une construction des Qoraïchites, ayant altéré la structure originelle du site, lors de leurs travaux de restauration du temps du Prophète.
D'après Bukhari, Aycha rapportait que le Prophète lui dit: « Savez-vous que lorsque votre peuple (Qoraïche) construit la Kaaba, ils ont réduit sa fondation originale posée par Abraham ? » J'ai dit: "O Apôtre d'Allah ! Pourquoi ne pas vous le reconstruire sur ses fondations d'origine établies par Abraham ?" Il répondit: « S'il n'y avait pas le fait que vos gens sont proches de la période pré-islamique d'ignorance (c'est à dire qu'ils sont récemment devenus musulmans), je l'aurais fait. » Le sous-narrateur, Abdullah (ibn Umar) a déclaré: ''Aïcha doit avoir entendu cela de l'apôtre d'Allah dans mon opinion Apôtre d'Allah n'avait pas mis sa main sur les deux coins opposés de la Ka'ba Al-Hijr seulement parce que la Ka'ba n'a pas été reconstruite sur ses fondations d'origines établies par Abraham.'' [5]
1.4 L'introduction des idoles à la Mecque selon l'archéologie.
D'après Thomas Maria Webber, les idoles de la Mecque ont été importées depuis la Jordanie du temps d'Amr ibn Luhay, l'adoption des dieux de toutes les tribus de la péninsule devait renforcer le statut de la Mecque. D'après l'archéologue, dans la région décrite par al-Azraqî [6] se trouvent plusieurs sources thermales correspondant à la description des anciens écrits. Weber souligne que les historiens décrivent la maladie d'Amr qui va à Bilqa pour se faire soigner, et écrit au sujet de sa demande au sujet de la fonction des statues anthropomorphes adorées dans la région hellénisée : « La question apparemment naïve qu'Amr posa à ceux qui se rendaient à la source laisse les chercheurs d'aujourd'hui perplexe à l'idée que les représentations anthropomirstes de dieux, de rois et d'ancêtres auraient été connues depuis des temps beaucoup plus anciens dans la partie sud-arabique du cheik des khuza'a. Quelques éléments parlent malgré tout en faveur du récit d'al-Kalbî : on attribue à 'Amr ibn Luhay l'importation de nombreuses autres représentations de dieux, depuis le Nord jusqu'au Hijâz. En tout, 360 idoles auraient été vénérées au sanctuaire de la Mecque avant le triomphe de l'islam et leur destruction par le Prophète. Ainsi que Saleh al Hamarneh l'a suggéré, le grand nombre et la diversité des dieux arabes tient peut être aux divergences d'intérêts socio-économiques entre les groupes tribaux ; ceux-ci, divisés sur les plans politiques et religieux cherchaient à sceller des alliances particulières à travers des cultes communs. Les principales divinités tribales étaient al-'Uzza, Allât et Manât, trois divinités féminines, ainsi que le dieu du beau temps et du mauvais temps, particulièrement vénéré à Dumat al-Djandal (al-Djawf), Wadd. A la Mecque, on trouvait aussi le père des dieux, Hubal, représenté sous les traits d'une grande idole. (...) Les noms des divinités cités (plus haut) apparaissant depuis déjà quelques siècles dans les inscriptions nabatéennes, à l'est de la région jordanienne, on en conclut que les figures cultuelles proviennent effectivement du Nord. » [7]
Comme les autres idoles anthropomorphes de la Mecque préislamique, Lât, Manât et Uzza provenaient de la Jordanie. Ci-dessus leurs équivalents représentées en relief dans la région mentionée par les historiens arabes.
1.5 L'année de l'Eléphant, retours vers un récit entre légende et réalité.
Les historiens arabes comme ibn Ishaq ou Tabari rapportent qu'Abraha aurait envoyé une troupe de soldats en Arabie l'année de la naissance du prophète, accompagnée d'un éléphant. L'armée est dite avoir été mise en déroute et ravagée par une vollée d'oiseaux... Or, si une telle expédition est historiquement plausible, il semblerait que la troupe ait été atteinte par la variole. Textuellement, le Coran ne dit pas que la troupe a été mise en déroute par des oiseaux. Ce sont des témoins de l'époque qui rapportaient avoir vu des oiseaux avec des têtes de vautours lancer des pierres sur les soldats en déroute et on racontait que ces pierres les transpersaient pour sortir d'entre leurs cuisses qui conduisent à une telle interprétation. Nous allons ici traiter de cette légende d'un point de vue historico-critique.
(Coran, 105) : « As-tu vu comment le Seigneur a traité les compagnons de l'éléphant ? N'a-t-il pas jeté dans le désarroi leurs machinations ? N'a-t-il pas envoyé contre eux les oiseaux par vollées ; leur jeter des pierres empreintes ? Il les a foulés comme le grain mangé par les bestiaux. »
A l'instar d'ibn Ishaq, un écrit ancien de l'époque décrit une épidémie de variole à cette époque. En effet, il semblerait que la troupe d'Abraha ait été atteinte de variole dans le Hijaz à cette période selon Procope de Césarée [8]. La destination exacte et le mission de la troupe n'est pas mentionnée dans le Coran, ni déterminée de façon claire, mais les historiens décrivent plusieurs victoires d'Abraha dans le Nord de l'Arabie. Quoi que ˆ´les Arabes aient interprété cette expédition comme visant à détruire la Ka'ba qui concurrencerait la construction d'une Eglise au Yémen, souillée, dit la tradition, par un bédouin. Il est également possible que la troupe visait une confrontation avec des troupes persanes.
(Coran, 105) : « As-tu vu comment le Seigneur a traité les compagnons de l'éléphant ? N'a-t-il pas jeté dans le désarroi leurs machinations ? N'a-t-il pas envoyé contre eux les oiseaux par vollées ; leur jeter des pierres empreintes ? Il les a foulés comme le grain mangé par les bestiaux. »
A l'instar d'ibn Ishaq, un écrit ancien de l'époque décrit une épidémie de variole à cette époque. En effet, il semblerait que la troupe d'Abraha ait été atteinte de variole dans le Hijaz à cette période selon Procope de Césarée [8]. La destination exacte et le mission de la troupe n'est pas mentionnée dans le Coran, ni déterminée de façon claire, mais les historiens décrivent plusieurs victoires d'Abraha dans le Nord de l'Arabie. Quoi que ˆ´les Arabes aient interprété cette expédition comme visant à détruire la Ka'ba qui concurrencerait la construction d'une Eglise au Yémen, souillée, dit la tradition, par un bédouin. Il est également possible que la troupe visait une confrontation avec des troupes persanes.
Soldat abyssin : le bouclier en peau d'hyppopotame évoque une carapace de tortue et peut expliquer que des Vautours perncoptères aient apporté des pierres ou en aient fait tomber en les amenant sur le site confortant le témoigage de bédouins racontant avoir vu des oiseaux à tête de rapaces lancer des pierres sur les soldats abyssins.
Le virus de la variole cause des blessures qui peuvent avoir accentué la croyance que ce sont les pierres lancées par les vautours -selon des témoins nomades- qui sont dits avoir décimé l'armée d'Abraha par lapidation.
Ce qui semble acquis, est la présence d'une troupe dans le Hijaz qui a été atteinte d'une épidémie de variole. Or, sachant cela, le récit du Coran est en réalité toute évident si on néglige volontairement les exagérations populaires postérieures. En effet, les conditions extrêmes du désert font que la région est sillonée en permanence par des vautours et des rapaces en quêtes de proies fragilisées et de carcaces. Il est donc tout naturel que si la troupe abyssine a été atteinte de variole, des vautours se soient précipités pour se nourrir de leurs dépouilles, étant protégés de la maladie en tant que bêtes carnassières ayant une acidité gastrique à l'épreuve de tout. Cela est même tout simplement inévitable, telle une loi physique, dans les conditions impitoyables du désert. Les boucliers en cuir d'hyppopotame resemblant fort à une carapace de tortue [a], met fort apprécié par les Vautours perncoptères, il semble également plus que plausible que des Vautours perncoptères aient lancé des pierres sur ces boucliers utilisés par les soldats et transportés des pierres vers le site croyant y observer de nombreuses tortues, en voyant les boucliers des soldats abyssins qui devaient chercher à se protéger des petits rapaces faisant tout de même jusqu'à 120 centimètres d'envergure et affamés, ou pour se préserver du soleil, comme cela est rapporté par des témoins arabes ayant assisté à cette scène impressionnante dont un oncle du Prophète. Les Vautours perncoptères peuvent parfois former un groupe fait de dixaines d'individus sur le lieu où de la nourriture est trouvée. De même après les Vautours perncoptères, c'est naturellement le tours des Vautours fauves, qui sont très certainement venus dévorer les orifices naturels des cadavres, yeux, bouches et anus, ce que le bec moins robuste des Perncoptères ne leur avait sans doute pas permis de faire. Cela étant interprété par des témoins nomades arabes ayant découvert les cadavres des soldats abyssins abandonnés dans le désert, comme provoqué par les pierres lancées par les vautours. Sans oublier que les soldats abyssins touchés par la variole devaient resembler à de pauvres misérables lapidés à coups des pierres lancées par les vautours, avec les yeux et autres orifices littéralement perforés, dévorés en fait. Et étant entourés par de nombreuses pierres apportées par les Vautours sur le site... Ainsi serait née la légende de leur destruction par des volatiles. Puisque des bédouins avaient vu des vautours lancer des pierres sur les soldats abyssins, et d'autre trouvé les dépouilles dévorées par les rapaces.
Vautours perncoptère. Ces vautours sillonnent la région du Hijaz et ont pu lancer des pierres sur les soldats abyssins fragilisés par la variole se protégeant par des boucliers resemblant vu du ciel à des carapaces de tortues, un met apprécié par les vautours brisant leurs carcasses à coups de pierres.
Après les Vautours perncoptères, ce sont les Vautours fauves qui achèvent le travail, les orifices naturels et les tissus mous sont dévorés. Le bec moins robuste des Perncoptères ne leur permettant pas de dévorer les tissus des dépouilles. Ce qui a manifestement fait naître la légende du transpercement de la tête à l'entre-jambes des soldats d'Abraha par les pierres lancées par les Vautours perncoptères.
2. Historicité de Muhammad :
2.1 Sources Historiques :
Il existe des écrits et chroniques musulmans dont nous ne disposons plus des originaux, voici une liste non-exhaustive des plus anciens écrits rapportant des éléments sur la biographie du prophète Muhammad :
2.1 Sources Historiques :
Il existe des écrits et chroniques musulmans dont nous ne disposons plus des originaux, voici une liste non-exhaustive des plus anciens écrits rapportant des éléments sur la biographie du prophète Muhammad :
1. Urwah ibn Zubayr (?-713).
2. Wahb ibn Munabbih (?-725).
3. Ibn Chihab al-Zuhri (?-737).
4. Musa ibn Uqbah (?).
5. ibn İshaq (704-767).
6. Waqidi (745-822).
7. Ibn Sa'd (784-845).
8. Tabari (839-923).
9. ...
2. Wahb ibn Munabbih (?-725).
3. Ibn Chihab al-Zuhri (?-737).
4. Musa ibn Uqbah (?).
5. ibn İshaq (704-767).
6. Waqidi (745-822).
7. Ibn Sa'd (784-845).
8. Tabari (839-923).
9. ...
2.1.1. Les Traces Epigraphiques :
Listes des épigraphes et graffitis retrouvés en Arabie datés du premier siècle hégirien par régions : 23 (Muthallath), 24 (Qâʿ al-Muʿtadil), 27 (W. Khushayba), 40 (W. Shâmiyya), 46 (W. Sabîl), 56 (Khashna), 74 (J. Ḥuwayḍ), 78 (Qâʿ al-Muʿtadil), 80 (Qâʿ Banî Murr), 80 (W. Rimâmiyya), 80 (J. Muʿayṣim), 80 (W. Aṣîla), 80 (W. Ṣânî), 82 (J. Ḥuwayḍ), 83 (Abû ʿÛd), 83 (Aqraʿ), 84 (La Mecque), 84 (W. Ḥurumân), 91 (W. Wujayriyya), 96 (Ruwâwa), 98 (La Mecque), 98 (W. Ḥurumân). Hors de l'Arabie: 64 (Ḥafnat al-Abyaḍ, Irak), 85 (Negev, Palestine), 92 (Kharrâna, Jordanie), 93 (Usays, Syrie).
D'après Thésaurus d’Épigraphie Islamique (2009) ont été retrouvés des graffitis datés entre l'an 1 et 100 hégirien : parmi les 677 écrits relevés, Muhammed est mentionné 64 fois (%9), 12 au premier siècle et 52 au second. Dans la plupart des graffitis Muhammed est cité parmi : Abraham, Moïse, Jésus et d'autres prophètes..
2.1.2. Les Manuscrits de Sana'a :
Les manuscrits de 926 Corans découverts à Sana'a ont été analysés en laboratoire, et il a été vérifié que 54 d'entre eux remontaient au premier siècle hégirien, dont les plus anciens peuvent remonter au vivant-même du prophète. Comme la datation au carbone 14 du manuscrit Sotheby's 1993, Lot 31 (Standford '07 palimpsest folio). [11]
Ci-dessus un exemple de graphique de manuscrit coranique pouvant remonter à l'époque du Prophète.
Le manuscrit k26 daté de l'époque du Prophète qui est un fragment du Coran contient ainsi un verset mentionnant Muhammad comme Messager d'Allah.
Ci-dessus, l'état des quelques 30.000 fragments de Corans tels que retrouvés lors de l'effondrement du toit de la vieille mosquée de Sana'a.
L'absence apparent de toute trace d'écrits islamiques entre l'époque du Prophète et le IXeS s'est avéré être un leurre. En effet, la réforme de l'écriture arabe réalisée au IXeS a conduit à l'illisibilité des écrits antérieurs qui ont été progressivement été brûlés, enterrés ou détruits et cachés dans les cachètes inaccessibles pour éviter de souiller les écrits illisibles pouvant contenir les noms d'Allah ou des prophètes. De telles cachètes retrouvées à Sana'a, au Caire ou d'autres endroits encore comme à Fustat ont permis de vérifier que des récits islamiques ont bien existé dès l'époque du prophète et ce jusqu'à la réforme de l'écriture.
2.1.3. Les tayayye de Muhammad selon Thomas le Presbyte (vers 640) :
Un prêtre, Thomas, dit Le Presbyte, vers 640 late en syriaque une agression commise par les Arabes. Une bataille a donc eu lieu près de Gaza, à 19 kilomètres, à l’est entre les Romains, soit les Byzantins, et les Tayyaye : les Arabes.
2.1.3. Les tayayye de Muhammad selon Thomas le Presbyte (vers 640) :
Un prêtre, Thomas, dit Le Presbyte, vers 640 late en syriaque une agression commise par les Arabes. Une bataille a donc eu lieu près de Gaza, à 19 kilomètres, à l’est entre les Romains, soit les Byzantins, et les Tayyaye : les Arabes.
La plus ancienne mention du prophète Muhammad connue est celle d'un chroniqueur chrétien témoignant en langue syriaque de la prise de Gaza sous Umar Ier.
"Dans l’année 945, indiction 7 (l'an 634 du calendrier actuel), le vendredi 4 février, il ya eu une bataille entre les Romains et des Tayyaye de Muhammad en Palestine, à 12 miles à l’est de Gaza. Les Romains ont fui, laissant derrière eux le patriarche Bryrdn, que les Tayyaye ont tué. Quelques 4000 pauvres villageois de Palestine ont été tués là, chrétiens, juifs, samaritains. Les Tayyaye ont ravagé la région entière." [12]
C'est la plus ancienne mention écrite connue de Muhammad. Les tayyaye signifie, les Arabes. Il s'agit manifestement de la conquête de la Palestine sous le règne d'Umar ibn al-Khattâb. Cet écrit de l'époque et les manuscrits du Coran découverts à Sana'a remontant à la première moitié du premier siècle hégirien témoignent de l'historicité certaine de Muhammad, et de la pertinence de la compilation du Coran par les successeurs politiques du Prophète dans la première moitié du premier siècle hégirien. La rareté des manuscrits s'expliquant par la destruction des plus anciens manuscrits à mesure des réformes de l'écriture arabe rendant les manuscrits antérieurs indéchiffrables, pouvant conduire à une démultiplication des variantes du Coran.
2.1.4. Fragment on the Arab Conquests (post-636) :
"En Janvier {les gens de} Homs ont pris la parole pour leur vie et de nombreux villages ont été ravagés par le meurtre de {Arabes de} Muhammad (Muhmd) et beaucoup de gens ont été tués et {pris } prisonnier depuis la Galilée jusqu'à Beth. . . . Sur le vin{gt-}six mai la SAQ {ila} {. . .} poursuivirent cela dans le voisinage de Homs et les Romains {. . .}. Le dixième {d'Août } les Romains ont fui les environs de Damas {et il ont été tués} par {de nombreuses personnes}, environs une dizaine de milliers. Et à la fin de l'{année} vous les Romains sont venus. Sur le vingtième d'Août de l'année neuf-cent qu{arante} sept (636 du calendrier actuel) ils se sont confrontés là en Gabitha {face à une multitude} de Romains, et beaucoup de gens {R}omains ont été tu{és}, quel{ques}cinquante mille . " [13]
2.1.5. Doctrina Jacobi Nuper Baptizati (633-640) :
"Ioustos prend la parole et dit : Tu dis vrai, et cela est le grand salut: Croire dans le Christ. Car je vais te confesser toute la vérité rabbi Jacob. Mon frere Abraam m'a écrit qu'un faux prophete est apparu parmi les Sarrasins. Lorsque le Candidat fut tué par les Sarrasins (vers 633) j'était a Césarée, me dit Abraam, et j`allai en bateau a Sykamina; on disait : Le Candidat a été tué ! Et nous, les juifs nous étions dans une grande joie. On disait que le prophete était apparu, apparu parmi les Sarrasins, et qu'il proclamait l'arrivée du Christ-Oint qui allait venir. Et moi Abraam, étant arrivée a Sykamina, je m'arretai chez un ancien tres versé dans l'Écriture et je lui dis : Que me dis-tu du prophete qui est apparu avec les Sarrasins ? Et il me répond en gémissant profondément : C`est un faux prophete: les prophetes viennent-ils armés ? Vraiment les évenements de ces derniers temps sont des oeuvres de désordres, et je crains que le premier Christ qui est venu est celui qu'adorent les chrétiens, ne soit bien envoyé de Dieu, tandis que nous nous appretions a recevoir Hermolaos (l'antichrist) a la place. Isaie disait en effet que les juifs auraient un coeur perverti et endurci jusqu'a ce que toute la terre soit dévastée. Mais va rabbi Abraam et renseigne toi sur ce prophete qui est apparu. Et moi Abraam, ayant poussé l'enquete, j'appris, moi Abraam de ceux qui ont été avec lui qu'on ne trouve rien d'authentique dans ce prétendu prophete : il n'est question que de massacres. Il dit qu'il détient les clés du paradis, ce qui est incroyable. Voila ce que m'a écrit mon frere Abraam d'Orient." [14]
* Il ressort de ce récit Juif, que ceux-ci envisageaient l'apparition d'un prophète parmi les Arabes, chose tout à fait acceptable jusqu'à l'ère moderne, et se réjouirent à Jérusalem en entendant parler de son annonce de l'arrivée imminente du Christ. Le contexte et les rumeurs expliquent que rabbi Jacob envoie néanmoins rabbi Abraam rencontrer le prétendu prophète Arabe ayant lancé une attaque contre Jérusalem. Puisqu'il n'y a que des informations parcellaires s'expliquant par la barrière des langues et les confrontations armées. En effet, les Juifs étaient persécutés à cette époque précise en Syrie et contraints à se christianiser. Les guerres en Syrie correspondent précisément avec la chronologie des conqêtes musulmanes rapportées par les chroniciens musulmans comm ibn Ishaq, Tabari, Waqidi et autres..
2.1.6. Sophrone (560-638) et Prise de Jérusalem par Umar :
"Les infidèles de Sarrasins sont entrés dans la cité de notre seigneur le Christ, Jérusalem, avec la permission de Dieu et comme punition pour notre négligence, immense, et aussitôt en courant ils arrivèrent au lieu appelé Capitole. Et prirent avec eux des hommes, certains par la force, d'autres de leur plein gré, afin de nettoyer ce lieu et y édifier cette maudite chose, destinée à leur prière qu'ils appellent mosquée (midzgitha)." [15],[16]
* Sophrone est le prêtre qui a donné les clés de Jérusalem à Umar lors de la prise de la ville par les musulmans. Le nettoyage des immondices au mont du temple souillé par les chrétiens conforte les récits des chroniciens musulmans, tels que Tabari.
* Sophrone est le prêtre qui a donné les clés de Jérusalem à Umar lors de la prise de la ville par les musulmans. Le nettoyage des immondices au mont du temple souillé par les chrétiens conforte les récits des chroniciens musulmans, tels que Tabari.
"Sous Yazdagird commença la fin du règne des Perses. Dieu envoya contre eux l'assaut des Fils d'Ismaël, lesquels étaient aussi nombreux que les sables au bord de la mer. Celui qui leur guide (mdabbrana) était Muhammad (mhmd). Ce qu'est la coupole d'Abraham, nous ne l'avons pas trouvé, mais nous savons que le bienheureux Abraham, riche et voulant s'éloigner de la convoitise des Cananéens, préféra habiter dans des lieux écartés et largement ouverts du désert ; et, comme il convient aux habitants des tentes, il construisit ce lieu pour adorer Dieu et lui offrir des sacrifices (...)."[17]
"(...) Car les Arabes ne font rien, lorsqu'ils adorent Dieu à cet endroit, que de continuer l'antique usage, comme il convient à des gens d'honorer l'ancêtre de leur race. Hasor, que l'Ecriture appelle la tête des royaumes, appartient aux Arabes : on l'appelle Médine, du nom de Mydian, le quatrième fils d'Abraham, on l'appelle aussi Yathrib." [18]
"Il y a aussi la religion des Ismaélites qui domine encore de nos jours, égare les peuples, et annonce la venue de l’antéchrist. Elle tire son origine d’Ismaël, le fils d’Abraham et d’Agar. Pour cette raison on les nomme Agarène et Ismaélites ; on les appelle aussi Sarrasins, ce qui signifie dépouillé par Sara. Agar répondit, en effet, à l’Ange : Sara m’a renvoyée dépouillée. Ils étaient donc idolâtres et adoraient l’Etoile du Matin et Aphrodite, qu’ils ont appelée précisément Khaba[r] dans leur langue, ce qui veut dire grande. Donc, jusqu’à l’époque d’Héraclius, ils ont ouvertement pratiqué l’idolâtrie. A partir de cette époque et jusqu’à nos jours un faux prophète, du nom de Maamed, s’est levé parmi eux, qui, après avoir pris connaissance, par hasard, de l’Ancien et du Nouveau Testament, et, de même, fréquenté vraisemblablement un moine arien, fonda sa propre hérésie. Après s’être conciliée la faveur du peuple en simulant la piété, il insinue qu’une Ecriture venue du ciel lui a été révélée par Dieu. Ayant rédigé dans son livre quelques doctrines risibles, il leur transmet cette façon d’adorer Dieu. Il dit qu’il y a un seul Dieu, créateur de toutes choses, qu’Il n’a pas été engendré et qu’Il n’a pas engendré. Selon ses dires, le Christ est le Verbe de Dieu et son Esprit, mais il est crée et il est un serviteur ; il est né sans semence de Marie, la soeur de Moïse et d’Aaron. En effet dit-il, le Verbe et l’Esprit de Dieu sont entré en Marie et ont engendré Jésus, qui fut un prophète et un serviteur de Dieu. Et, selon lui, les juifs, au mépris de la Loi, voulurent le mettre en croix, et, après s’être emparés de lui, ils n’ont crucifié que son ombre. Le Christ lui-même, dit-il, ne subit ni la croix ni la mort. En effet Dieu l’a pris près de lui dans le ciel, parce qu’Il l’aimait. Et il dit également, qu’une fois le Christ monté aux cieux, Dieu l’a interrogé en disant : Jésus ! as-tu dis : je suis le fils de Dieu et Dieu ? Jésus d’après lui, a répondu : Sois miséricordieux envers moi, Seigneur ! Tu sais que je n’ai pas dit cela et que je ne dédaigne d’être ton serviteur. Mais les hommes mauvais ont écrit que j’avais fait cette déclaration ; ils ont menti à mon égard, et ils sont dans l’erreur. Dieu, dit il, lui a répondu : Je sais que tu n’as pas fait cette déclaration. Beaucoup d’autres absurdités dignes de rire sont rapportées dans cet Ecrit, et il se vante qu’il est descendu sur lui venant de Dieu. Mais nous disons : Qui témoigne que Dieu lui a donné une Ecriture, ou qui, parmi les prophètes, a annoncé qu’un tel prophète devait venir ? Nous les mettons dans l’embarras quand nous leur disons : Moïse avait reçu la Loi sur le Sinaï, à la vue de tout le peuple, quand Dieu apparut dans la nuée, le feu, les ténèbres et la tempête ; et tous les prophètes depuis Moïse, ont tour à tour annoncé que le Christ viendra, que le Christ est Dieu et que le fils de Dieu arrivera en prenant chair, sera crucifié, qu’il mourra et ressuscitera, et que c’est lui qui jugera les vivants et les morts. Et quand nous disons : Pourquoi votre prophète n’est-il pas venu de la même façon, avec d’autre pour lui porté témoignage, et pourquoi Dieu, qui a donné la Loi à Moïse aux yeux de tout le peuple, sur une montagne fumante, ne lui a-t-Il pas transmis l’Ecriture dont vous parlez, en votre présence, pour asseoir votre certitude ? Ils répondent que Dieu fait ce qu’Il veut. Cela, disons-nous, nous le savons bien nous aussi, mais nous demandons comment l’Ecriture a été révélée à votre prophète. Ils répondent que c’est dans un état de sommeil que l’Ecriture descendait sur lui. Pour nous moquer d’eux nous disons : Puisqu’il reçu l’Ecriture pendant son sommeil, sans se rendre compte de cette activité, l’adage populaire lui convient parfaitement- vous me débitez des songes-. Nous leur demandons à nouveau : Puisque lui – même vous a ordonné, dans votre Ecriture, de ne rien faire ou de ne rien recevoir sans témoins, pourquoi ne lui avez- vous pas demandé : Toi le premier, prouve à l’aide de témoins que tu es prophète et que tu es envoyé de Dieu ; et quelle Ecriture témoigne en ta faveur. Honteux, ils gardent le silence. Avec raison nous leur disons : puisqu’il ne vous est pas permis d’épouser une femme, ni d’acheter ni d’acquérir sans témoins ; seules donc la foi et l’Ecriture vous les acceptez sans un témoin ! Car celui qui vous a transmis cette Ecriture ne possède de garantie d’aucun côté, et on ne connaît personne qui ait témoigné en sa faveur par avance. Bien plus, il l’ a reçue pendant son sommeil !
Ils nous appellent associateurs parce que, disent-ils, nous introduisons à côté de Dieu un associé lorsque nous disons que le Christ est le fils de Dieu et Dieu. Nous leur disons : c’est ce que les prophètes et l’Ecriture nous ont transmis. Vous aussi, ainsi que vous l’affirmez, vous acceptez les prophètes. Et si nous disons à tort que le Christ est le fils de Dieu, ce sont eux qui nous l’ont enseigné et qui nous l’ont transmis. Certains d’entre eux disent que nous avons ajouté cela aux prophètes, en les interprétant de façon allégorique, et d’autres que les Hébreux, par haine, nous ont égarés en attribuant ces textes aux prophètes, pour nous perdre. (...)
Ils nous appellent associateurs parce que, disent-ils, nous introduisons à côté de Dieu un associé lorsque nous disons que le Christ est le fils de Dieu et Dieu. Nous leur disons : c’est ce que les prophètes et l’Ecriture nous ont transmis. Vous aussi, ainsi que vous l’affirmez, vous acceptez les prophètes. Et si nous disons à tort que le Christ est le fils de Dieu, ce sont eux qui nous l’ont enseigné et qui nous l’ont transmis. Certains d’entre eux disent que nous avons ajouté cela aux prophètes, en les interprétant de façon allégorique, et d’autres que les Hébreux, par haine, nous ont égarés en attribuant ces textes aux prophètes, pour nous perdre. (...)
On raconte d’ailleurs que cette pierre est la tête d’Aphrodite, devant laquelle ils se prosternaient et qu’ils appelaient Chabar. Et de nos jours encore, la trace d’une effigie apparaît à ceux qui observent minutieusement.
Ce Maamed, comme il a été dit, a composé de nombreux écrits stupides et donné un titre à chacun d’eux. Ainsi l’écrit de la Femme, où il est prescrit clairement à chacun de prendre quatre femmes et mille concubines, si c’est possible, autant que sa main en retient soumises en dehors des quatre femmes ; et il peut répudier une, s’il le veut, et en prendre une autre. Il a établi cette loi pour la raison suivant : Maamed avait un compagnon appelé Zayd. Cet homme avait une belle femme dont Maamed s’éprit. Alors qu’ils étaient assis ensemble, Maamed dit : Ami, Dieu m’a donné l’ordre de prendre ta femme. Zayd répondit : Tu es un envoyé, fais comme Dieu t’a dit, prend ma femme. Ou plus exactement, pour prendre le récit par le commencement, il lui dit : Dieu m’a donné l’ordre que tu répudies ta femme. Celui-ci la répudia. Quelques jours plus tard il dit : Dieu m’a donné l’ordre de la prendre moi-même. Après l’avoir prise et commis l’adultère avec elle, il promulgua cette loi : Que celui qui le désire répudie sa femme. Mais si après l’avoir répudiée, il revient vers elle, qu’un autre l’épouse. Il n’est pas permis, en effet de la prendre si elle n’a pas été épousée par un autre. Et si c’est un frère qui répudie, que son frère l’épouse s’il le désire. Dans le même écrit il donne des recommandations de ce genre : “Laboure la terre que Dieu t’a donnée, et met-y tout ton soin ; fais cela, et de telle façon” – pour ne pas dire comme lui des obscénités.
Il y a encore l’écrit de la chamelle de Dieu. A son sujet il dit qu’une chamelle avait été envoyée par Dieu, qu’elle buvait le fleuve entier et ne pouvait plus passer entre deux montagnes, faute d’espace suffisant. Il y avait, dit-il, un peuple à cet endroit : un jour c’est lui qui buvait l’eau et ensuite, c’était la chamelle. Quand elle buvait l’eau, elle les nourrissait en leur donnant du lait à la place de l’eau. Mais ces hommes qui, dit-il, étaient méchants, se levèrent et tuèrent la chamelle. (...)
Il y a encore l’écrit de la chamelle de Dieu. A son sujet il dit qu’une chamelle avait été envoyée par Dieu, qu’elle buvait le fleuve entier et ne pouvait plus passer entre deux montagnes, faute d’espace suffisant. Il y avait, dit-il, un peuple à cet endroit : un jour c’est lui qui buvait l’eau et ensuite, c’était la chamelle. Quand elle buvait l’eau, elle les nourrissait en leur donnant du lait à la place de l’eau. Mais ces hommes qui, dit-il, étaient méchants, se levèrent et tuèrent la chamelle. (...)
Maamed dit encore l’écrit de La Table. Il dit que le Christ avait demandé une table et qu’elle lui fut donnée. Selon lui, Dieu lui répondit ; je t’ai donné, ainsi qu’aux tiens, une table incorruptible.
Il dit encore l’écrit de La Vache et d’autres paroles risibles, que je crois devoir passer sous silence, à cause de leur nombre.
Il leur a prescrit, ainsi qu’à leurs femmes, de se faire circoncire. Il a ordonné de ne pas observer le sabbat et de ne pas se faire baptiser, concédant de manger certaines nourritures interdites par la Loi, mais de s’abstenir des autres. Il a aussi interdit absolument de boire du vin." [19]
Il dit encore l’écrit de La Vache et d’autres paroles risibles, que je crois devoir passer sous silence, à cause de leur nombre.
Il leur a prescrit, ainsi qu’à leurs femmes, de se faire circoncire. Il a ordonné de ne pas observer le sabbat et de ne pas se faire baptiser, concédant de manger certaines nourritures interdites par la Loi, mais de s’abstenir des autres. Il a aussi interdit absolument de boire du vin." [19]
Voici les passages montrant des traces confortant l'historicité du prophète Muhammad :
- Un seul Dieu (cf. 3:2/1).
- Créateur de toute chose (2:117/111),
- N'a pas engendré ni été engendré (cf. 112:3)
- Christ est le Verbe de Dieu et son esprit (4:171/169).
- mais créé (3:59/52)
- et esclave (4:172/170)
- Né de Marie, vierge (3:47/49)
- soeur de
Moïse etAaron (19:27). - L'Esprit est entré dans Marie et Jésus est né (4:171/169).
- en prophète (19:30/31)
- esclave de Dieu (4:172/170; 19:30/31)
- Les Juifs ont comploté pour sa crucifixion (cf. 3:54/47)
- mais n'ont crucifié que son ombre (4:157/156).
- Mais Christ a été sauvé (4:157/156).
- N'est pas vraiment mort (4:157/156)
- Car Dieu l'aimait (cf. avec contrast 3:57/50).
- Quand Jésus reviendra des nuées (cf. 4:158;5:109/108).
- Dieu lui demandera (5:116)
- "Jésu as-tu prétendu être dieu ?'" (cf 5:116)
- Jésus répondra (5:116)
- Seigneur tu sais que je suis innocent en cela (cf. 5:116-118).
- Dieu lui demandera (5:119)
- "Je sais que tu n'en a rien dit" (cf. 5:119)
* Notons que Jean Damascène est né en 675 au débuts de l'Islam, soit une trentaine d'années après le décès du Prophète. Au point qu'à sa naissance Anas ibn Malik (612-712) devait avoir 63 ans, et Jean Damascène avoir 37 ans à la mort de se disciple direct du Prophète. Il est né sous le règne de Muawiya Ier (v. 602- 680) qui est l'un des scribes du Coran et le fils de l'ennemi juré du Prophète, abu Sufyan. De même le cousin du Prophète et troisième Calife, Ali ibn abu Talib (v. 600 - 661) est mort seulement 14 ans avant Jean Damascène. Ses parents ayant été témoins directs de l'arrivée des musulmans en Syrie, une seule génération le sépare du Prophète, or son ouvrage témoigne des grandes lignes conductrice de l'islam et du Coran tel qu'ils sont rapportés dans le Coran et par le biais des chroniques.
2.1.9. Théophanes le Confesseur (760-817) :
"En cette année mourut Mouamed, le chef et le faux prophète des Sarrasins, après avoir nommé son compagnon Aboubacharos (à sa chefferie). Dans le même temps, sa renommée se répandit) et tout le monde avait peur. Au début de son avènement les Juifs égarés pensaient qu'il était le Messie qui est attendu d'eux, de sorte que certains de leurs dirigeants se joignirent à lui et aient accepté sa religion tout en abandonnant celle de Moïse, qui a vu Dieu. Ceux qui l'ont fait étaient au nombre de dix, et ils sont restés avec lui jusqu'à ce sa mort. Mais quand ils l'ont vu manger de la viande de chameau, ils ont réalisé qu'il n'était pas celui qu'ils pensaient être, et étaient égarés sur ce qu'il fallait faire; ayant peur d'abjurer sa religion, ces misérables lui ont appris des choses illicites dirigés contre nous, les chrétiens, et sont restés avec lui.
Je considère qu'il est nécessaire de rendre compte de l'origine de cet homme. Il était issu d'une tribu très répandue, issue d'Ismaël, fils d'Abraham ; pour Nizaros, descendant d'Ismaël, il est reconnu comme le père de tous. Il engendra deux fils, Moudaros et Rabias. Moudaros engendré Kourasos, Kaisos, Themimes, Asados, et d'autres inconnus. Tous habitant dans le désert de Madian et gardant le bétail, vivant dans des tentes. Il ya aussi ceux plus éloignés qui ne sont pas de leur tribu, mais de celle de lektan, la soi-disant Amanites, c'est Homérites. Et certains d'entre eux ont commercé sur leurs chameaux. Homme pauvre et orphelin, le Mouamed précité a décidé d'entrer au service d'une femme riche qui était un parent ç lui, appelé Chadiga, comme un travailleur engagé en vue de la négociation à dos de chameau en Egypte et en Palestine. Peu à peu il est devenu plus audacieux et acquis les bonnes grâces de cette femme, qui était veuve, et l'a pris comme épouse, et pris possession de ses chameaux et de son fond. Chaque fois qu'il est venu en Palestine il fréquentait des Juifs et chrétiens et leur posait certaines questions scripturaires. Il a également été atteint d'épilepsie. Quand sa femme a pris conscience de cela, elle était dans une grande détresse, dans la mesure où elle, une femme noble, avait épousé un homme comme lui, qui n'était pas seulement pauvre, mais aussi épileptique. Il essaya de la tromper et de l'apaiser en disant : 'Je n'arrête pas de voir une vision d'un certain ange appelé Gabriel, et étant incapable de supporter la vue, je m'évanouis et tombe'. Tandis qu'elle connaissait un moine, un ami (qui avait été exilé pour sa doctrine hérétique), et elle lui raconta tout, y compris le nom de l'ange. Souhaitant la satisfaire, il lui dit : 'Il a dit la vérité, car c'est l'ange qui est envoyé à tous les prophètes.' Quand elle a entendu les paroles du faux moine, elle fut la première à croire en Mouamed et proclamé à d'autres femmes de sa tribu qu'il était un prophète. Ainsi, le rapport propagation des femmes aux hommes, et d'abord à Aboubacharos (abu Bakr), qu'il laissa comme son successeur. Cette hérésie a prévalu dans la région de Ethribos (Yathrib), en dernier ressort par la guerre : d'abord en secret, pendant dix ans, et par la guerre et ouvertement dix autres années. Il a enseigné à ses fidèles que celui qui tue un ennemi ou est tué par un ennemi va au Paradis ; et il a dit que ce paradis était l'un de manger la chair et boire et des rapports avec les femmes, et avait des rivières de vin, de miel et de lait, et que les femmes ne sont pas comme celles d'ici-bas, mais jeunes, et que les rapports était de longue durée et le plaisir continu ; et d'autres choses pleines de débauche et de la bêtise ; également que les hommes devraient ressentir de la sympathie pour l'autre et aider ceux qui sont lésés." [20]
2.2 Des visions à la prophétie, une vie tumultueuse.
Le Coran témoigne que les premières visions du prophète Muhammad le perturbaient profondément. Il ne concevait pas encore de rapport avec des prophéties, ni ne concevait même de condamnation de l'idolâtrie : (Coran, 96). Il craignait manifestement d'être atteint de possession ou de folie : (Coran, 68:2). Le rejet des idoles ne lui passait manifestement pas par l'esprit pendant une période de temps assez longue. Même lorsqu'il mentionnait déjà Jonas, dans la seconde sourate inspirée, aucune intediction des idoles n'apparait : (Coran, 68:47). La troisième sourate dans l'ordre chronologique ne commande pas encore le rejet des idoles, mais commande l'adoration d'Allah seul : (Coran, 73:8-9). La quatrième sourate (la sourate 74) nommerait les idoles "impuretés", mais ne condamne pas encore catégoriquement leur culte. Rien n'indique donc que le prophète envisageait l'interdiction du culte des idoles aux débuts, lors de ses premières visions. Le rapprochement avec le judéo-christianisme s'établissant très graduellement, de façon quasi insensible. La première interdiction du culte des idoles remonte selon le Coran à plusieurs années après la première vision à Hira. Le lien entre Abraham et le site de la Mecque est néanmoins mentionné dès la sourate 14, la 72ème dans l'ordre chonologique, avant l'hégire vers Yathrib. Le rapport entre Abraham et la vallée de la Mecque n'est donc pas un approchement volontaire au contact des israélites, mais une croyance préexistant au Prophète.
Dans sa biographie du Prophète, Maxime Rodinson décrit ces expériences mystiques comme suit... Après avoir essayé une psychanalyse du Prophète avec les informations transmises par les historiens médiévaux, et avoir établi un parrallèle entre les versets coraniques et les posésies inspirées par les djinns dans l'Arabie préislamique, l'historien écrit : « Mais comme il était doué d'une personnalité singulièrement plus riche et plus puissante que celle des Kâhin ordinaires, cette insatisfaction le poussait aussi à réfléchir. Toute une élaboration intellectuelle se déroulait parallèlement aux répercutions de son tempérament inné de son histoire personnelle sur le plan nerveux. Et cette élaboration intellectuelle était d'une rare qualité... Petit à petit, son esprit s'avançait sur une voie qui devait le mener à dépasser l'horizon de son pays et de son temps. ». Après avoir comparé, sur une quarantaine de pages, le prophète avec certains mystiques comme Thérèse d'Ávila et avoir appuyé l'idée que celui-ci croyait sincèrement à la voix qui lui dictait des choses, Rodinson conclut : « Mohammed dut aussi éliminer, trier, inconsciemment sans doute, et ne retenir que ce qui édifiait, exortait, consolait. Ses plus beaux poèmes n'ont sans doute jamais été écrits. Il attendait de Dieu des messages dans un sens donné et son attente modelait le verbe qui cherchait, en vain, à se montrer plus fort que lui. Au-delà des glossalistes chrétiens, il découvrait la démarche des grands prophètes d'Israël. ». [21] La phase de rapprochement avec le judéo-christianisme sera progressive. Comme précisé ci-dessus, on relève les premières mentions à la condamnation des idoles après plusieurs années, mais les versets mentionnent graduellement des personnages bibliques à partir de la seconde sourate. La rationalité de Muhammad étonne, étant dit-on illettré, et donc n'ayant pas pu lire la Bible, sans doute ne tolérait-il pas d'être ridiculisé par les détenteurs des écritures... Aussi, les récits sur les personnages bibliques sont très concis, très superficiels et empreints d'une circonspection très impressionnante. Circonspection qui témoigne que les archaïsmes des récits coraniques faisant défaut à la version biblique post-massorétique mais étant confortés par l'archéologie et la critique historique, ne peuvent qu'être confortés par des midrachim originaux des Cohanim de Yathrib et non de l'imagination du Prophète."
2.3 Muhammad, chef de tribu :
Après sa première vision à Hira, Muhammad n'eut aucune vision. Les chroniqueurs rapportent qu'il aurait au début douté de sa raison et pensé être possédé par quelque djinn. Mais après avoir discuté avec son épouse Khadija et l'oncle de celle-ci, un nestorien arabe, il semblerait qu'il ait commencé à espérer une seconde vision. Tabari rapporte qu'après six mois de vide, le Messager serait monté sur un mont, désespéré et même suicidaire. Ce qui le démarque de tous les prophètes d'Israël cherchant à fuir systématiquement leurs missions. Quoi que lors de sa première vision il aurait montré de la résistance. Il entendra néanmoins cette voix métallique, décrite par le Prophète comme raisonnante tel le bruit d'une cloche, lui commander de se lever et prier le Seigneur après ces six mois de vide. La voix lui commendera bientôt d'appeler les gens à Allah. La mission du Prophète débutant donc ainsi, environs deux ans après sa première vision à Hira.
2.3.1 A la recherche d'un soutien.
Le Prophète aurait commencé à appeler ses proches, et puis sa tribu hachémite, puis tout Qoraïche. Nul n'étant prophète en son pays, il sera menacé, attaqué, blessé. Après le décès de Khadija, ce sera abu Talib, un oncle paternel qui le soutiendra, tandis que, un autre oncle ainé d'abu Talib, abu Lahab le poursuivra partout lors de ses prêches et le dénoncera comme une honte de son clan. Malgré cela, le clan entier qui le protégeait par tribalisme subira un ambargo très sévère. Finalement, le Prophète se mettra à chercher un soutien dans les tribus voisines... Sans grand succès. En effet, ce sont dans un premier temps, semble-t-il, les plus faibles, les dames et les esclaves qui seront séduits pas son appel à plus de prodigalité et de justice.
2.3.2 L'exil des fidèles en Abyssinie.
Les persécutions devenant de plus en plus insupportables, le Prophète commandera aux fidèles les plus menacés de se réfugier en Abyssinie. C'est bien plus tard que des émissaires de Yathrib, la ville native de sa mère, lui proposeront de se réfugier chez eux avec ses fidèles. Après onze ans de prêche et d'appel à la Mecque et aux alentours, il se réfugiera finalement à Yathrib.
2.3.3 Le serment d'Aqaba.
Les émissaires conclurent un pacte avec le Prophète. Ce pacte conclut à Aqaba constituera le fondement de l'état islamique dont Yathrib sera le centre. De nombreux pactes avec des tribus éparses sont mentionnées par les chroniqueurs. De l'alliance médinoise, les alliés du camp du Prophète s'étendront progressivement jusque dans toute la moitié Ouest de la péninsule, du Yémen jusqu'aux frontières byzantines du Proche-Orient. Tandis que d'autres tribus s'allieront ou renforceront leurs alliances déjà existentes avec la puissante tribu Qoraïchite de la Mecque.
2.3.4 Le traité de Yathrib.
Une des premières choses faites par le Prophète à son arrivée à Yatrhib sera la rédaction d'un traité [22] unissant les émigrés mecquois islamisés, les polythéistes, Juifs et musulmans des deux tribus ennemies de Yathrib, et les tribus israélites alliées dans un pacte de soutien mutuel. Le Prophète transposant ainsi le système de pactes tribaux à une alliance formant une méga-tribu. Les règles de non agression, de prix du sang évitant les vendettas et de soutien mutuel seront ainsi étendues dans toute la cité de Yathrib et s'étendront progressivement depuis Yathrib. Ce pacte mettant fin aux différents ancestraux entre les Aws et les Khazraj, deux tribus arabes de Yathrib. De son côté Qoraïche formera une large alliance contre laquelle l'alliance médinoise devra faire face. Toutes les batailles de Muhammad se feront contre les tribus membres de cette alliance mecquoise, jusqu'au différent diplomatique avec les byzantins et les perses, au Yémen et au Proche-Orient, qui formeront deux autres fronts de combats vers la fin de sa vie.
2.3.5 Le système de protection des droits.
A l'époque pré-islamique, le plus fort écrasait le plus faible, si une tribu faible avait un membre tuant un membre d'une tribu plus puissante, elle était rayée de la carte par une vendetta incontournable. Les traités de Yathrib et les pactes avec les tribus visaient à éviter une guerre intestine au sein de l'alliance par un pacte protégeant tous les membres de l'alliance. Des articles prévoyaient donc un prix du sang en cas de meurtre involontaire et de talion en cas de meurtre prémédité sur un membre de l'alliance.
On imagine souvent que les lois charaïques seraient volontairement violentes pour être dissuasives, cette croyance est anti-historique en fait. Le talion visait en fait à minimiser les vengences privées et à éviter les vendettas. (Coran, 2:179) : « Il y a pour vous dans le talion, la vie. » Le prophète Muhammad établira ainsi une protection des droit naturels devant garantir l'intégrité et la sécurité de tous les membres de l'alliance : la vie, la descendance, les biens, l'honneur, la religion, ... Chaque atteinte à ces droits fondamentaux étant punissable par une peine coranique ou prophétique.
Pour éviter des règlements de compte privés, et éviter les vendettas, il prévoyait ainsi des levers de protections ponctuelles relevant la protection et l'immunité garantie par l'islam au sein des membres de l'alliance en sorte d'éviter les règlements de compte pouvant dégénérer. En effet, dans un hadith, on peut lire que celui-ci disait : « Le sang d'un musulman n'est "permis" que dans trois cas : le meurtre prémédité d'un musulman, l'adultère d'une personne mariée et l'apostasie suivie de prise d'armes contre nous : dans ce cas ce sera soit l'attachement à un poteau trois jours, soit la mort, soit l'expulsion. » Il ressort de ces paroles que pour le Prophète, ces peine étaient des levers d'immunité ponctuels et non de véritables obligations.
En islam, il n'y a pas d'orthopraxie en effet. On trouve le Prophète renvoyant ainsi systématiquement et par deux fois les adultérins leur enjoignant de retrourner se repentir. Pardonnant à Wahchi qui a tué son oncle Hamza à la bataille à Uhud. Et signant à Hudaybiyya un pacte autorisant aux apostats de s'exiler à la Mecque. Ce qui témoigne bien que pour lui, ces peines n'étaient pas un devoir impératif, mais bien "permises". Dans un autre hadith, on lit : « En dehors des (six) peines fixes, on ne peut punir personne par plus de dix coups de bâton. » D'après Muslim, lors de la lapidation du premier musulman, Maiz, pour adultère, celui-ci se serait échappé lors de la lapidation. Poursuivi par les fidèles et tué. Apprenant cela, le Prophète les a semble-t-il réprimandés, leur disant qu'ils auraient dû le laisser s'enfuir pour se repentir. Il ressort ici aussi que pour le Messager, la base est la protection de l'intégrité des individus, les châtiments étant des levers possibles de leur immunité garantie par l'islam en sorte d'éviter les règlements de comptes privés susceptibles de dégénérer et canalysant la violence en cas de tromperie, le meurtre, de vol, de brigandage ou de mutilation. En dehors des six peines que nous citerons ci-dessous, Muhammad ne recourra jamais à la contrainte, hormis sa tolérance de la mollestation d'un alcoolique avec des sandales par des disciples, enjoignant aux fidèles cependant de ne pas insulter Amr.
2.3.6 La liste des peines fixes, ou considérées fixes : les hudûd.
- 1/ la flagellation du fornicateur, (al-zina)
- 2/ peine prophétique héritée de la Torah, la lapidation de l'adultérin, (al-zina)
- 3/ la flagellation pour la fausse imputation de ce crime, appelée (al-qadf bi-l-zina)
- 4/ l'amputation de la main des voleurs, (sariqah)
- 5/ l'attachement à un poteau ou l'amputation croisée des mains et pieds pour le banditisme (barrer le passage pour dévaliser), appelé (qat' al-tarîq)
- 6/ peine prophétique : l'apostasie, appelée (al-riddah)
- [7/ peine de Umar, la flagellation des consommateurs de boissons alcoolisées (churb-u khamr).]
2.3.7 La question des peines non fixées les ta'zîr.
Comme les peines et formes de contraintes fixées par le Prophète étaient limitées à une demi-douzaine de hudûd, canalisant la violence en sorte d'assurer l'unité de l'alliance, les fidèles confrontés à des situations nouvelles élaborèrent des peines non fixées, nommés ta'zîr. On note ainsi le cas de l'alcoolique, qui deviendra puni pas 100 coups de fouets sous Umar ibn al-Khattab, alors que le maxium permis en dehors des hudûd était de dix coups de bâton autorisés. Cette peine sera discutée par certains autres disciples, mais restera en usage. De même, aucun cas d'homosexualité n'étant relevé du vivant du Prophète Muhammad, les juristes compareront ce cas à la fornication, ou à une forme d'apostasie. Condamnant les sodomites à la peine de mort. abu Hanifa reffusant les deux thèses, et considérant la sodomie comme un geste répréhensible, mais envers laquelle aucune peine n'est commandée. En effet, le Coran reproche entre autre au peuple de Sodome le viol de visiteurs mâles, mais leur reproche aussi l'abandon systématique des dames, ainsi que d'autres crimes, mais surtout le rejet de leur messager, Lot. Et ne prévoit pas de peine à l'encontre des relations homosexuelles. abu Hanifa considèrera les relations homosexuelles comme différentes et moins grâves que la fornication et l'adultère, comme elle ne conduisent pas à une risque de grosesse, de perte de virginité, ou de mélange des lignées. Tandis que les autres écoles la considéreront comme une forme de fornication et la tiendront pour plus grâve.
Le point le plus troublant sera l'extension à l'apostasie, par les juristes qui fonderont ce qui sera nommé "charia", de toute une série de comportements. Comme entre-autres l'abandon de la prière quotidienne, ou le reffus de payer la zakat, qui diviseront les premières générations. Le statut des sodomites aussi sera discuté de façon très disputée. Ces décrets se comprennent mieux lorsque nous savons que seules six ou sept peines étaient à la disposition des juristes pour gérer une population de plus en plus importante, et des cas de plus en plus divers et nouveaux. Il semble pourtant bien que le Messager n'ait jamais condamné un apostat pour sa seule apostasie, tant qu'il n'y avait pas une participation armée dans le camp ennemi ou un autre crime agravant comme un meurtre ou une incitation active à la guerre. Le traité de Hudaybiyyah autorisant aux apostats de retourner à la Mecque témoigne de façon évidente que dans l'esprit du Prophète, l'apostasie en soi n'était pas passible de mort de façon obligatoire. Toute la jurisprudence sur l'hérésiologie et les actes considérés comme apostasie sont donc des avis de juristes, non fondés sur la pratique du Prophète et découlant d'une longue tradition arabo-islamique. De son vivant, celui-ci ne recourra à la contrainte qu'en cas de différents perturbant les relations sociales. On peut noter dans le Coran ainsi trois statuts distincts dans les rangs du Prophète : les croyants, les hypocrites et les pécheurs (fussâq).
2.3.8 Les tendences doctrinales.
Dans les débats sur l'hérisiologie et la souplesse ou la rigueur des jugements, des groupes se formeront pour défendre le murji'isme, le kharijisme et d'autres approches doctrinales. Finalement, une grande partie des pratiques considérées comme de grands péchés ne seront pas considérées comme une forme d'apostasie. Cette approche médiane constituera l'école orthodoxe, considérée comme celle qui est fondée par le Prophète et ses disciples directs. Néanmoins, les arrêts jurisprudentiels sur l'hérésiologie persisteront comme une partie des réponses aux mouvements murji'ite et kharijite défendant la légèreté des péchés majeurs, ou les considérant au contraire comme des formes d'apostasie. Et alors que l'on ne trouve le Prophète contraignant les gens à se plier aux règles islamiques que par la voie du coeur, ses successeurs élaboreront des châtiments et des contraintes physiques contre les dissidents ne se pliant pas à ces règles.
2.4 Les rapports avec les détenteurs des Saintes-écritures :
Les détails sur la vie du Prophète ne sont malheureusement pas acquis de façon certaine. Le personnage a été sublimé par l'imagination populaire et par l'admiration zélée des fidèles rédigeant ses biographies. Le travail de l'historien consistera à essayer de discriminer ce qui semble fondé de ce qui émane de l'imagination des apologètes ou de l'interprétation. Pour pouvoir réaliser une étude rigoureusement scientifique et historico-critique des aspects de la vie du prophète Muhammad, nous devons continuellement chercher à conforter les récits des chroniqueurs et historiens médiévaux avec nos connaissances anthropologiques, sociologiques, historiques et chercher à poser chaque détail de nos analyses sur une base réfutable, fiable et neutre. En tant que premier écrit authentique (du moins dans sa forme consanantique) de l'époque du Prophète, le Coran sera un bon calibre pour évaluer les récits traditionnels qui sont rapportés par les chroniqueurs. Il est possible de reconstruire un récit lorsque nous disposons de plusieurs variantes d'un récit, puisque les noms des transmetteurs sont transmis systématiquement en tête de chaque récit. Il ne faut pas non plus perdre de vue le caractère incertain et complexe d'une telle démarche. Puisque comme plusieurs experts à l'instar de Ignaz Goldziher, Arent Wensinck ou Josef Horovitz l'ont soutenu, nous ne pouvons pas nous en enquérir comme source d'information parfaitement fiable. La rigueur dans la démarche historique n'est que relativement récente, il serait vain de chercher une telle rigueur chez les historiens médiévaux.
Comme souligné dans la partie Décryptage du Coran, le Coran contient des archaïsmes ignorés de la Bible et de la littérature parabiblique encore disponible, qui sont confortés par l'archéologie. Nous avons soutenu dans l'autre papier l'origine midrachique pré-massorétique de ces archaïsmes du Coran. En effet, les Juifs de Yathrib étaient d'origine Levite et avaient pense-t-on émigrés dans l'oasis de la cité lors de la déportation à Babylone, ou à l'époque de David. Les reproches coraniques aux israélites de déformer les écrits et leur triage est très clairement un écho des Levites de Yathrib en réaction aux travaux de triage et de standardisation de la voyellisation hellénisée et babylonienne des rouleaux. On ignore souvent ces archaïsmes du Coran et leur pertinence historico-critique et archéologique.
De même, protégés de l'emprise des Eglises tant Catholique et Orthodoxe que Copte, les chrétiens d'Arabie étaient éclatés en de nombreuses sectes, ailleurs disparues ou assimilées. C'est dans un tel milieu que Muhammad aurait dit : « Les Juifs se sont divisés en 71 groupes : un de ces groupes entrera au paradis et 70 entreront en enfer. Les chrétiens se sont divisés en 72 groupes : 71 entreront en enfer et un entrera au paradis. Par celui qui détient mon âme en sa main, ma ummah se divisera en 73 groupes : l'une entrera au paradis et 72 entreront en Eenfer. "Quelqu'un a demandé : " Ô messager d'Allah , qui seront-ils? " Il a répondu : « Le corps principal des musulmans ».
Le point le plus troublant sera l'extension à l'apostasie, par les juristes qui fonderont ce qui sera nommé "charia", de toute une série de comportements. Comme entre-autres l'abandon de la prière quotidienne, ou le reffus de payer la zakat, qui diviseront les premières générations. Le statut des sodomites aussi sera discuté de façon très disputée. Ces décrets se comprennent mieux lorsque nous savons que seules six ou sept peines étaient à la disposition des juristes pour gérer une population de plus en plus importante, et des cas de plus en plus divers et nouveaux. Il semble pourtant bien que le Messager n'ait jamais condamné un apostat pour sa seule apostasie, tant qu'il n'y avait pas une participation armée dans le camp ennemi ou un autre crime agravant comme un meurtre ou une incitation active à la guerre. Le traité de Hudaybiyyah autorisant aux apostats de retourner à la Mecque témoigne de façon évidente que dans l'esprit du Prophète, l'apostasie en soi n'était pas passible de mort de façon obligatoire. Toute la jurisprudence sur l'hérésiologie et les actes considérés comme apostasie sont donc des avis de juristes, non fondés sur la pratique du Prophète et découlant d'une longue tradition arabo-islamique. De son vivant, celui-ci ne recourra à la contrainte qu'en cas de différents perturbant les relations sociales. On peut noter dans le Coran ainsi trois statuts distincts dans les rangs du Prophète : les croyants, les hypocrites et les pécheurs (fussâq).
2.3.8 Les tendences doctrinales.
Dans les débats sur l'hérisiologie et la souplesse ou la rigueur des jugements, des groupes se formeront pour défendre le murji'isme, le kharijisme et d'autres approches doctrinales. Finalement, une grande partie des pratiques considérées comme de grands péchés ne seront pas considérées comme une forme d'apostasie. Cette approche médiane constituera l'école orthodoxe, considérée comme celle qui est fondée par le Prophète et ses disciples directs. Néanmoins, les arrêts jurisprudentiels sur l'hérésiologie persisteront comme une partie des réponses aux mouvements murji'ite et kharijite défendant la légèreté des péchés majeurs, ou les considérant au contraire comme des formes d'apostasie. Et alors que l'on ne trouve le Prophète contraignant les gens à se plier aux règles islamiques que par la voie du coeur, ses successeurs élaboreront des châtiments et des contraintes physiques contre les dissidents ne se pliant pas à ces règles.
2.4 Les rapports avec les détenteurs des Saintes-écritures :
Les détails sur la vie du Prophète ne sont malheureusement pas acquis de façon certaine. Le personnage a été sublimé par l'imagination populaire et par l'admiration zélée des fidèles rédigeant ses biographies. Le travail de l'historien consistera à essayer de discriminer ce qui semble fondé de ce qui émane de l'imagination des apologètes ou de l'interprétation. Pour pouvoir réaliser une étude rigoureusement scientifique et historico-critique des aspects de la vie du prophète Muhammad, nous devons continuellement chercher à conforter les récits des chroniqueurs et historiens médiévaux avec nos connaissances anthropologiques, sociologiques, historiques et chercher à poser chaque détail de nos analyses sur une base réfutable, fiable et neutre. En tant que premier écrit authentique (du moins dans sa forme consanantique) de l'époque du Prophète, le Coran sera un bon calibre pour évaluer les récits traditionnels qui sont rapportés par les chroniqueurs. Il est possible de reconstruire un récit lorsque nous disposons de plusieurs variantes d'un récit, puisque les noms des transmetteurs sont transmis systématiquement en tête de chaque récit. Il ne faut pas non plus perdre de vue le caractère incertain et complexe d'une telle démarche. Puisque comme plusieurs experts à l'instar de Ignaz Goldziher, Arent Wensinck ou Josef Horovitz l'ont soutenu, nous ne pouvons pas nous en enquérir comme source d'information parfaitement fiable. La rigueur dans la démarche historique n'est que relativement récente, il serait vain de chercher une telle rigueur chez les historiens médiévaux.
Comme souligné dans la partie Décryptage du Coran, le Coran contient des archaïsmes ignorés de la Bible et de la littérature parabiblique encore disponible, qui sont confortés par l'archéologie. Nous avons soutenu dans l'autre papier l'origine midrachique pré-massorétique de ces archaïsmes du Coran. En effet, les Juifs de Yathrib étaient d'origine Levite et avaient pense-t-on émigrés dans l'oasis de la cité lors de la déportation à Babylone, ou à l'époque de David. Les reproches coraniques aux israélites de déformer les écrits et leur triage est très clairement un écho des Levites de Yathrib en réaction aux travaux de triage et de standardisation de la voyellisation hellénisée et babylonienne des rouleaux. On ignore souvent ces archaïsmes du Coran et leur pertinence historico-critique et archéologique.
De même, protégés de l'emprise des Eglises tant Catholique et Orthodoxe que Copte, les chrétiens d'Arabie étaient éclatés en de nombreuses sectes, ailleurs disparues ou assimilées. C'est dans un tel milieu que Muhammad aurait dit : « Les Juifs se sont divisés en 71 groupes : un de ces groupes entrera au paradis et 70 entreront en enfer. Les chrétiens se sont divisés en 72 groupes : 71 entreront en enfer et un entrera au paradis. Par celui qui détient mon âme en sa main, ma ummah se divisera en 73 groupes : l'une entrera au paradis et 72 entreront en Eenfer. "Quelqu'un a demandé : " Ô messager d'Allah , qui seront-ils? " Il a répondu : « Le corps principal des musulmans ».
2.4.1 Les rapports avec les Juifs.
Tandis que le Prophète soummettait en esclavage les prisonniers de guerre, on note qu'il accordait un statut de protégés aux détenteurs des écritures. Il ne rendra ainsi pas en esclavage les tribus israélites combattues pour trahison, et vaincues mais les expulsera. Sauf la tribu des banu Qurayda, dont les historiens médiévaux rapportent que les mâles ayant porté les armes contre les fidèles du prophète lors de l'assiègement de Yathrib ont été condamnés à mort dans un tribunal millitaire et les autres membres été vendus au Najd, sur un décret de Sa'd ibn Mu'ad. Les Juifs de Khaïbar demeureront dans l'osasis devant verser une capitation. Les tribus et clans de Yathrib étaient entre-mêlées par des liens diplomatiques et de sang, et après l'expulsion et la destruction des trois grandes tribus Juives de Yathrib, il demeurait encore des Juifs dans la ville et aux alentours. Mais leur statut avait été sérieusement fragilisée, en sorte qu'aucune insurrection ne puisse désormais être envisageable. Ceux d'entre-eux ne s'étant pas islamisés, même par formalité, sous le règne d'Umar ibn al-Khattab ont été déportés plus dans le Nord, hors du Hijaz.
En dehors des israélites de Yathrib, Muhammad signa de nombreux pactes avec des Juifs d'Arabie. On compte parmi ceux-ci : les Juifs de Khaïbar, ceux de Wadi'al Qura, Tayma, Maqna, et les Juifs de Jabrah et Adruh. Il jugera deux Juifs adultérins apporté devant lui pour être jugés. Il décréta qu'ils devaient être jugés selon la Torah, en prenant bien soin de faire apporter les rouleaux, qu'il fera poser sur un coussin sur ses genoux et lire par un Rabbin, et confirmer par Abdullah ibn Salam, Rabbin islamisé. Il les fera donc lapider, comme le commandait la Loi de Moïse. Le Coran commandera aux Juifs de respecter les mitzvot : (Coran, 5:68).
Comme cela a été soutenu par plusieurs historiens, il semblerait que la bataille des coalisés ait été un point de rupture diplomatique entre Muhammad et les Juifs. Alors qu'on le trouve cherchant à renforcer les liens politiques et socio-culturels entre sa communauté de fidèles et les Juifs de la cité avant l'assiègement de Yathrib, on le voit changeant les relations diplomatiques avec ceux-ci, et marquant désormais une certaine distance avec les communautés Juives de Yathrib. Néanmoins, il continuera de rester en bonne amitié avec les autres communautés Juives de la région. A ceux de Khaïbar, il accordera de rester dans leur voisinage pour travailler les palmeraies. Les relations avec les Juifs de Wadi'al Qura, Tayma, Maqna, et les Juifs de Jabrah et Adruh ne semblent pas avoir été affectées après la prise de la Mecque et l'assiègement de Khaïbar. Mais la plus grande rupture ne sera pas dipolomatique, désormais, les fidèles se tourneront vers la Mecque et plus vers Jérusalem... Le discours coranique à l'égard des enfants d'Israël ne sera pas plus durci après l'an cinq cependant, et restera dans le cadre canonique typique de la Bible à leur égard, sévère, critique et dur. Il est difficile de savoir à quel point le Prophète connaissait le judaïsme et en était informé, mais il apparait évident qu'il concevait bien la Loi de Moïse comme imposée au seul peuple israélite, et n'ait jamais cherché à y conformer ses fidèles.
2.4.2 Les rapports avec les chrétiens.
Les rapports du Prophète avec les chrétiens est plus obscur, sans doute du fait que celui-ci n'avait de relations avec ceux-ci que plutôt rares. Cependant, les historiens mentionnent des échanges de courriers avec le Négus d'Abyssinie, et des discours passionnés dans la Mosquée de Médine avec une cohorte de prêtres en provenance du Najd. Ce qui est acquis, est la reconnaissance par Muhammad de Jésus comme un prophète israélite et un Messie. La naissance virginale de Jésus est également retenue, et le Christ est reconnu comme Verbe incarné de Dieu.
D'après ibn Ishaq, il semblerait que le Négus ait été interpellé par une délégation des polythéistes de Qoraïche s'enquiérrant du droit de ramener les fuyards à la Mecque pour être châtiés. Pour parvenir à leur fin, ceux-ci auraient tenté de montrer les fidèles de Muhammad comme des hérétiques, sur ce point ibn Ishaq rapporte que le Négus demanda de discuter avec le membre des fuyards le plus proche de Muhammad, et demanda ce que leur prophète disait au sujet de Jésus et Marie. Si le témoignage d'ibn Ishaq est correct, il semblerait que Jabir (fils d'abu Talib, oncle paternel de Muhammad) aurait expliqué qu'ils reconnaissent Jésus comme Prophète et esclave de Dieu et comme Verbe incarné de Dieu, né de Marie sans père, et qu'ils le reconnaissent comme le Messie. Sur ce, le Négus aurait versé des larmes et ramassé un fétus de paille à terre, et se tournant vers abu Sufyan, le chef de la délégation de Qoraïche leur aurait dit : "Par le Seigneur, il n'y a pas ceci de différence entre ce en quoi nous croyons et ce que vous enseigne votre prophète. Jamais je ne vous remettrai mes hôtes." Sachant historiquement que la christologie éthiopienne était le miaphysisme, Jésus était considéré chez les abyssins et donc pour le Négus comme ayant une nature humaine, et était considéré en même temps comme le Verbe de Dieu incarné, les deux natures étant nettement distinctes. La divinité de Jésus est condamnée en islam, comme dans le judaïsme en tant que blasphème. Mais Jésus est retenu par le prophète Muhammad comme le Messie d'Israël et le Verbe incarné de Dieu. La tradition rapporte néanmoins de façon catégorique que le Prophète aurait fait une prière funéraire du Négus lors de sa mort à Yathrib. Les chrétiens aussi bénéficieront d'un statut de protégés, étant libres comme les Juifs de pratiquer leurs cultes à la condition de payer une capitation. Le Coran présente plusieurs passages qui rejoignent certains écrits apocryphes.
2.4.3 Les apocryphes et le Coran, vers un nouveau canon :
Le Coran contient certains récits ne figurant pas dans les écrits canoniques. Cependant, ceux-ci sont confortés par des écrits apocryphes aussi anciens que les écrits canoniques les plus tardifs. Et sont retenus par les Pères de l'Eglise comme des récits fondés à l'époque de Muhammad. Le Coran rejoint ainsi des passages de l'évangile de l'enfance, de Thomas et le protévangile de Jacques, datés vers la première moitié du second siècle. Donc antérieurs aux évangiles de Luc (vers 178, pas antérieur à 140) et de Jean (vers 185-190). Il est évident que Muhammad les tenait de façon solide des milieux chrétiens d'Arabie, et ne les envisageait pas comme des inventions. Or, comme souligné par de nombreux spécialistes à l'instar de Marie Thérèse Urvoy, Luxenberg et d'autres, il était conscient des divergences entre les factions de fidèles, et voulait établir un canon propre. Reprochant aux chrétiens d'avoir caché certains écrits : « Ô gens détenteurs de l'Écriture ! Notre apôtre est venu à vous, vous exposant une grande partie de l'Écriture, que vous cachiez et effaçant [aussi] une grande partie de celle-ci. » : (Coran, 5:15).
a) La jeunesse de Jésus, et Marie
Le protévangile de Jacques et l'évangile de l'enfance de Thomas sont des écrits judéo-chrétiens plus anciens que ceux de Luc et de Jean. Qui ont été souvent utilisés par les Pères de l'Eglise avant d'être qualifiés finalement d'apocryphes. Ces écrits sont donc très anciens, plus anciens que ces canons, et rejoignent le Coran en plusieurs points. Ainsi, les noms des parents de Marie, les animaux de la crèche, et surtout le dogme de l'immaculée conception se fondent sur le fammeux protévangile de Jacques, qui rejoint donc le Coran sur le tirage au sort de la garde de Marie, le fait qu'elle soit nourrie par des anges etc.
b) Le dogme de l'immaculée conception ignoré en islam, les noms des parents de Marie dans les mêmes sources rejoignant ces récits coraniques
Les catholiques romains et l'Eglise soutiennent la perpétuelle virginité de Marie. Cela ne figure nullement dans les évangiles canoniques, ni nulle part dans la Bible, mais se retrouve dans le protévangile de Jacques, un écrit apocryphe dont certains passages rejoignent des extraits du Coran. Le Coran ne connait pas l'immaculée conception des apocryphes.
c) Le tirage au sort pour la garde de Marie
(Coran 3,43) : « Ce sont la des nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Car tu n'étais pas la lorsqu'ils jetaient leurs calames pour décider qui se chargerait de Marie ! Tu n'étais pas la non plus lorsqu'ils se disputaient. »
Cette allusion coranique au tirage au sort par lancer de calame, pour désigner à qui devait revenir la garde de Marie encore enfant est tirée de textes chrétiens apocryphes.
"...Et le prêtre revêtit l'habit aux douze clochettes, pénétra dans le Saint des Saints et se mit en prière. Et voici qu'un ange du Seigneur apparut, disant : 'Zacharie, Zacharie, sors et convoque les veufs du peuple. Qu'ils apportent chacun une baguette. Et celui à qui le Seigneur montrera un signe en fera sa femme.' ... Des hérauts s'égaillèrent dans tout le pays de Judée et la trompette du Seigneur retentit, et voici qu'ils accoururent tous. Joseph jeta sa hache et lui aussi alla se joindre à la troupe. Ils se rendirent ensemble chez le prêtre avec leurs baguettes. Le prêtre prit ces baguettes, pénétra dans le temple et pria. Sa prière achevée, il reprit les baguettes, sortit et les leur rendit. Aucune ne portait de signe. Or Joseph reçut la sienne le dernier. Et voici qu'une colombe s'envola de sa baguette et vint se percher sur sa tête. Alors le prêtre : 'Joseph, Joseph, dit-il, tu es l'élu : c'est toi qui prendras en garde la vierge du Seigneur.' " (Protévangile de Jacques VIII,3-IX,1)
d) Marie nourrie par des anges
(Coran, 3:37) : « Chaque fois que Zacharie allait la voir dans le Temple, il trouvait auprès d’elle la nourriture nécessaire et lui demandait : ‘O Marie ! D’où cela te vient-il ?’ Elle répondait : ‘Cela vient de Dieu ; Dieu donne sa subsistance à qui il veut sans compter’ »
Rejoint le ch. VIII du Protévangile : « La main d’un ange la nourrissait. » et au ch. XIII : « Toi qui fus élevée dans le Saint des Saints, et qui fus nourrie de la main d’un ange. » (D. Rops - Cerf - 1952, p. 53 et 57)
* L'autre extrait du protévangile de Jacques fondant l'immaculée conception
"19.3. Et la sage-femme sortant de la grotte, rencontra Salomé et elle lui dit : « Salomé, Salomé, j'ai une étonnante nouvelle à t'annoncer : une vierge a enfanté, contre la loi de nature. » Et Salomé répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si je ne mets mon doigt et si je n'examine son corps, je ne croirai jamais que la vierge a enfanté. » 20.1. Et la sage-femme entra et dit : « Marie, prépare-toi car ce n'est pas un petit débat qui s'élève à ton sujet. » A ces mots, Marie se disposa. Et Salomé mit son doigt dans sa nature et poussant un cri, elle dit : « Malheur à mon impiété et à mon incrédulité ! disait-elle, j'ai tenté le Dieu vivant ! Et voici que ma main se défait, sous l'action d'un feu. » " (Protévangile de Jacques, XIX,3-XX,2)
Tandis que le Prophète soummettait en esclavage les prisonniers de guerre, on note qu'il accordait un statut de protégés aux détenteurs des écritures. Il ne rendra ainsi pas en esclavage les tribus israélites combattues pour trahison, et vaincues mais les expulsera. Sauf la tribu des banu Qurayda, dont les historiens médiévaux rapportent que les mâles ayant porté les armes contre les fidèles du prophète lors de l'assiègement de Yathrib ont été condamnés à mort dans un tribunal millitaire et les autres membres été vendus au Najd, sur un décret de Sa'd ibn Mu'ad. Les Juifs de Khaïbar demeureront dans l'osasis devant verser une capitation. Les tribus et clans de Yathrib étaient entre-mêlées par des liens diplomatiques et de sang, et après l'expulsion et la destruction des trois grandes tribus Juives de Yathrib, il demeurait encore des Juifs dans la ville et aux alentours. Mais leur statut avait été sérieusement fragilisée, en sorte qu'aucune insurrection ne puisse désormais être envisageable. Ceux d'entre-eux ne s'étant pas islamisés, même par formalité, sous le règne d'Umar ibn al-Khattab ont été déportés plus dans le Nord, hors du Hijaz.
En dehors des israélites de Yathrib, Muhammad signa de nombreux pactes avec des Juifs d'Arabie. On compte parmi ceux-ci : les Juifs de Khaïbar, ceux de Wadi'al Qura, Tayma, Maqna, et les Juifs de Jabrah et Adruh. Il jugera deux Juifs adultérins apporté devant lui pour être jugés. Il décréta qu'ils devaient être jugés selon la Torah, en prenant bien soin de faire apporter les rouleaux, qu'il fera poser sur un coussin sur ses genoux et lire par un Rabbin, et confirmer par Abdullah ibn Salam, Rabbin islamisé. Il les fera donc lapider, comme le commandait la Loi de Moïse. Le Coran commandera aux Juifs de respecter les mitzvot : (Coran, 5:68).
Comme cela a été soutenu par plusieurs historiens, il semblerait que la bataille des coalisés ait été un point de rupture diplomatique entre Muhammad et les Juifs. Alors qu'on le trouve cherchant à renforcer les liens politiques et socio-culturels entre sa communauté de fidèles et les Juifs de la cité avant l'assiègement de Yathrib, on le voit changeant les relations diplomatiques avec ceux-ci, et marquant désormais une certaine distance avec les communautés Juives de Yathrib. Néanmoins, il continuera de rester en bonne amitié avec les autres communautés Juives de la région. A ceux de Khaïbar, il accordera de rester dans leur voisinage pour travailler les palmeraies. Les relations avec les Juifs de Wadi'al Qura, Tayma, Maqna, et les Juifs de Jabrah et Adruh ne semblent pas avoir été affectées après la prise de la Mecque et l'assiègement de Khaïbar. Mais la plus grande rupture ne sera pas dipolomatique, désormais, les fidèles se tourneront vers la Mecque et plus vers Jérusalem... Le discours coranique à l'égard des enfants d'Israël ne sera pas plus durci après l'an cinq cependant, et restera dans le cadre canonique typique de la Bible à leur égard, sévère, critique et dur. Il est difficile de savoir à quel point le Prophète connaissait le judaïsme et en était informé, mais il apparait évident qu'il concevait bien la Loi de Moïse comme imposée au seul peuple israélite, et n'ait jamais cherché à y conformer ses fidèles.
2.4.2 Les rapports avec les chrétiens.
Les rapports du Prophète avec les chrétiens est plus obscur, sans doute du fait que celui-ci n'avait de relations avec ceux-ci que plutôt rares. Cependant, les historiens mentionnent des échanges de courriers avec le Négus d'Abyssinie, et des discours passionnés dans la Mosquée de Médine avec une cohorte de prêtres en provenance du Najd. Ce qui est acquis, est la reconnaissance par Muhammad de Jésus comme un prophète israélite et un Messie. La naissance virginale de Jésus est également retenue, et le Christ est reconnu comme Verbe incarné de Dieu.
D'après ibn Ishaq, il semblerait que le Négus ait été interpellé par une délégation des polythéistes de Qoraïche s'enquiérrant du droit de ramener les fuyards à la Mecque pour être châtiés. Pour parvenir à leur fin, ceux-ci auraient tenté de montrer les fidèles de Muhammad comme des hérétiques, sur ce point ibn Ishaq rapporte que le Négus demanda de discuter avec le membre des fuyards le plus proche de Muhammad, et demanda ce que leur prophète disait au sujet de Jésus et Marie. Si le témoignage d'ibn Ishaq est correct, il semblerait que Jabir (fils d'abu Talib, oncle paternel de Muhammad) aurait expliqué qu'ils reconnaissent Jésus comme Prophète et esclave de Dieu et comme Verbe incarné de Dieu, né de Marie sans père, et qu'ils le reconnaissent comme le Messie. Sur ce, le Négus aurait versé des larmes et ramassé un fétus de paille à terre, et se tournant vers abu Sufyan, le chef de la délégation de Qoraïche leur aurait dit : "Par le Seigneur, il n'y a pas ceci de différence entre ce en quoi nous croyons et ce que vous enseigne votre prophète. Jamais je ne vous remettrai mes hôtes." Sachant historiquement que la christologie éthiopienne était le miaphysisme, Jésus était considéré chez les abyssins et donc pour le Négus comme ayant une nature humaine, et était considéré en même temps comme le Verbe de Dieu incarné, les deux natures étant nettement distinctes. La divinité de Jésus est condamnée en islam, comme dans le judaïsme en tant que blasphème. Mais Jésus est retenu par le prophète Muhammad comme le Messie d'Israël et le Verbe incarné de Dieu. La tradition rapporte néanmoins de façon catégorique que le Prophète aurait fait une prière funéraire du Négus lors de sa mort à Yathrib. Les chrétiens aussi bénéficieront d'un statut de protégés, étant libres comme les Juifs de pratiquer leurs cultes à la condition de payer une capitation. Le Coran présente plusieurs passages qui rejoignent certains écrits apocryphes.
2.4.3 Les apocryphes et le Coran, vers un nouveau canon :
Le Coran contient certains récits ne figurant pas dans les écrits canoniques. Cependant, ceux-ci sont confortés par des écrits apocryphes aussi anciens que les écrits canoniques les plus tardifs. Et sont retenus par les Pères de l'Eglise comme des récits fondés à l'époque de Muhammad. Le Coran rejoint ainsi des passages de l'évangile de l'enfance, de Thomas et le protévangile de Jacques, datés vers la première moitié du second siècle. Donc antérieurs aux évangiles de Luc (vers 178, pas antérieur à 140) et de Jean (vers 185-190). Il est évident que Muhammad les tenait de façon solide des milieux chrétiens d'Arabie, et ne les envisageait pas comme des inventions. Or, comme souligné par de nombreux spécialistes à l'instar de Marie Thérèse Urvoy, Luxenberg et d'autres, il était conscient des divergences entre les factions de fidèles, et voulait établir un canon propre. Reprochant aux chrétiens d'avoir caché certains écrits : « Ô gens détenteurs de l'Écriture ! Notre apôtre est venu à vous, vous exposant une grande partie de l'Écriture, que vous cachiez et effaçant [aussi] une grande partie de celle-ci. » : (Coran, 5:15).
a) La jeunesse de Jésus, et Marie
Le protévangile de Jacques et l'évangile de l'enfance de Thomas sont des écrits judéo-chrétiens plus anciens que ceux de Luc et de Jean. Qui ont été souvent utilisés par les Pères de l'Eglise avant d'être qualifiés finalement d'apocryphes. Ces écrits sont donc très anciens, plus anciens que ces canons, et rejoignent le Coran en plusieurs points. Ainsi, les noms des parents de Marie, les animaux de la crèche, et surtout le dogme de l'immaculée conception se fondent sur le fammeux protévangile de Jacques, qui rejoint donc le Coran sur le tirage au sort de la garde de Marie, le fait qu'elle soit nourrie par des anges etc.
b) Le dogme de l'immaculée conception ignoré en islam, les noms des parents de Marie dans les mêmes sources rejoignant ces récits coraniques
Les catholiques romains et l'Eglise soutiennent la perpétuelle virginité de Marie. Cela ne figure nullement dans les évangiles canoniques, ni nulle part dans la Bible, mais se retrouve dans le protévangile de Jacques, un écrit apocryphe dont certains passages rejoignent des extraits du Coran. Le Coran ne connait pas l'immaculée conception des apocryphes.
c) Le tirage au sort pour la garde de Marie
(Coran 3,43) : « Ce sont la des nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Car tu n'étais pas la lorsqu'ils jetaient leurs calames pour décider qui se chargerait de Marie ! Tu n'étais pas la non plus lorsqu'ils se disputaient. »
Cette allusion coranique au tirage au sort par lancer de calame, pour désigner à qui devait revenir la garde de Marie encore enfant est tirée de textes chrétiens apocryphes.
"...Et le prêtre revêtit l'habit aux douze clochettes, pénétra dans le Saint des Saints et se mit en prière. Et voici qu'un ange du Seigneur apparut, disant : 'Zacharie, Zacharie, sors et convoque les veufs du peuple. Qu'ils apportent chacun une baguette. Et celui à qui le Seigneur montrera un signe en fera sa femme.' ... Des hérauts s'égaillèrent dans tout le pays de Judée et la trompette du Seigneur retentit, et voici qu'ils accoururent tous. Joseph jeta sa hache et lui aussi alla se joindre à la troupe. Ils se rendirent ensemble chez le prêtre avec leurs baguettes. Le prêtre prit ces baguettes, pénétra dans le temple et pria. Sa prière achevée, il reprit les baguettes, sortit et les leur rendit. Aucune ne portait de signe. Or Joseph reçut la sienne le dernier. Et voici qu'une colombe s'envola de sa baguette et vint se percher sur sa tête. Alors le prêtre : 'Joseph, Joseph, dit-il, tu es l'élu : c'est toi qui prendras en garde la vierge du Seigneur.' " (Protévangile de Jacques VIII,3-IX,1)
d) Marie nourrie par des anges
(Coran, 3:37) : « Chaque fois que Zacharie allait la voir dans le Temple, il trouvait auprès d’elle la nourriture nécessaire et lui demandait : ‘O Marie ! D’où cela te vient-il ?’ Elle répondait : ‘Cela vient de Dieu ; Dieu donne sa subsistance à qui il veut sans compter’ »
Rejoint le ch. VIII du Protévangile : « La main d’un ange la nourrissait. » et au ch. XIII : « Toi qui fus élevée dans le Saint des Saints, et qui fus nourrie de la main d’un ange. » (D. Rops - Cerf - 1952, p. 53 et 57)
* L'autre extrait du protévangile de Jacques fondant l'immaculée conception
"19.3. Et la sage-femme sortant de la grotte, rencontra Salomé et elle lui dit : « Salomé, Salomé, j'ai une étonnante nouvelle à t'annoncer : une vierge a enfanté, contre la loi de nature. » Et Salomé répondit : « Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si je ne mets mon doigt et si je n'examine son corps, je ne croirai jamais que la vierge a enfanté. » 20.1. Et la sage-femme entra et dit : « Marie, prépare-toi car ce n'est pas un petit débat qui s'élève à ton sujet. » A ces mots, Marie se disposa. Et Salomé mit son doigt dans sa nature et poussant un cri, elle dit : « Malheur à mon impiété et à mon incrédulité ! disait-elle, j'ai tenté le Dieu vivant ! Et voici que ma main se défait, sous l'action d'un feu. » " (Protévangile de Jacques, XIX,3-XX,2)
e) La divinisation de Marie chez certains chrétiens du temps de Muhammad
(Coran, 4:116) : « (Rappelle-leur) le moment où Allah dira: "O jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens: 'Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d'Allah ?' "»
(Evangile arabe de l'enfance, chapitre 17) : "Quand le lendemain fut venu, cette (même) femme prit de l'eau parfumée pour y baigner le Seigneur Jésus. Et après l'avoir lavé, elle prit l'eau du bain. (Or) il y avait là une jeune fille dont le corps était blanc de lèpre. Elle versa sur elle un peu de cette eau et s'en lava; et aussitôt elle fut purifiée de sa lèpre. Quant au peuple de l'endroit, il disait : "Sans aucun doute, Joseph, Marie et l'enfant sont des dieux et non des hommes." Et lorsque (Marie et Joseph) se résolurent à les quitter, cette jeune fille qui avait été lépreuse s'approcha d'eux et leur demanda de l'emmener."
Ce passage de l'évangile arabe de l'enfance témoigne de ce que certains chrétiens contemporains de Muhammad tenaient Jésus et Marie pour des divinités. A ne pas confondre avec la notion de Theotokos, Mère de dieu qui est un concept différent encore.
f) Jésus fabrique des oiseaux de glaise
(Coran, 5:110) : « Et quand Dieu dira : "Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la Sagesse , la Thora et l'évangile ! Tu fabriquais de l'argile comme une forme d'oiseau par Ma permission; puis tu soufflais dedans. Alors par Ma permission, elle devenait oiseau. Et tu guérissais par Ma permission, l'aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. Je te protégeais contre les Enfants d'Israël pendant que tu leur apportais les preuves. Mais ceux d'entre eux qui ne croyaient pas dirent : «Ceci n'est que de la magie évidente". »
(Coran, 4:116) : « (Rappelle-leur) le moment où Allah dira: "O jésus, fils de Marie, est-ce toi qui as dit aux gens: 'Prenez-moi, ainsi que ma mère, pour deux divinités en dehors d'Allah ?' "»
(Evangile arabe de l'enfance, chapitre 17) : "Quand le lendemain fut venu, cette (même) femme prit de l'eau parfumée pour y baigner le Seigneur Jésus. Et après l'avoir lavé, elle prit l'eau du bain. (Or) il y avait là une jeune fille dont le corps était blanc de lèpre. Elle versa sur elle un peu de cette eau et s'en lava; et aussitôt elle fut purifiée de sa lèpre. Quant au peuple de l'endroit, il disait : "Sans aucun doute, Joseph, Marie et l'enfant sont des dieux et non des hommes." Et lorsque (Marie et Joseph) se résolurent à les quitter, cette jeune fille qui avait été lépreuse s'approcha d'eux et leur demanda de l'emmener."
Ce passage de l'évangile arabe de l'enfance témoigne de ce que certains chrétiens contemporains de Muhammad tenaient Jésus et Marie pour des divinités. A ne pas confondre avec la notion de Theotokos, Mère de dieu qui est un concept différent encore.
f) Jésus fabrique des oiseaux de glaise
(Coran, 5:110) : « Et quand Dieu dira : "Ô Jésus, fils de Marie, rappelle-toi Mon bienfait sur toi et sur ta mère quand Je te fortifiais du Saint-Esprit. Au berceau tu parlais aux gens, tout comme en ton âge mûr. Je t'enseignais le Livre, la Sagesse , la Thora et l'évangile ! Tu fabriquais de l'argile comme une forme d'oiseau par Ma permission; puis tu soufflais dedans. Alors par Ma permission, elle devenait oiseau. Et tu guérissais par Ma permission, l'aveugle-né et le lépreux. Et par Ma permission, tu faisais revivre les morts. Je te protégeais contre les Enfants d'Israël pendant que tu leur apportais les preuves. Mais ceux d'entre eux qui ne croyaient pas dirent : «Ceci n'est que de la magie évidente". »
" L'enfant Jésus étant âgé de cinq ans, jouait sur le bord d'une rivière, et il recueillit dans de petites fosses les eaux qui coulaient, et aussitôt elles devinrent pures et elles obéissaient à sa voix. Ayant fait de la boue, il s'en servit pour façonner douze oiseaux, et c'était un jour de sabbat. Et beaucoup d'autres enfants étaient là et jouaient avec lui. Un certain juif ayant vu ce que faisait Jésus, et qu'il jouait le jour du sabbat, alla aussitôt, et dit à son père Joseph : « Voici que ton fils est au bord de la rivière, et il a façonné douze oiseaux avec de la boue, et il a profané le sabbat. » Et Joseph vint à cet endroit, et ayant vu ce que Jésus avait fait, il s'écria : « Pourquoi as-tu fait, le jour du sabbat, ce qu'il est défendu de faire? » Jésus frappa des mains et dit aux oiseaux : « Allez. » Et ils s'envolèrent en poussant des cris. Les Juifs furent saisis d'admiration à la vue de ce miracle, et ils allèrent raconter ce qu'ils avaient vu faire à Jésus. " (Evangile de l'enfance selon Thomas, chapitre II)
La fabrication de statuettes animées n'est pas étranger au Judaïsme antique. "Être, le plus souvent de forme humaine, le golem est créé par un acte de magie grâce à la connaissance des dénominations sacrées. Dans le judaïsme, l'apparition du terme golem remonte au Livre des Psaumes et à l'interprétation qu'en donne le Talmud ; il s'agit, dans ce contexte, tantôt d'un être inachevé ou dépourvu de forme définie, tantôt de l'état de la matière brute. Ainsi le Talmud appelle-t-il parfois Adam « golem » quand il veut faire allusion aux douze premières heures de sa vie : il s'agit là d'évoquer son corps encore dénué d'âme. Mais c'est surtout le Sefer Yesirah (le Livre de la Création) et l'exégèse ésotérique qui en fut faite qui développèrent l'idée du golem en relation avec les croyances concernant le pouvoir créatif du discours et des lettres de l'alphabet hébreu..." (Encyclopædia Universalis 2005)
Le Talmud aussi parle de la fabrication de golem par des rabbins versés dans les écritures. Le Coran insiste dans ce passage sur la science de Jésus... Le Sefer Yetsira (Livre de la formation) mentione la possibilité de fabriquer des golem. Ce livre est dans la tradition juive attribué au Patriarche Abraham.
La datation des manuscrits montre que malgré les retouches, l'évangile de l'enfance selon Thomas est antérieur à l'évangile de Jean. Datation des évangiles apocryphes de l'enfance : vers 130 - 140 : Les deux premières parties au moins jusqu'au chapitre 22 (la fabrication des oiseaux est dans la deuxième partie) de l'"Évangile de l'enfance" / "Protévangile de Jacques" / "Jacques l'Hébreu" semblent déja connues. Ce texte raconte l'enfance de Jésus mais il ignore tout des coutumes juives. Ce livre a dû être remanié tardivement car il utilise le titre de "Mère de Dieu" (theotokos) pour Marie ... hors ce titre ne date que du concile d’Ephèse en 431. L'Évangile de Jean daterait aparemment d'un peu avant 152, et serait finalisé vers la fin du IIeS.
g) Evangiles et canonicité du temps de la finalisation de l'évangile selon Jean
(Jean, 20:30-31) : "Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d'autres signes, qui ne sont pas écrits dans ce livre. 20.31 Mais ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ."
La mention de la fabrication des golem figure dans l'évangile de l'enfance de Thomas, daté antérieurement à l'évangile de Jean, qui connait l'existence de nombreux récits de signes non consignés dans le manuscrit. Les récits coraniques rejoignant des textes apocryphes sont chronologiquement fondés avant les manuscrits des écrits canoniques les plus tardifs, et contemporains des plus anciens manuscrits disponibles. La question de leur canonicité faisant encore débat entre différentes obédiences du temps de Muhammad, Muhammad voudra établir son propre canon.
h) La vénération d'Osée comme fils de dieu
(Coran, 9:30) : « Les Juifs disent : "Uzayr est fils d'Allah" et les Chrétiens disent : "Le Christ est fils d'Allah". Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse! Comment s'écartent-ils (de la vérité) ? »
Pour le mysticisme juif, Idriss, Hénoch, Moïse, ..., sont des réincarnations d'Hénoch envoyé sur Terre. Quand Hénoch meurt, il devient le maitre des Archanges, Metatron, un fils de dieu. C'est cela qui est condamné par ce verset du Coran. Les mystiques lui donnent des pouvoirs immenses. Ce passage du Coran concerne donc la vénération d'Ezra comme fils de dieu parmi des juifs d'Arabie, en tant que réoncarnation d'Hénoch et son prototype.
i) Le voyage étrange de Moïse, un midrach propre des israélites de Yathrib
(Coran, 18:60-65) : « (Rappelle-toi) quand Moïse dit à son valet : 'Je n'arrêterai pas avant d'avoir atteint le confluent des deux mers, dussé-je marcher de longues années'. Puis, lorsque tous deux eurent atteint le confluent, ils oublièrent leur poisson qui prit alors librement son chemin dans la mer. Puis, lorsque tous deux eurent dépassé [cet endroit,] il dit son valet : 'Apporte-nous notre déjeuner : nous avons rencontré de la fatigue dans notre présent voyage'. [Le valet lui] dit : 'Quand nous avons pris refuge près du rocher, vois-tu, j'ai oublié le poisson - le Diable seul m'a fait oublier de (te) le rappeler - et il a curieusement pris son chemin dans la mer'. [Moïse] dit : 'Voilà ce que nous cherchions'. Puis, ils retournèrent sur leurs pas, suivant leurs traces. Ils trouvèrent l'un de Nos serviteurs à qui Nous avions donné une grâce, de Notre part, et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Nous. »
Lidzbarski et Dyroff ont suggéré un lien entre le récit coranique et le roman d'Alexandre en 1892. La liaison a ensuite été développée par Vollers, Hartmann et Friedlander qui ont soutenu que le passage 18:60-65 du Coran dépend des histoires tirées du roman d'Alexandre. La théorie la plus influente sur la nature de ce passage du Coran est probablement celle d'Arent Wensinck "Al-Khadir" dans l'Encyclopaedia Of Islam. Cet article a été imprimé dans les première (1927, Volume II) et deuxième (1978) éditions de l'Encyclopaedia Of Islam, sans aucune modification.
Or, plus récemment, sur la base des études approfondies sur l'influence du Pseudo-Callisthène syriaque sur le Coran (18:60-102), et des différentes recensions rédigées à des dates différentes du récit d'Alexandre, après une analyse critique et paléographique rigoureuse, la conclusion de Wheeler a changé les conclusions paléographiques, qui peut être résumée sous la forme suivante [24]: l'histoire du Coran (18:60-65), bien plus tard identifiée comme étant l'épisode du poisson d'après les histoires d'Alexandre, ne ressemble pas aux premières histoire antérieur au Coran et est indépendante des histoires d'Alexandre. Les récits postérieurs au Coran se rapprochent du récit coranique, tandis que les hadiths les plus tardifs tendent vers le récit du roman d'Alexandre et le sermon de Jacob de Sérugh daté vers le VIeS. L'étude paléographique montre donc que le récit du Coran est indépendant du récit originel du roman d'Alexandre.
Ainsi, l'histoire du Coran (18:60-65), bien plus tard identifiée comme étant l'épisode du poisson d'après les histoires d'Alexandre, ne ressemble pas aux premières histoire et est indépendante des histoires d'Alexandre. [23]
On a également rapproché ce passage du Coran avec le récit talmudique de Joshua ben Levi avec Eli qui est perçu comme une source d'inspiration du Coran. Or ce récit n'est pas rapporté par Joshua ben Levi qui est antérieur à Muhammad, mais bien postérieurement à Muhammad au IXeS dans Pesikta 36a. En l'occurence, c'est le récit talmudique qui est postérieur au Coran. L'influence s'est oprérée en sens inverse.
Ce récit coranique se fonde donc bien sur un midrach endémique des Cohanim de Yathrib, et est indépendant du récit du roman d'Alexandre, et antérieur au récit sur Joshua ben Levi.
2.5 Le statut de protégé (dhimmah) et la capitation (jizyah) :
Le Coran accordait un statut de protégés aux minorités religieuses non musulmanes du territoire, en contrepartie d'une capitation par tête d'habitant. Le statut de ces dhimmis ainsi que la valeur de la jizyah (la capitation) variaient selon la géographie et les époques. On présente souvent un document attribué à Umar II comme déterminant le statut plutôt restrictif et contraignant les protégés.
Le document original n'existe plus, les protégés y sont décrits comme autorisés à exercer leurs cultes, à condition de payer la capitation. Mais sont interdits le prosélytisme, la propagande religieuse. Et une ceinture doit être portée en signe distinctif, pour marquer leur origine religieuse. De même, il leur est interdit de se déplacer sur une monture, et ils doivent céder le passage à un musulman.
Ce document qui consiste en des décrets ponctuels d'Umar ibn Abd al-Aziz, ne réflète pas la pratique du vivant de Muhammad et ne sera pas la règle au fil des siècles. Il réflète manifestement une réaction au statut des musulmans opprimés sur les territoires chrétiens. Il faut aussi souligner que la consommation d'alcool, de viande de porc et le port d'icones religieuses ne sera jamais interdite en dehors du Hijaz ou de la péninsule arabique, pour les communautés non musulmanes. De même, des tribunaux propres aux communautés de dhimmis gèreront les relations sociales et économiques intra-communautaires, tels mariage, divorce ou héritage. Ainsi, les mariages frère-soeur, ou père-fille mazdéens seront tolérés malgré les tabous islamiques. Et sous la domination Abbaside, sous les Seljukides, les Ottomans et autres empires islamiques, les minorités religieuses bénéficieront de beaucoup plus de libertés. Participant même aux activités intellectuelles et politiques, et accédant tantôt même à des posts prestigieux. En outre les protégés étaient exempts de service millitaire, même en cas d'invasion.
Ce récit coranique se fonde donc bien sur un midrach endémique des Cohanim de Yathrib, et est indépendant du récit du roman d'Alexandre, et antérieur au récit sur Joshua ben Levi.
2.5 Le statut de protégé (dhimmah) et la capitation (jizyah) :
Le Coran accordait un statut de protégés aux minorités religieuses non musulmanes du territoire, en contrepartie d'une capitation par tête d'habitant. Le statut de ces dhimmis ainsi que la valeur de la jizyah (la capitation) variaient selon la géographie et les époques. On présente souvent un document attribué à Umar II comme déterminant le statut plutôt restrictif et contraignant les protégés.
Le document original n'existe plus, les protégés y sont décrits comme autorisés à exercer leurs cultes, à condition de payer la capitation. Mais sont interdits le prosélytisme, la propagande religieuse. Et une ceinture doit être portée en signe distinctif, pour marquer leur origine religieuse. De même, il leur est interdit de se déplacer sur une monture, et ils doivent céder le passage à un musulman.
Ce document qui consiste en des décrets ponctuels d'Umar ibn Abd al-Aziz, ne réflète pas la pratique du vivant de Muhammad et ne sera pas la règle au fil des siècles. Il réflète manifestement une réaction au statut des musulmans opprimés sur les territoires chrétiens. Il faut aussi souligner que la consommation d'alcool, de viande de porc et le port d'icones religieuses ne sera jamais interdite en dehors du Hijaz ou de la péninsule arabique, pour les communautés non musulmanes. De même, des tribunaux propres aux communautés de dhimmis gèreront les relations sociales et économiques intra-communautaires, tels mariage, divorce ou héritage. Ainsi, les mariages frère-soeur, ou père-fille mazdéens seront tolérés malgré les tabous islamiques. Et sous la domination Abbaside, sous les Seljukides, les Ottomans et autres empires islamiques, les minorités religieuses bénéficieront de beaucoup plus de libertés. Participant même aux activités intellectuelles et politiques, et accédant tantôt même à des posts prestigieux. En outre les protégés étaient exempts de service millitaire, même en cas d'invasion.
La maison de la sagesse fondée au IXeS sous les abbasides grouillait de savants, musulmans, mais également chrétiens, Juifs, chinois ou indiens...
Souvent, on insiste sur la contrainte à payer la jizyah, or si les protégés payaient la capitation, ils étaient exempts de payer la zakat, impôt exigé des musulmans. Par ailleurs, la jizyah n'était pas toujours aussi pesante que cela. Un décret d'Umar II commande qu'on ne surcharge pas les protégés par ce qu'ils seraient incapables de porter. En effet, la valeur de la jizyah n'est pas fixée par Muhammad. Ainsi, elle était parfois plus lourde que la zakat, et parfois moins. Les éleveurs, agriculteurs payaient ainsi sans doute souvent moins que des éleveurs ou agriculteurs musulmans, payant une zakat de 10%. Les artisants ayant de faibles revenus peinant parfois à les détenir. Mais le caractère proportionnel aux revenus de la zakat était un avantage économique des musulmans. Quoi qu'en période de crise, kharaj et taxes s'ajoutaient à la zakat.
2.6 Muhammad chef de guerre, le mythe puissant d'un conquérent.
Souvent, on présente Muhammad comme un Prophète conquérent, ayant soumis les peuples par la puissance des armes. Or, une analyse rigoureuse des informations disponibles dépeignent plutôt un chef de tribu très influent, organisant plutôt des razzias contre des caravanes commerçantes, ayant transposé le système tribal vers la mise en place d'une méga-tribu devant se soutenir contre les adverssaires, comme en témoignent les pactes de Yathrib, d'Aqabah et les autres. La culture bédouine conduisait les tribus puissantes à éradiquer les plus petites de la carte, et à éviter le versement de sang lors des razzias pour éviter les vendettas sanglantes. Muhammad ne fera pas exception [25], et évitera au maximum le versement de sang lors de razzias. Il y aurait eu tout de même entre 216 et 250 morts parmi les adverssaires de Muhammad et entre 138 et 150 dans ses rangs. Ce qui était déjà exceptionnel et choquant pour l'époque en Arabie d'après Maxime Rodinsson. [26] Ainsi, on dénombre d'après les plus anciens récits historiques comme ibn Ishaq, ibn Sa'd ou Tabari que parmi environs une vingtaine d'expéditions, une dizaine seulement ont conduit à une confrontation armée, à savoir : Badr, Uhud, les Coalisés, banu Quraydhah, banu Mustaliq, Khaybar, Mu'ta, la Mecque, Hunayn, Ta'if et Tabuk. De même, les chroniqueurs citent pour strictement chacune des expéditions de Muhammad des causes diplomatiques découlant d'une hostilité des ennemis combattus. Ceci ne peut pas témoigner d'une volonté de blanchir le Prophète, parcequ'à l'époque de la rédaction de ces biographies, les différentes mouvances islamiques ne considéraient pas que la bataille avec les infidèles était un devoir politique perpétuel. Cette notion apparaît pour la première fois avec al-Chafi'î. Or jusqu'à Chafi'î, les seules batailles sont des conflits diplomatiques, sans ambition de conquête.
Souvent, on présente Muhammad comme un Prophète conquérent, ayant soumis les peuples par la puissance des armes. Or, une analyse rigoureuse des informations disponibles dépeignent plutôt un chef de tribu très influent, organisant plutôt des razzias contre des caravanes commerçantes, ayant transposé le système tribal vers la mise en place d'une méga-tribu devant se soutenir contre les adverssaires, comme en témoignent les pactes de Yathrib, d'Aqabah et les autres. La culture bédouine conduisait les tribus puissantes à éradiquer les plus petites de la carte, et à éviter le versement de sang lors des razzias pour éviter les vendettas sanglantes. Muhammad ne fera pas exception [25], et évitera au maximum le versement de sang lors de razzias. Il y aurait eu tout de même entre 216 et 250 morts parmi les adverssaires de Muhammad et entre 138 et 150 dans ses rangs. Ce qui était déjà exceptionnel et choquant pour l'époque en Arabie d'après Maxime Rodinsson. [26] Ainsi, on dénombre d'après les plus anciens récits historiques comme ibn Ishaq, ibn Sa'd ou Tabari que parmi environs une vingtaine d'expéditions, une dizaine seulement ont conduit à une confrontation armée, à savoir : Badr, Uhud, les Coalisés, banu Quraydhah, banu Mustaliq, Khaybar, Mu'ta, la Mecque, Hunayn, Ta'if et Tabuk. De même, les chroniqueurs citent pour strictement chacune des expéditions de Muhammad des causes diplomatiques découlant d'une hostilité des ennemis combattus. Ceci ne peut pas témoigner d'une volonté de blanchir le Prophète, parcequ'à l'époque de la rédaction de ces biographies, les différentes mouvances islamiques ne considéraient pas que la bataille avec les infidèles était un devoir politique perpétuel. Cette notion apparaît pour la première fois avec al-Chafi'î. Or jusqu'à Chafi'î, les seules batailles sont des conflits diplomatiques, sans ambition de conquête.
Une comparaison des cartes géopolitiques historiques témoigne que Muhammad et ses successeurs directs n'ont pas entrepris de conquête. Les territoires soummis sont soit des tribus alliés de Qoraïche ou témoignant de l'hostilité envers Yathrib, soit des territoires perses ou byzantins.
La superposition des cartes révèle que ni Muhammad, ni abu Baqr, ni Umar et ni Uthman, ni Ali, n'ont pas entrepris de conquêtes. La plupart des tribus Arabes s'est islamisée après la prise de la Mecque, et à part des raids et razzias de caravanes, Muhammad a entrepris concrètement en tout 11 batailles rangées. C'est lors des omeyyades, à partir de 661 que les limites des empires Perse et Byzantin sont forcées. Avant 661, les seuls batailles livrées sont celles initiées lors des différents diplomatiques chez les Perses et les Byzantins. Autre point étonnant, l'Abyssinie ne sera jamais combattue malgré sa proximité au territoire islamique.
La superposition des cartes révèle que ni Muhammad, ni abu Baqr, ni Umar et ni Uthman, ni Ali, n'ont pas entrepris de conquêtes. La plupart des tribus Arabes s'est islamisée après la prise de la Mecque, et à part des raids et razzias de caravanes, Muhammad a entrepris concrètement en tout 11 batailles rangées. C'est lors des omeyyades, à partir de 661 que les limites des empires Perse et Byzantin sont forcées. Avant 661, les seuls batailles livrées sont celles initiées lors des différents diplomatiques chez les Perses et les Byzantins. Autre point étonnant, l'Abyssinie ne sera jamais combattue malgré sa proximité au territoire islamique.
Territoire de l'empire byzantin du temps de Muhammad.
Territoire islamique à partir de Muhammad.
Territoire perse à l'époque de Muhammad.
Quant aux confrontations avec respectivement les byzantins et les perses, dans le Nord et au Yémen, elles découlaient comme pour chacune des expéditions de Muhammad de réponses à des agressions et hostilités envers Yathrib. La bataille de mu'ta a ainsi été le premier affrontement avec les byzantins lorsque Byzance fit massacrer et emprisonner les Arabes islamisés après échange de courriers avec le Prophète. Et la première confrontation avec les perses après le massacre de l'expédition de 70 émissaires au Yémen pour leur enseigner la nouvelle religion sur une demande des fidèles fraichement islamisés. Et la persécution des abnas islamisés dans le Nord de la péninsule, dans les territoires dominés également par les perses. Le mythe d'un Muhammad conquérant soummettant par une puissance armée les peuples est donc corriace, mais ne résiste pas à une analyse historico-critique. Car il n'existe pas un seul exemple d'expédition millitaire de Muhammad de sa propre initiative, sans que celle-ci soit une réponse à une agressivité. Sans doute, les chroniqueurs musulmans sont pour quelque chose dans ce mythe d'un Prophète conquérent.
2.7 Les réformes de Muhammad
Muhammad fit de nombreuses réformes sociales. Vu depuis notre époque, certaines pratiques islamiques peuvent faire penser que Muhammad aurait limité les droits des femmes, favorisé les mâles ou été l'instigateur de l'esclavagisme en islam. La réalité historique et socio-anthropologique montre précisément le contraire. L'islam ne conçoit pas de notion d'égalité des sexes, mais envisage plus de justice sociale et une répartition de tâches. Mais le statut des femmes sera fortement améliorée par le biais de Muhammad.
2.7.1 Les réformes touchant le statut des femmes.
a. Les femmes acquièrent une part d'héritage.
Comme un peu partout dans le monde, les femmes n'avaient droit à aucune forme d'héritage, hormis des ustensiles féminins de leurs mères dans certaines tribus. Nous ne disposons malheureusement pas d'informations détaillées sur la situation antérieure par tribus, mais le Prophète accordera la moitié de la part d'un mâle à une fille. De même l'épouse et autres membres féminins de la famille auront désormais une part d'héritage.
b. La limitation de la polygynie à quatre femmes libres.
Le Coran limite de même la polygynie à quatre épouses. Aucune limite n'était imposée avant Muhammad. Certains fidèles aisés ayant pour certains plus de dix épouses devront ainsi se séparer de plusieurs femmes en sorte de n'en garder que quatre. Désormais, il sera interdit d'épouser plus de quatre femmes en même temps. Le Prophète ne semble pas avoir interdit la polyandrie, mais cela sera considéré comme interdit, avec pour argumentation que cela ne s'est pas pratiqués chez les prédécesseurs. Et avec un argument désormais révolu : il serait impossible de déterminer le père biologique de façon certaine.
c. Le droit de choisir son mari.
« La veuve n’a pas besoin d’une autorisation parentale pour se marier, la célibataire doit être d’accord. Son silence est considéré comme une acceptation. »
Muhammad accordera aux veuves d'épouser qui elles veulent, et aux vierges de reffuser un candidat, ou d'en choisir un en accord avec le père ou le parent mâle le plus âgé de celles-ci.
d. La limitation de la répudiation à trois formules.
Avant Muhammad, un époux pouvait répudier et reprendre une femme indéfiniment en sorte de lui causer du tord. Muhammad limitera cela à trois formulations obligatoires sur trois mois, avec séparation définitive après trois menstrues sans cohabitation.
e. La facilitation et l'écourtement du veuvage.
De même, Muhammad condamnera le veuvage païen, et interdira le lancer de mante sur une veuve par un mâle qui la rendait son épouse.
f. Le divorce féminin, khull.
(Coran, 4:128) : « Et si une femme craint de son mari abandon ou indifférence, alors ce n'est pas un péché pour les deux s'ils se réconcilient par un compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure, puisque les âmes sont portées à la ladrerie. Mais si vous agissez en bien et vous êtes pieux... Allah est, certes, Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. »
(Coran, 2:128) : « Si vous craignez de ne pas observer les lois de Dieu, une faute ne sera imputée à l'un ou à l'autre, si l'épouse offre une compensation. »
Muhammad instaurat de même un divorce unilatéral féminin. La femme qui rend la dot en disant devant un juge qu'elle ne peut plus assurer la fonction d'épouse est divorcée immédiatement. [27]
g. La séparation d'une femme battue.
De même, Muhammad fit divorcer immédiatement deux femmes par khall du fait que leurs époux les avaient battues.
h. L'interdiction d'enterrer les jeunes filles.
Plusieurs tribus enterraient leurs filles vivantes par honte. Le Coran condamna sévèrement cette pratique.
i. Les femmes réglées ne sont plus considérées impures.
En effet, les Arabes évitaient même de passer par la même porte qu'une femme réglée, le Prophète réformera cette coutume et allant sous leurs couches et en ayant même des relations érotiques avec elles en état de menstrures.
2.7.2 Les règles de la guerre.
a. L'interdiction de tuer des personnes désarmées.
« Épargner les enfants, les fous, les femmes, les prêtres, les vieillards et les infirmes, sauf s'il ont pris part au combat »
Le Prophète interdit formellement de tuer les moines, dames, enfants, vieilles personnes et personnes désarmées. [28]
b. L'interdiction de démolir des églises, synagogues ou sanctuaires.
(Coran, 22:40) : « Si Allah ne repoussait pas les gens les uns par les autres, les ermitages seraient démolis, ainsi que les églises, les synagogues et les mosquées où le nom d'Allah est beaucoup invoqué. Allah soutient, certes, ceux qui le soutiennent. Allah est assurément fort et puissant. »
c. L'interdiction de brûler ou arracher des arbres, ou de tuer le bétail.
Cela sera néanmoins permis en cas d'assiègement, pour forcer l'adversaire à plier.
d. L'interdiction de violer ou piller.
En effet, le Prophète condamnera très dûrement ces exactions. Il faudra attendre le décret du Emir, si celui-ci soummet les adversaires en esclavage, alors il y aura seulement partage du butin et des esclaves.
e. L'interdiction de mutiler les cadavres et l'obligation de les enterrer.
Cela fut respecté, malgré que l'oncle de Muhammad, Hamza a été mutilé parmi de nombreux fidèles. Témoignant que pour le Prophète, le talion ne permet pas de violer ces règles de la guerre.
3.6.3 Le statut des esclaves.
a. Celui qui bat un esclave doit l'affranchir.
Le Prophète aurait commandé à plusieurs fidèles d'affranchir un esclave qu'ils ont battus.
b. L'interdiction de castrer un esclave.
Muhammad réservait le droit du talion sur le maître le cas échéant. Les eunuques des harems seront ainsi faits castrers par des marchands juifs et des prêtres coptes "avant achat".
c. L'affranchissement d'un esclave pour absoudre certaines péchés.
Le Coran commandera d'affranchir des esclaves pour plusieurs péchés et manquements. « L'esclavage est naturellement maintenu. Il est recommandé de traiter bien les esclaves et de favoriser les affranchissements », d'après Maxime Rodinson. [29]
d. La captive qui met bas un enfant à son maître devient une umm walad et est automatiquement affranchie.
En effet, selon cette pratique, les eslaves féminins étaient très vite affranchies et se fondaient dans la population libre.
e. Le droit de travailler pour se racheter.
Les escaves katabas pouvaient travailler et se racheter en accord avec leurs maîtres.
f. La zakat servait à libérer systématiquement les esclaves.
En effet, le Coran réservait une part de la zakat pour systématiquement libérer les esclaves.
2.8 L'hypothèse des origines Lévites de Muhammad, l'approche génétique.
Comme souligné plus haut, les ancêtres qoraïchites de Muhammad étaient des semi-nomades voyageant saisonnièrement entre la Syrie et le Yémen s'étant installé dans la vallée mecquoise quelques siècles plus tôt. Les Qoraïchites étant traditionnellement considérés comme des descendants d'Ismaël. Montogommery Watt décrit de même la situation ethnographique à Yathrib dont la mère du Prophète, Amina, est issue. « La distinction entre les Arabes de cette strate antérieure et les Juifs est confuse. Les Arabes étaient moins puissants que les Juifs — numériquement treize bastions arabes (atam) contre cinquante-neuf bastions Juifs — et entretenaient avec eux dans les relations de jiwar ou de hilf, c'est-à-dire qu'ils étaient leurs protégés, soit en tant que « voisins » soit comme confédérés. Ils contractaient probablement des mariages croisés, et l'on suppose que le mariage était uxorilocal. Il se peut qu'ils aient adopté la religion juive. Comme on peut s'y attendre, alors, certains clans d'Arabes sont parfois identifiés comme clans juifs ; ainsi, la liste de As-Samhudi des clans juifs inclut les B. Marthad, les B. Mu'awiyah, les B. Jadhma', les B. Naghisah, les B. Za'ura, et les B. Tha'labah, bien que le premier de ceux-ci soit en fait une partie de la tribu arabe de Balî, le deuxième une partie de Sulaym, le troisième et le quatrième des Arabes du Yémen, et les deux derniers des Arabes de Ghassan. On a coutume de dire que les tribus ou les clans juifs authentiques sont au nombre de trois, les Qurayzah, les an-Nadîr et les Qaynuqa. Cependant, ceci est une simplification. As-Samhudi donne une liste d'environ douzaine de clans en plus de ceux déjà mentionnées comme étant clairement d'extraction arabe. Le plus important était les Banu Hadl, étroitement associés aux Banu Qurayzah... Il n'existait aucun clan ne comptant pas dans ses rangs de Juif. » [9]
Selon la théorie de la coalescence, après près de mille ans de mariages exogames iraélite-arabe de Yathrib, Muhammad devait avoir des origines Lévites par sa mère originaire de Yathrib.
L'histoire rapporte que les israélites de Yathrib étaient des Lévites, cohanites ayant fuis la Terre Sainte lors de l'exportation forcée à Babylone, du temps de Nabuchodonosor II. [10] Les tribus arabes de Yathrib s'étant également installés dans la région environs vers la même époque, les mariages entre Arabes et Lévites pendant près d'un millénaire avait lié génétiquement les tribus Arabes et islarélites de façon forte. La maman de Muhammad étant originaire de Yathrib, selon la théorie de la coalescence, Muhammad avait de toute évidence des origines Lévites par sa mère.
3.1 Le Coran, et les versets liés à la guerre.
Le Coran contient une trentaine de passages qui font allusion à ces batailles dont une dizaine ont conduit à une véritable bataille rangée. Voici les références exhaustives aux quelques 270 versets du Coran qui parlent directement ou indirectement de guerre ou de bataille dans 25 des 114 chapitres du Coran :
(2/84,177, 190-195, 207,214, 216-218,239,244-246;250, 262, 279)
(3/13,111, 121-127, 139-147, 152-160, 165-168, 173-175, 195, 200)
(4/66-68,71-78, 84, 90-91, 94-95, 101-104, 141)
(5/2-3;24, 35, 54, 64)
(8/1,4-19, 30, 39-40, 42-52, 57-58, 60-61, 65, 67-69, 71-72, 74)
(3/13,111, 121-127, 139-147, 152-160, 165-168, 173-175, 195, 200)
(4/66-68,71-78, 84, 90-91, 94-95, 101-104, 141)
(5/2-3;24, 35, 54, 64)
(8/1,4-19, 30, 39-40, 42-52, 57-58, 60-61, 65, 67-69, 71-72, 74)
(9/5-6,12-16, 20-22, 24-27, 29, 36-53, 56-57, 62, 65-66, 73, 81-92, 94-96, 102-107, 111, 117-118, 120-123) 94-96,102-107, 111, 117-118, 120-123)
(15/94)
(16/81,112-113, 125)
(21/80)
(22/39-40,60, 78)
(24/53,61)
(25/52)
(27/33)
(28/35)
(29/6,10-11, 46, 69)
(33/9-27)
(42/16)
(47/4,7, 20-21, 31, 35)
(48/4,7, 11-12, 15-17, 22, 29)
(49/9,12, 15)
(57/7-11)
(59/1-7,11-12, 14)
(60/8-10)
(61/4,10-14)
(66/9)
(16/81,112-113, 125)
(21/80)
(22/39-40,60, 78)
(24/53,61)
(25/52)
(27/33)
(28/35)
(29/6,10-11, 46, 69)
(33/9-27)
(42/16)
(47/4,7, 20-21, 31, 35)
(48/4,7, 11-12, 15-17, 22, 29)
(49/9,12, 15)
(57/7-11)
(59/1-7,11-12, 14)
(60/8-10)
(61/4,10-14)
(66/9)
La lecture profane du Coran peut conduire à se poser la question de savoir pourquoi le Coran parle autant de guerre, mais en se penchant sur la question de plus près, nous pouvons souligner qu'il y a une trentaine de passages du Coran et environs 270 versets qui font allusion directement ou indirectement à la guerre, parmi environs 6.250 versets, à travers 600 pages (≈4,32%). Or, sachant que Muhammad a livré des batailles en réponse à d'incessantes agressions diplomatiques explique ces versets de façon historique. Comme souligné plus haut, selon les sources disponibles il n'existe pas une seule bataille que les biographes attribuent à un désir de conquête qui n'eut pas été provoquée diplomatiquement par le camp adverse de Muhammad. Par conséquent, l'image sanguinaire et guerrier de Muhammad ne reflète pas la réalité historique. Cela dura ainsi jusqu'à l'époque des Ommeyades à partir de 661. Il est remarquable que l'Abyssinie qui est le territoire le plus proche du territoire naissant de l'islam après la Perse et l'empire Byzantin n'a jamais été attaqué, sans doute parceque leurs relations sont demeurées bonnes au fil de l'histoire. Le Coran jouait un moteur d'incitateur pour exciter les fidèles lors des confrontations. Ainsi, si une lecture ponctuelle de certains passages du Coran semble inciter à la haine, une lecture indifférente et respectant les critères de démarcation scientifique témoignent que ce sont des passages excitant les fidèles lors de la confrontation, sur les champs de bataille.
3.2 Le Coran, instrument d'excitation des troupes sur les champs de batailles.
3.2 Le Coran, instrument d'excitation des troupes sur les champs de batailles.
1. (Sourate 8, verset 39) : « Et combattez-les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion soit entièrement à Allah. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Allah observe bien ce qu'ils œuvrent. »
Révélé contre Quraïche et la Mecque « suite à leurs maltraitances envers les convertis musulmans qui ont dû s'exiler jusqu'en Abyssinie », d'après Tabari (839-923), selon Urwah ibn Zubayr (en) (m. 713). [30] Comme en témoignent, en effet, les versets précédents et suivants d'après Kazimirski par exemple, de même pour la citation infra (Sourate 8, versets 59-60). Les musulmans les plus faibles demeuraient à la Mecque dans des conditions très difficiles car ils refusaient de revenir aux croyances de leurs ancêtres, et n'avaient pas les moyens d'émigrer. [31] Ce passage visait à exciter les fidèles lors de la confrontation avec Qoraïche.
2. (Sourate 8 versets 59 et 60) : « Que les mécréants ne pensent pas qu'ils Nous ont échappé. Non, ils ne pourront jamais Nous empêcher (de les rattraper à n'importe quel moment). » ; « Et préparez [pour lutter] contre eux tout ce que vous pouvez comme force et comme cavalerie équipée, afin d'effrayer l'ennemi d'Allah et le vôtre, et d'autres encore que vous ne connaissez pas en dehors de ceux-ci mais qu'Allah connaît. Et tout ce que vous dépensez dans le sentier d'Allah vous sera remboursé pleinement et vous ne serez point lésés. »
L'historien médiéval Tabari rapporte que le fait de se surarmer avait pour but de dissuader l'ennemi de s'attaquer aux musulmans. Les ennemis qui sont évoqués au verset 59 sont toujours les habitants de la Mecque qui ont poussé les musulmans à fuir en Abyssinie et vers Yathrib. [32] À considérer avec les versets précédents, voir remarque plus haut, même sourate, même contexte.
3. (Sourate 47, verset 4) : « Lorsque vous rencontrez (au combat) ceux qui ont mécru frappez-en les cous. Puis, quand vous les avez dominés, enchaînez-les solidement. Ensuite, c'est soit la libération gratuite, soit la rançon, jusqu'à ce que la guerre dépose ses fardeaux. Il en est ainsi, car si Allah voulait, Il se vengerait Lui-même contre eux, mais c'est pour vous éprouver les uns par les autres. Et ceux qui seront tués dans le chemin d'Allah, Il ne rendra jamais vaines leurs actions. »
Tabari rapporte d'après Qatada ibn al-Nu'man (en) (m. 742 ou 749) que ce verset aura été révélé à Muhammad lors de la Bataille de Uhud dans le campement musulman, « pour que les musulmans ne faiblissent pas et arrêtent de se faire massacrer », il vise donc les adversaires présents à Uhud au moment de la bataille. [31] Comme signalé par Mohammed Arkoun en note de bas de page de la traduction du Coran de Albert Kazimirski de Biberstein pour ce verset. [33]
Il convient donc de traiter le Coran comme un livre composé au fil des péripéties, à mesure des événements de la vie du Prophète. Il est impossible de le comprendre hors du cadre des événements contextuels. Ainsi, ces versets enlevés de leur contexte peuvent faire penser à une incitation à la conquête, alors que cela n'a jamais tarversé l'esprit de Muhammad, qui n'a entrepris aucune bataille par pur esprit de conquête, sans que celle-ci ne soit induite par des différents diplomatiques. Le premier juriste à avoir légiféré un jihad expansionniste obligatoire est al-Châfi'î. Deux hadiths sont mentionnés pour tenter de fonder cette doctrine par des paroles du Prophète.
« L'islam est à l'ombre des sabres. » & « J'ai été commandé de combattre les polythéistes jusqu'à ce qu'ils témoigneront qu'il n'y a de dieu qu'Allah. » En réalité, ces deux paroles attribuées à Muhammad concernent bien la défense de l'islam contre les agresseurs, et non leur conversion forcée, puisque le Coran est formel : « Pas de conversion à l'islam par la contrainte ». : (Coran, 2:256) Il est donc question dans l'esprit de Muhammad, dans ces deux hadiths de défrendre l'islam, tant qu'il existera des ennemis de l'islam.
Il convient donc de traiter le Coran comme un livre composé au fil des péripéties, à mesure des événements de la vie du Prophète. Il est impossible de le comprendre hors du cadre des événements contextuels. Ainsi, ces versets enlevés de leur contexte peuvent faire penser à une incitation à la conquête, alors que cela n'a jamais tarversé l'esprit de Muhammad, qui n'a entrepris aucune bataille par pur esprit de conquête, sans que celle-ci ne soit induite par des différents diplomatiques. Le premier juriste à avoir légiféré un jihad expansionniste obligatoire est al-Châfi'î. Deux hadiths sont mentionnés pour tenter de fonder cette doctrine par des paroles du Prophète.
« L'islam est à l'ombre des sabres. » & « J'ai été commandé de combattre les polythéistes jusqu'à ce qu'ils témoigneront qu'il n'y a de dieu qu'Allah. » En réalité, ces deux paroles attribuées à Muhammad concernent bien la défense de l'islam contre les agresseurs, et non leur conversion forcée, puisque le Coran est formel : « Pas de conversion à l'islam par la contrainte ». : (Coran, 2:256) Il est donc question dans l'esprit de Muhammad, dans ces deux hadiths de défrendre l'islam, tant qu'il existera des ennemis de l'islam.
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[1] Alphonse de Lamartine, La vie de Mahomet, volume I, p.53. (1854).
[2] Psaume 84.
[3] "Car Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie" (Galates 4:25)
[4] Francis Edwards Peters, Hajj : the Muslim pilgrimage to Mecca and the holy places (Réimpression, illustré éd.). Princeton University Press (1994). p. 47. ISBN 0-691-02619-X.
[5] Bukhari, Sahîh al Jâmi', livre 26:653.
[6] abû 'l Walid al-Azqrakî, Akhbâr Makka, 31, 58, 73.
[6] abû 'l Walid al-Azqrakî, Akhbâr Makka, 31, 58, 73.
[7] Un article de Thomas Maria Weber dans L'Archéo Théma n° 9 (revue), juillet-août 2010, page 51. Archeodenum SAS. (ISSN 1969 - 1815).
[8] Procope de Césarée, Histoires ou Discours sur les Guerres.
[9] Montgommery Watt, Muhammad at Macca, 208 pages, Oxford University Press, OUP Pakistan (1953, 2006). (ISBN 0195772784 et 978-0195772784), pp.193-194.
[10] Henri Graetz, histoire des Juifs, Traduction par Lazare Wogue, Moïse Bloch. Cinq tomes A. Lévy, 1882. TROISIÈME PÉRIODE — LA DISPERSION Première époque — Le recueillement après la chute Chapitre XII — Les Juifs en Arabie — (jusque vers 650)
[11] B. Sadeghi & U. Bergmann, "The Codex Of A Companion Of The Prophet And The Qurʾān Of The Prophet", Arabica, 2010, Volume 57, pp. 344-347 .
[11] B. Sadeghi & U. Bergmann, "The Codex Of A Companion Of The Prophet And The Qurʾān Of The Prophet", Arabica, 2010, Volume 57, pp. 344-347 .
[12] Thomas le Presbyte, Chroniques.
[13] Robert G. Hoyland; A Survey and Evaluation of Christian, Jewish and Zoroastrian Writings on Early Islam ; 1997. p.116
[14] Jacobi Nuper Baptizati.
[15] Pratum spirituale, 100-102 [p. 63]
[16] B. Flusin, « L’esplanade du Temple à l’arrivée des Arabes, d’après deux récits byzanitins », dans : Bayt Al-Maqdis : Abd al-Malik’s Jerusalem, J. Raby et J. Johns (éd.), (Oxford Studies in Islamic Art), Oxford, Oxford University Press, 1992, p. 21.
[17] (Chron. Khuzistan, 30-31 [p. 186])
[18] (Chron. Khuzistan, 38-39 [pp. 187-188])
[19] John Damascus a rédigé son " Hairesi peri " en l'an 743 ou plus tôt.
[20] Théophanes.
[21] Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, pp. 73-122.
[22] Roger Bertram Serjeant : « The Sunnah Jami'ah, pacts with the Yathrib Jews, and the Tahrim of Yathrib: Analysis and translation of the documents comprised in the so-called "Constitution of Medina." », (1978). L'historien démontre l'authenticité de ce traité par une approche historico-critique.
[23] B. M. Wheeler, Moses Or Alexander? Early Islamic Exegesis Of Qur'an 18:60-65, Journal Of Near Eastern Studies, 1998, op cit., p. 214.
[24] Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, pp. 179 et svt.
[25] Muhammad Hamidullah, Les champs de batailles au temps du Prophète, édité en 1939.
[26] François-Paul Blanc, Le droit musulman, Dalloz, 2e édition, 2007, 128 p., pp. 74-76.
[27] Marie-Thérèse Urvoy, article Guerre et Paix in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 375.
[28] Maxime Rodinson, Mahomet, édition du Seuil, (1994) p.267
[29] Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yay?nevi: 4/218-219.
[30] Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 287-288.
[31] Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yayinevi: 4/236-237
[32] Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yayinevi: 7/428-431
[33] Kazimirski, Le Coran ; éditions Garnier Flammarion, 1970, 508 pages. (ISBN : 2-08-070237-8). p. 393.
notes :
[a] Rapporté d'après Aicha : "L'apôtre d'Allah est venu à ma maison, tandis que deux jeunes filles étaient à côté de moi chantant les chansons de Bu'ath (une histoire sur la guerre entre les deux tribus des Ansars, à savoir Khazraj et Aus, avant l'Islam. Le Prophète étant allongé sur sa couche le visage tourné de l'autre côté. abu Bakr vint et me gronda et lui dit : 'Des instrument de Satan, en présence de l'Apôtre d'Allah ?' L'Apôtre tourna alors le visage vers lui et dit : 'Laissez-les. Chaque peuple a ses fêtes, et celle-ci est la nôtre.' Lorsque abu Bakr se trouva dispersé, j'ai prié les deux filles de s'en aller et elles sont parties. C'était le jour de l'Aïd où les Abyssins ont l'habitude de danser avec des boucliers en cuir et des lances..."
[13] Robert G. Hoyland; A Survey and Evaluation of Christian, Jewish and Zoroastrian Writings on Early Islam ; 1997. p.116
[14] Jacobi Nuper Baptizati.
[15] Pratum spirituale, 100-102 [p. 63]
[16] B. Flusin, « L’esplanade du Temple à l’arrivée des Arabes, d’après deux récits byzanitins », dans : Bayt Al-Maqdis : Abd al-Malik’s Jerusalem, J. Raby et J. Johns (éd.), (Oxford Studies in Islamic Art), Oxford, Oxford University Press, 1992, p. 21.
[17] (Chron. Khuzistan, 30-31 [p. 186])
[18] (Chron. Khuzistan, 38-39 [pp. 187-188])
[19] John Damascus a rédigé son " Hairesi peri " en l'an 743 ou plus tôt.
[20] Théophanes.
[21] Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, pp. 73-122.
[22] Roger Bertram Serjeant : « The Sunnah Jami'ah, pacts with the Yathrib Jews, and the Tahrim of Yathrib: Analysis and translation of the documents comprised in the so-called "Constitution of Medina." », (1978). L'historien démontre l'authenticité de ce traité par une approche historico-critique.
[23] B. M. Wheeler, Moses Or Alexander? Early Islamic Exegesis Of Qur'an 18:60-65, Journal Of Near Eastern Studies, 1998, op cit., p. 214.
[24] Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, pp. 179 et svt.
[25] Muhammad Hamidullah, Les champs de batailles au temps du Prophète, édité en 1939.
[26] François-Paul Blanc, Le droit musulman, Dalloz, 2e édition, 2007, 128 p., pp. 74-76.
[27] Marie-Thérèse Urvoy, article Guerre et Paix in M.A. Amir-Moezzi, Dictionnaire du Coran, éd. Robert Laffont, 2007, p. 375.
[28] Maxime Rodinson, Mahomet, édition du Seuil, (1994) p.267
[29] Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yay?nevi: 4/218-219.
[30] Maxime Rodinson, Mahomet, Essais, Seuil, 1994, p. 287-288.
[31] Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yayinevi: 4/236-237
[32] Ebu Cafer Muhammed b. Cerir et-Taberi, Taberi Tefsiri, éditions Hisar Yayinevi: 7/428-431
[33] Kazimirski, Le Coran ; éditions Garnier Flammarion, 1970, 508 pages. (ISBN : 2-08-070237-8). p. 393.
notes :
[a] Rapporté d'après Aicha : "L'apôtre d'Allah est venu à ma maison, tandis que deux jeunes filles étaient à côté de moi chantant les chansons de Bu'ath (une histoire sur la guerre entre les deux tribus des Ansars, à savoir Khazraj et Aus, avant l'Islam. Le Prophète étant allongé sur sa couche le visage tourné de l'autre côté. abu Bakr vint et me gronda et lui dit : 'Des instrument de Satan, en présence de l'Apôtre d'Allah ?' L'Apôtre tourna alors le visage vers lui et dit : 'Laissez-les. Chaque peuple a ses fêtes, et celle-ci est la nôtre.' Lorsque abu Bakr se trouva dispersé, j'ai prié les deux filles de s'en aller et elles sont parties. C'était le jour de l'Aïd où les Abyssins ont l'habitude de danser avec des boucliers en cuir et des lances..."
Salâm, salut.
RépondreSupprimerDans votre article, vous avez cité ce hadith :
"En effet, dans un hadith, on peut lire que Muhammad disait : « Le sang d'un musulman n'est "permis" que dans trois cas : le meurtre prémédité d'un musulman, l'adultère d'une personne mariée et l'apostasie suivie de prise d'armes contre nous : dans ce cas ce sera soit l'attachement à un poteau trois jours, soit la mort, soit l'expulsion. »".
Pourriez-vous m'indiquer la source exacte (comportant le dernier passage, souvent omis dans certaines versions), qui semble proche d'un hadîth présent dans le recueil de l'imâm An-Nasâ'î, et authentifié aussi par Ibn Hajar al 'Asqalânî, sous l'autorité de 'Aisha.
Merci d'avance.
Aleykum salam. Il est rapporté (ente-autres) dans al Bulugh al Maram. Désolé pour avoir tardé à lire ton commentaire.
SupprimerAleykum salam. Il est rapporté (ente-autres) dans al Bulugh al Maram. Désolé pour avoir tardé à lire ton commentaire.
SupprimerBâraka'Allâhu fik.
SupprimerJe vous invite à vous inscrire sur ce nouveau forum inchaAllâh ^^ (qui deviendra bientôt un peu plus actif inchaAllâh) :
http://dinul-qayyim.fr/forum/index.php
Salut
RépondreSupprimerje crois que vous avez oublier de citer quelques verses t du sourat atouba ,dont notament le 5 et le 29 , qui ne semblent pas s appliquer seulement dans une situation de defense
Excusez moi , je crois que votre article semble vouloir donner une belle image de mohammed . Vous avez des versets qui marchent bien avec votre thèse.
si mon avis ,
bonne chance
Il faut lire les versets depuis le premier verset pour comprendre qu'il est question des Qoraïchites. Je ne peux pas citer tout le Coran à chaque mention d'un sujet. Un autre blog y est dédié plus spécifiquement : http://lecture-thematique-coran.blogspot.be/2011/01/les-versets-coraniques-et-la-guerre.html?m=1
RépondreSupprimerBonne lecture.
As Salam Aleikoum.
SupprimerJe viens de découvrir que c'est toi qui a écrit l'étude critique du Coran en PDF.
Barak Allahou Fik ça m'aide beaucoup.
Es-ce que tu m'autorise a citer des extraits de ce texte dans mon livre stp ? Je précise qu'il est destiné à la commercialisation Insha'Allah.
Aleykum salam. Je suis contre la commercialisation des connaissances, mais tu peux faire des citations. Bonne lecture.
SupprimerSalam Aleikoum.
SupprimerPourquoi ne pas avoir mentionné le Pseudo Sébéos ?
Salam.
RépondreSupprimerVous dites :
(Coran, 9:30) : « Les Juifs disent : "Uzayr est fils d'Allah" et les Chrétiens disent : "Le Christ est fils d'Allah". Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu'Allah les anéantisse! Comment s'écartent-ils (de la vérité) ? »
" Pour le mysticisme juif, Idriss, Hénoch, Moïse, ..., sont des réincarnations d'Hénoch envoyé sur Terre. Quand Hénoch meurt, il devient le maître des Archanges, Metatron, un fils de dieu. C'est cela qui est condamné par ce verset du Coran. Les mystiques lui donnent des pouvoirs immenses. Ce passage du Coran concerne donc la vénération d'Ezra comme fils de dieu parmi des juifs d'Arabie, en tant que réincarnation d'Hénoch et son prototype. "
Avez-vous des preuves de cela ?